Par Catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ Mr K et Mr O se trouvent dans un bateau. Une galère, pour être clair. Mr K tombe. Ou est en train, aux mains de Mr O qui l'a enfin pincé après vingt ans de filature pour espionnage. Mais voilà, Mr K a encore un pied dans le bateau, et il s'accroche, le bougre. On n'y voit queue dale, c'est la nuit. On navigue au large d'une côte africaine, autrement dit en pleine fournaise moite, heureusement avec du scotch en fond de cale pour étancher les soifs. Parce que ça cause, entre les deux Messieurs, ça négocie, ça manipule, ça se gausse, ça se jauge, à celui qui pissera le plus loin comme deux ados se disputant une fille en colo. Pas de fille en l'occurrence mais un document top secret, caché par Mr K et sur lequel Mr O rêve de mettre la main. Et, en guise de bateau, nos héros sont assis peinards dans un bouge désert qui pourrait bien se situer à Casablanca, en hommage à un certain film au duel culte. Les heures s'égrennent depuis minuit. Les deux hommes s'affronteront jusqu'à la mort au petit matin.
Par Catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ Un enfant errant en forêt est accueilli par des villageois en pleine guerre. Quoique d'espèce humaine, notre héros a tout de l'animal car il a d'abord grandi au contact de son règne. Sa socialisation contribue à éveiller en lui ce qui caractérise -normativement- les hommes : conscience, sentiments, émotions, langage. Aussi semble-t-il s'éloigner de la vie instinctive.
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ « Incroyable Topor », écrit justement Pacôme Thiellement dans sa préface à « Joko fête son anniversaire », publié chez Wombat (1), comme une trentaine d’autres inédits de l’homme au rire de hyène… qui a reçu le Prix des Deux-Magots en 1969 pour ce livre : « Artiste unique en son genre, reprend t-il, atteignant une sorte d’absolu de la cruauté et de la ridiculisation du monde entier, il n’aurait écrit que des romans, il serait considéré comme l’un des plus grands écrivains du XXe siècle, du niveau de Kafka, Hasek, Borges. Il n’aurait fait que des pièces de théâtre, un des plus grands dramaturges, pas loin de Beckett, Genet, Copi. Que des dessins, un artiste aussi important que Giacometti ou Bacon. Il a tout fait, avec un niveau de génie constant, une grâce folle et une puissance visionnaire intacte. ». Alors qu’on continue de considérer Roland Topor (1938-1997) comme un grand déconneur, regrette-t-il… Ne retenant de lui que sa (courte) période télé : « Merci Bernard » et Palace, repris par Jean-Michel Ribes, ou « Téléchat » ; ou son passage à Hara-Kiri. Il a aussi collaboré aux revues « Art » et « Bizarre », au mouvement « Panique », avec Arrabal et Jodorowski. Son premier roman, « Le locataire chimérique » a été adapté au cinéma par Roman Polanski ; sans oublier son travail de graphiste, le film d’animation « La planète sauvage ».
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Ce n’est pas le sujet direct d’"A la trace", le nouveau livre de Carole Zalberg, par ailleurs militante du droit des Auteurs, à la SGDL (Société des Gens de Lettres), mais on y pense très fort. Ils sont des dizaines de milliers à y penser : faire leur « Alya » (retour en terre d’Israël). Depuis deux ans, plus de 7.000 juifs français sont partis. Du jamais vu depuis la création de l’État hébreu, en 1948. Les attentats des dernières semaines risquent d'aggraver ce phénomène. Au point que les autorités israéliennes s'inquiètent de voir arriver des gens non préparés, alors que l'« alya » est une démarche difficile.
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ « Il n'est rien de plus beau que de vaincre son ennemi, prendre ses femmes, s'accaparer ses richesses et monter ses chevaux. ». Ainsi parlait Gengis Khan, alias Temunjin (1162-1227), son petit nom, pour les intimes… Premier empereur mongol qui utilisa son génie politique et militaire pour unifier les tribus turques et mongoles de l’Asie centrale et ainsi fonder l’empire le plus vaste de tous les temps. Il mena pour cela la conquête de la majeure partie de l’Asie, incluant la Chine, la Russie, la Perse, le Moyen-Orient et l’Europe de l’Est.
