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La danse des vivants : une réflexion sur l'identité et la manipulation

  • Écrit par : Catherine Verne
La danse des vivantsPar Catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ À la fin de la première guerre mondiale , un jeune français atteint d'amnésie se retrouve instrumentalisé comme espion. Considéré comme tombé pour la France,  il endosse  le patronyme  d'un Allemand décédé pour infiltrer les rangs adverses. Mais les doutes d'un officier à son sujet vont lui rendre la tâche malaisée.  L'intrigue de ce roman d'action historique est l'occasion pour Alain Rault d'une réflexion sur l'identité et la manipulation. On y souligne volontiers quelques passages remarquables décrivant les scènes de guerre, les pratiques  psychiatriques de l'époque pour traiter l'amnésie, ou les délibérations de Clemenceau, Lloyd George, Wilson et Orlando au Crillon sur de la dernière opérette parisienne et le traité de paix avec l'Allemagne.
 
La danse des vivants
Auteur: Antoine Rault
Éditeur: Albin Michel
Parution: 17 août 2016
Prix: 22 €
 
 
BRUITS DE COULOIR
On raconte que Georges Clémenceau eut une réaction d'une rare classe après avoir essuyé une tentative d'assassinat tandis que sa voiture remontait le boulevard Delessert. Il s'inquiéta qu'on quémandât sur le champ le médecin pour si peu, une balle s'étant "logée tout près du poumon droit sous l'omoplate", ainsi qu'Antoine Rault en fait le récit dans un passage de son dernier roman, "La danse des vivants".

L'anecdote la plus fameuse à ce sujet est la suivante:
Le meurtrier étant condamné à mort dans le mois qui suivait l'attentat, le Tigre s'empressa d'intercéder en sa faveur, demandant que le maladroit tireur fût seulement emprisonné pendant dix ans. Il justifiait en ces mots son intervention: "On vient juste de gagner la plus terrible des guerres de l'histoire et voilà un Français qui manque sa cible six fois sur sept à bout portant. Bien sûr que ce garçon doit être condamné, mais pour mauvais maniement d'une arme dangereuse et pour absence totale de compétence. Je suggère qu'on l'enferme pendant au moins huit ans et qu'il s'entraîne au tir tous les jours."
Et l'auteur d'ajouter: "Devant le général Durand, il renchérit de sa voix rocailleuse: " C'est quand même terrible qu'après quatre ans de guerre, il se trouve encore un Français pour tirer aussi mal."
Comme quoi on peut à la fois être président de la République française et manier avec élégance les subtilités de sa langue, fût-ce à l'adresse de son agresseur. Quel ambassadeur distingué nos Lettres trouvaient donc là en la personne de Mr Clémenceau !
La salve éloquente valait tous les tirs de sniper. Puisse la relève se hisser au niveau de cet exemplaire aîné. Messieurs les Français, tirez les premiers!
Quoiqu'il en soit on ne le dira jamais assez: on ferait mieux de ne pas croire tout ce qu'on lit.

 
 

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