Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr/ Après « Une colère noire. Lettre à mon fils » paru l’an passé, l’Américain Ta-Nehisi Coates est de retour. Avec, cette fois, « Le grand combat »- un texte écrit en 2008 et qui propose le récit d’une enfance. Celle d’un gamin afro-américain qui, dans les années 1980, a grandi à West Baltimore et qui, à 13 ans, a échappé à un destin tout tracé grâce à la littérature.
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr/ Artiste multicartes, gréco-américaine, poétesse et romancière, Eleni Sikelianos avait publié en 2012 un texte autobiographique et hommage à un père héroïnomane, « Le Livre de Jon ». On la retrouve en ce début 2017 avec un nouveau texte familial, « Animale machine ».
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Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr/ Des fissures du réel, l’écrivain suisse Peter Stamm s’est fait le maître. Ce qu’il confirme avec son nouveau roman réjouissant, « L’un l’autre ». Un village suisse en fin d’été. Une famille rentre de vacances- elle était en Espagne. La mère, Astrid, ancienne libraire, se consacre à son foyer. Le père, Thomas, est employé (modèle) d’une banque.
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr/ Il a été géomètre, journaliste, professeur de littérature. A 59 ans, Victor Remizov signe son premier et puissant roman : « Volia Volnaïa ». Un texte dans la plus pure tradition des grands auteurs russes. Très vite, on est prévenu : le voyage s’annonce long. Direction, la Sibérie extrême. Là -bas, tout là -bas au nord du Japon, au bord de la mer d’Okhotsk. Là -bas, c’est l’Est le plus reculé de l’espace russe, et le décor de « Volia Volnaïa » (ce qui, en VF, signifie « Liberté libre »)- le premier roman de Victor Remizov, né en 1958 à Saratov (à 860 kms au sud-est de Moscou, sur la rive droite de la Volga) est l'un de ces romans qui prouvent que les romanciers russes du moment ne craignent pas le poids de leurs grands ancêtres.
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr/ Un roman de 800 pages écrit directement en français par un romancier russe. Il y a de l’étourdissement. De l’éblouissement. Et des éléments de discours de la méthode, aussi : « Ce livre représente huit ans de travail. Le brouillon du texte fait 3 000 pages ! Chez un ami peintre, je me suis immergé dedans, j'ai imprimé tout et collé les 3 000 pages de manuscrit aux murs de l'atelier. Je me suis posté au centre de la pièce, juché sur une chaise, avec une longue-vue, et j'ai scruté les pages une à une ». Né en 1968 à Samara (au bord de la Volga, à 860 kms au sud-est de Moscou et à proximité de la frontière avec le Kazakhstan), installé à Paris depuis les premières années 2000, Dimitri Bortnikov dit aussi : « J'ai même dormi dans la pièce, avec mon propre texte. Quand tu es dans ton texte- et surtout dans cet état, tu sens véritablement ton livre, et là il prend forme. Il naît. Ça a duré deux semaines... » L’éditeur a reçu deux boites à chaussures, au total 1 500 pages d’un texte de rage et de lyrisme, un manuscrit qui sera ramené à 800 pages et qui donne « Face au Styx ». Tenu pour l’un des meilleurs auteurs russes contemporains, Bortnikov a acquis la nationalité française en 2012. « Face au Styx » est le deuxième roman qu’il écrit directement en français…
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Quels liens existent entre Kurt Cobain, le chanteur du groupe Nirvana mort le 5 avril 1994, le bain de sang de la guerre civile du Rwanda, et le narrateur élève officier dans l’armée brésilienne qui, devenu journaliste, recueillera le témoignage d’une rescapée tutsie du génocide rwandais… ? Un pêle-mêle de souvenirs, une mémoire en désordre, que cet homme - qui a atteint la quarantaine - va ordonner et établir les relations entre ces évènements disparates sortis de son passé. La simultanéité des faits, les aventures du jeune homme, l’histoire politique et culturelle, la liberté ont un point commun : l’âge des acteurs. Ils ont tous la vingtaine à l’époque de ces évènements qui impriment leur existence. La jeunesse est une véritable rupture de la vie ; cette jeunesse qui se bat, s’insurge et pâtit de la violence des sociétés, qui s’égare dans l’illusion des modes artificiels toxicomanes et alcooliques, qui fuit la saturation des valeurs, des certitudes, exhortant le paradoxe du suicide et de l’envie de vivre.
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ « Aujourd’hui, c’est fini, les portes vont s’ouvrir et me rejeter, seul et soi-disant libre. Encore une dette payée à la société alors que je ne lui devais rien. » L’Australie pendant les années 60, un monde en pleine turbulence culturelle, sur un air de jazz et de mouvement existentialiste : le narrateur sort de prison. C’est un métis aborigène : « J’appartiens à une espèce hybride, un croisement de faune indigène et de chercheurs d’or immigrés. » Comment va-t-il consommer cette illusoire liberté dans un pays où les aborigènes ne sont même pas reconnus comme citoyens à part entière ? Au fil de ses retrouvailles avec ses compagnons de fortune et d’infortune, une bande de bodgies, « les antisociaux, les désaxés, les délinquants, tous unis dans la même méfiance de la normalité », au gré de ses promenades au bord de l’océan, et de ses rencontres avec la jeunesse étudiante issue de la bourgeoisie blanche, il va se confronter aux fossés entre lui et les blancs, aux barrières entre lui et les aborigènes, aux obstacles entre lui et une société qui le rejette, l’exclut et qui n’est pas la sienne.