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Paris…Saint Germain des Prés…et tout près la rue du Dragon…une discrète et délicieuse papeterie où la délicate Rosalie Laurent illustre des cartes postales. Dès son plus jeune âge elle éprouve une sensibilité particulière pour la couleur bleue déclinée dans toutes ses nuances, aussi riches et chaleureuses que lumineuses. Et c’est un conte pour enfant "Le Tigre Bleu" qui va bousculer son existence : "l’enfance est le sol sur lequel nous marcherons toute notre vie."
Par Catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ L'auteur, Pierre Deram, polytechnicien de 26 ans ayant lui-même séjourné en Afrique, accorde beaucoup, et d'entrée, au personnage qu'est la capitale éthiopienne. Une ville telle Djibouti, ce lieu où on ne fait que passer quand on est un étranger en transit comme le héros débarqué quelques mois auparavant pour intégrer une garnison française, on y entre un jour ou une nuit, puis on en sort, une nuit ou un jour, et la vie continue comme si rien ne s'était passé, du moins c'est ce que l'on croit -et sans doute, d'une certaine façon, est-ce ce qui se produit, car la vie gagne toujours.
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Comment en est-il arrivé là ? « J’ai tué cet homme parce que j’ai fait semblant de croire qu’il le fallait. J’ai essayé de me convaincre que sa mort avait une raison d’être. » Au fond de sa cellule, Miguel, le jour de ses vingt-trois ans, confesse dans un manuscrit ses errements, et les causes de son ralliement à un mouvement terroriste.
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Dans sa préface au premier roman de son ami Alain Ranval, alias Ramon Pipin, « Une fille comme il faut », Tonino Benacquista écrit ceci : « Pipin a l’adjectif pendable, la parabole pétulante et la syntaxe sportive. » Exemple ? : « À cinq ans, il y a des mômes qui parlent couramment en hiéroglyphes, des qui bouffent des équations au p’tit déj, des qui jouent le Concerto pour piano no 1, de Rachmaninov, à l’harmonica… Et attends, on leur a mesuré le périmètre encéphalique, à tous ces petits génies, et figure-toi que vers treize ans ils font déjà cinq centimètres de plus que la moyenne nationale, t’imagines ? Si ça continue, on va avoir une génération de mômes avec des crânes d’un mètre cinquante de diamètre. C’est les fabricants de passe-montagnes qui vont être contents !… ». Il est vrai que ça rappelle un peu les vieux de la vieille comme Alphonse Boudard, Audiard, San Antonio. Ça sent le poulbot parigot.
Par Catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ Comment Ponce Pilate, investi de la responsabilité qu'on lui connaît historiquement, a-t-il vécu sa prise de décision quant au sort de Jésus? Roger Caillois s'est employé à l'imaginer en proie au doute, à l'indécision, à l'insomnie, demandant conseil à un chaldéen expert en interprétation des rêves, remuant des conjectures aux conclusions contradictoires, et agitant jusqu'au bout de la nuit mille de ces hypothèses existentielles qui revêtent, pour nous tous, l'allure de lancinantes litanies, commençant par "si"... "et si..."
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ "La Petite Femelle", telle une enquête policière, retrace la quête obsessionnelle que Philippe Jaenada a mené pour rendre justice à Pauline Dubuisson en éclairant sa personnalité d'un nouveau jour. Au mois de novembre 1953 débute le procès retentissant de Pauline Dubuisson, accusée d'avoir tué de sang-froid son amant. Mais qui est donc cette beauté ravageuse dont la France entière réclame la tête ? Une arriviste froide et calculatrice ? Un monstre de duplicité qui a couché avec les Allemands, a été tondue, avant d'assassiner par jalousie un garçon de bonne famille ? Ou n'est-elle, au contraire, qu'une jeune fille libre qui revendique avant l'heure son émancipation et questionne la place des femmes au sein de la société ? Personne n'a jamais voulu écouter ce qu'elle avait à dire, elle que les soubresauts de l'Histoire ont pourtant broyée sans pitié. À son sujet, comme il l’avait fait pour « Sulak » (Julliard), son précédent livre, Philippe Jaenada a tout lu, tout écouté, soulevé toutes les pierres. Il nous livre ici un roman minutieux et passionnant, auquel, avec un sens de l'équilibre digne des meilleurs funambules, il parvient à greffer son humour irrésistible, son inimitable autodérision et ses cascades de digressions. Un récit palpitant, qui défie toutes les règles romanesques. Nous l’avons rencontré pour lui poser les questions que se pose son public, de plus en plus nombreux, depuis son Prix de Flore pour « Le Chameau sauvage », en 1997.
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ La crise de 1929 a tracé les sillons de l’extrémisme, de l’antisémitisme, de la misère dans une Europe encore meurtrie et en partie affamée par les conséquences de la 1ère Guerre Mondiale. En février 1934, l’affaire Stavinsky ternit et souille une classe politique en proie à ses pires contradictions, à ses pires travers. L’extrême droite, les Croix de Feu, Action Française, les Camelots du Roi manifestent violemment le 6 février à Paris, Place de la Concorde, face à l’Assemblée Nationale…..la manifestation dégénère faisant 14 morts et 62 blessés dont certains succomberont à leurs graves blessures…"cette récession économique, l’état d’appauvrissement de la population et la crise de confiance envers les élus et les institutions génèrent également une vague de criminalité ordinaire." Dans cet environnement de passions politiques, d’idéaux exacerbés, de patriotisme outrancier, Charles instituteur, qui n’est pas insensible aux charmes des jolies femmes, va accepter une mission complexe et dangereuse pour Roger Salengro le maire de Lille : infiltrer et devenir une taupe chez les Croix de Feu.
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Il fallait y penser… Faire revenir à la vie Napoléon Bonaparte, tel « Hibernatus », maintenu en parfait état de conservation par les eaux glacées de la mer du Nord. Repêché par un chalutier Findus, décongelé, l’empereur retrouve Paris au moment des attentats… Juste à temps pour sauver le monde occidental ?
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Une histoire courte, d’une simplicité déconcertante : un nouveau cru Nothomb qui frise l’excellence. Le roman débute avec la découverte nocturne, dans la forêt, d’une jeune fille transie de froid, par une voyante qui alerte le père, le comte de Neville. Cette pythonisse fait à celui-ci une prédiction pour la dernière réception qu’il organise en son château agonisant le 4 octobre prochain : "Lors de cette réception vous allez tuer un invité." Cette mauvaise augure va hanter et bouleverser le comte Neville, au point d’en perdre le sommeil et d’être très perturbé: "Même le sceptique le plus cartésien croit en son horoscope."
Le comte est un personnage quelque peu étrange, étonnant ; sa seule raison d’être consiste d’offrir à ses hôtes le meilleur accueil, une attentive bienveillance, les plus fins égards ; il séduit "pour l’unique plaisir de donner à l’autre l’impression qu’il mérite tant d’efforts. (Sa) séduction est une générosité." Le comte de Neville devenu « aimablement rondouillard », est le fruit d’une noblesse belge fière et orgueilleuse, dont le père « était simplement incapable de changer de vie, de ne pas tout sacrifier aux apparences, de ne pas recevoir fastueusement la Belgique noble une fois par mois, même s’il fallait crever de misère le reste du temps. » Neville n’échappe pas aux coutumes et règles d’une noblesse appauvrie, ruinée et résignée de vendre ses biens trop coûteux à entretenir, qui tombent en décrépitude. Neville a trois enfants aux prénoms curieux, Oreste, Electre et Sérieuse : « Modernes par leur naissance, ils avaient été élevés selon le mode ancien par des parents que leur milieu avait rendu aveugles à cette révolution. »
La prédiction pour ce 4 Octobre 2014 va-t-elle se réaliser…. ?
Certains diront que c’est vraiment très court pour un roman…mais mesure-t-on la qualité d’un ouvrage au nombre de pages ? D’autres diront que la régularité annuelle des publications nuit à la valeur littéraire ….pourtant le petit nouveau est un vrai nectar ! Avec le talent qu’on lui reconnait, Amélie Nothomb nous invite dans le milieu de la noblesse belge désargentée et décadente qu’elle connait trop bien, caste trop fidèle aux apparences et au paraître. Avec beaucoup d’esprit, d’humour et d’excentricité, elle égratigne affectueusement, délicieusement et délicatement cette noble communauté, et comme écrit en quatrième de couverture, "Ce qui est monstrueux n’est pas forcément indigne."
Le crime du comte Neville
Auteur : Amélie Nothomb
Editions : Albin michel
« Quand crie la chouette ta pensée est juste. » (vieux dicton belge)
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