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Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Une animalerie particulièrement singulière et hétéroclite qui traverse les conflits, les batailles, la folie humaine des deux guerres mondiales, de Pearl Harbor, de Sarajévo, du Liban…Une moule, un dauphin, un chimpanzé, un perroquet, un ours, un chat, un chien, une tortue…victimes de la bêtise, de la mégalomanie, de la paranoïa des hommes, racontent de l’intérieur leurs histoires respectives, le déchaînement des peuples, leur mort.
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Par Virginie Gossart - Lagrandeparade.fr/ Cesare Anunziata a vraiment tout pour attirer notre sympathie : un vieux grincheux de soixante-dix-sept ans qui déteste son état - et la vieillesse en général -, ronchonne à longueur de temps et ne ménage pas ses semblables, en particulier ses compères du troisième âge.
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Deuxième Guerre Mondiale, l’aviation allemande déverse sur Londres des milliers de bombes ; la population fuit la capitale pour être hébergée dans les comtés voisins. Constance Fielding règne sur la confortable demeure familiale, avec son frère Kenneth, célibataire et une cousine Frankie. Les réfugiés londoniens victimes du Blitz ne sont pas bienvenus et Constance décide de choisir les personnes qui vont remplir sa maison. Cette « hospitalité » forcée et sélective, va installer Betty, une belle femme, amie et amour de jeunesse de Kenneth, et son fils Richard, jeune idéaliste qui a des problèmes de santé…et une nouvelle servante Vartouhi, ingénue réfugiée de Baïranie (un pays imaginée par l’écrivaine), jolie, touchante, impertinente et sans détour, qui ne laisse pas indifférents les males de la maisonnée. Au gré des visites et des séjours d’amis, de connaissances, de parents cette grande résidence peuplée de célibataires, va s’animer de passions, de haines, d’amourettes, et de demandes en mariage… Le romantisme et l’amour triompheront-ils de ces chassés-croisés de sentiments, de ces intrigues amoureuses et des traditions britanniques ?
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Par catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ [bt_quote style="default" width="0" author="Sanda Cordoș, Historienne et critique littéraire roumaine"]Hôtel Universal est un roman extraordinaire, dans lequel on déambule au rythme d'un style unique et hypnotique. C'est également un roman d'une grande précision historique, comme il en existe seulement quelques uns dans la littérature roumaine. Simona Sora y reconstruit un XIXe siècle baignant dans la mélancolie, profondément matriarcal, un monde qui oscille entre harmonie et déséquilibre. Lire Hôtel Universal, c'est découvrir un monde d'une beauté bouleversante, mais sans jamais oublier la complexité de l'Histoire roumaine et celle des êtres humains. [/bt_quote]
On aime si on est sensible au merveilleux. Car le merveilleux est le véritable hôte de cet établissement de Bucarest. Il en hante et anime les couloirs, dans les odeurs de confiture de roses dont une femme ou deux ont gardé le secret. Car le merveilleux se transmet, comme les confessions, entre gentilles sorcières.
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Par Catherine Verne - Lagrandeparade.fr/ Il a fait ce dont beaucoup rêvent : tout plaquer pour s'exiler sur une île chaude au large de l'Espagne. En bon danois élevé au risalamande et nageant à trois ans en mer du Nord, on imagine aisément que le héros ait jeté son dévolu sur un atoll d'un exotisme aussi torride que hospitalier. Que nenni, le bougre a élu domicile dans une cabane ventée de bois secs de Fuerteventura, l'ingrate coutumière de la calima, la presque africaine au coeur de sable, la fourbe doyenne des Canaries... ou, pour citer l'auteur en un mot, l'île qu'il est raisonnable de quitter assez vite...
Lire la suite : Thomas Rydahl : il est des îles qui dévorent leurs enfants...
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ «Je suis une vieille habituée de la pluie et de la neige, j’ai quatre-vingt- dix ans. Pluie et neige m’ont vue vieillir, moi aussi je les ai vues vieillir. » Par la voix de cette vieille femme, Chi Zijian raconte le crépuscule d’un peuple nomade, éleveur de rennes, dont le territoire se situe au Nord-Est de la Chine et en Russie, dans ce qui s’appelait autrefois la Mandchourie.
Lire la suite : Le dernier quartier de lune : l'épilogue d’un peuple nomade, éleveur de rennes
Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ A la mort de leur mère, Miyokô l’ainée et Ryo son jeune frère reviennent habiter dans la maison de leur enfance. L’histoire pourrait être banale, sans grand intérêt, mais la plume d’Hiromi Kawakami, cette écriture délicate, sensible, magique même, nous transporte dans un autre temps, un autre monde ou derrière la banalité et le quotidien des gestes, l’on découvre un passé singulier, douloureux. "La mort de maman est comme la borne de ma mémoire." Cette mère illuminait leur existence, les protégeait contre les secrets d’une paternité ambiguë, leur apprenait la vie, la guerre et la mort. Dans cette maison rejaillissent les parfums de l’enfance, les bruits familiers des horloges, la sérénité du jardin, mais aussi les caresses incestueuses, l’équivoque des relations, le mystère du père…
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