Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Danseuse, chorégraphe et directrice de la compagnie canadienne qui porte son nom ( fondée en 1990), Marie Chouinard a été nommée pour un mandat de quatre ans, de 2017 à 2020, Directrice de danse de la Biennale de Venise. Artiste multidisciplinaire, elle a chorégraphié plus d'une vingtaine de pièces dont "Le jardin des délices" (2017), transposition de l'oeuvre de Jérôme Bosch, et "Soft Virtuosity, still humid, on the edge"(2016). Cette dernière, accompagnée de la musique expressionniste et bondissante de Louis Dufort, a choisi comme marchepied la fascinante expressivité des visages, a poursuivi son laboratoire d'exploration chorégraphique autour des possibles de la marche pour offrir des tableaux saisissants qui jouent avec l'espace et le temps. Rencontre avec une artiste aussi singulière que pétillante, à la personnalité et au propos séduisants.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Cette pièce, créée en 1965 par la chorégraphe américaine Anna Halprin et le compositeur Morton Subotnick, a été interdite aux Etats-Unis pendant 25 ans pour cause de nudité. En 2017, lorsqu'on voit encore sortir de nombreux spectateurs d'une salle française, l'on se dit qu'un long chemin est encore à parcourir et l'on réalise l'importance que les scènes continuent de pouvoir contribuer à ouvrir les esprits et à distiller des messages de tolérance et de liberté. Parenthèse terminée mais nécessaire dans un contexte d'élections aussi troublé.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ A tort, la parabole de la Tour de Babel de la Genèse est d'abord synonyme de punition divine. Les hommes, par orgueil, ont voulu atteindre les nuages des cieux et prétendre ainsi égaler Dieu ; aussi ce dernier les disperse-t-il en semant la zizanie dans leur langage. Babel, c'est pourtant - et surtout - un récit de création qui explique aux hommes l'origine de la diversité. Voilà ce que montrent, avec virtuosité, Sidi Larbi Cherkaoui, Damien Jalet et Antony Gormley dans cette reprise de création d'un spectacle joué pour la première fois en avril 2010 au Théâtre royal de la Monnaie de Bruxelles. Là, pour paraphraser Baudelaire, le plateau est "un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles ; l'homme y passe à travers des forêts de symboles qui l'observent avec un regard familier. Comme de longs échos qui de loin se confondent dans une ténébreuse et profonde unité, vaste comme la nuit et comme la clarté", la chorégraphie, la scénographie, les chants, les compositions musicales et les saynettes jouées qui s'intercalent "se répondent". L'émotion du sacré est tout autant sublimée par les voix superbes des chanteurs qui résonnent dans l'espace vibrant de la salle que par la prodigieuse richesse des musiques du monde qui y sont interprétées ; les structures amovibles en acier qui sans cesse métamorphosent le paysage du plateau - jeux de géométrie, de verticalité et d'horizontalité vertigineux de beauté - se font un des narrateurs à part entière de ce mythe fondateur. Les danses, enfin, sont les battements de coeur de cette apologie de la différence. Elles s'affirment comme le vecteur idéal pour exprimer non seulement notre intrinsèque et ancestrale conception tribale de l'identité mais encore l'évolution de cette dernière, devenue de plus en plus une représentation déracinée et multiple dans l'ère de la désincarnation numérique.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ En 2011, la virtuose "Akram Khan Company" présente "Desh", une pièce grand public qui connaît un succès retentissant auprès des spectateurs et de la presse internationale. Aussi, quelques années plus tard, ses créateurs en imaginent une version à hauteur d'enfant. Un conte chorégraphique aussi espiègle qu'émouvant qui met en scène un chorégraphe racontant ses souvenirs où se mêlent brillamment des séquences oniriques où l'on est emporté dans l'imaginaire de l'enfant qu'il était, des minutes de restitution de son quotidien auprès de son père et de sa mère et le dialogue improbable - qui a déclenché cette rêverie nostalgique - avec une petite fille de 12 ans qui assure des services de sous-traitance technique au Bengladesh pour un opérateur téléphonique occidental.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Qui ne connaît pas le travail de Béatrice Massin se devra de ne pas céder à l'inquiétude puis à l'agacement durant les premières minutes de Mass b qui, ont, disons-le tout net, l'allure d'une chorégraphie contemporaine à la prétention conceptuelle insupportable et à l'opacité d'interprétation ténue. Bref, patientez, fermez peut-être les yeux et laissez passer le prélude de peu d'intérêt - à notre humble avis ; Jean-Sébastien Bach ne nous aidant pas non plus avec ses accords initiaux, entêtants et discordants. On a eu beau pu lire la présentation de l'artiste sur la feuille de salle - " Mass b est une grande fresque humaine aussi bien baroque que contemporaine basée sur la marche, celle des populations de tous temps fuyant leur pays avec l'espoir de se reconstruire." - on trépigne déjà tant le temps semble s'écouler lentement...Et puis, soudain, une écriture sensible se dessine; le baroque se superpose au contemporain et s'invitent des instants de grâce où la musique valse harmonieusement avec le geste.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Meguri est un spectacle, de la compagnie de danse contemporaine japonaise Sankai Juku, constitué de sept tableaux. Le mot "Meguri" vient de "meguru" et est en lien avec l'idée de rotation, de toute chose effectuant un mouvement circulaire et, par extension, de tout ce qui circule en suivant un certain ordre ( ex: le passage du temps, les changements de saison..). Le sous-titre du spectacle, "Exubérance marine, tranquillité terrestre", fait écho au nom de la compagnie Sankai Juku, qui signifie "l'atelier de la montagne et de la mer".
Lire la suite : Meguri de Sankai Juku : les sept tableaux zen et poétiques d'Ushio Amagatsu
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Caida del Cielo est tout autant un voyage dans des contrées aussi lointaines qu'(in)connues qu'une succession de métamorphoses troublantes où le masculin et le féminin s'expriment en notes divergentes, qu'une descente symbolique du ciel vers la terre...Une nouvelle pièce chorégraphique que les inconditionnels de la danseuse - qui a reçu le "Giraldillo" de la danse à la Biennale de Séville 2016 - sauront apprécier à sa juste valeur. Roccio Molina y poursuit son travail de dépoussiérage complet du flamenco : elle surprend toujours, joue autant avec la tradition qu'elle lui rend hommage.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Les ballets modernes nous habituent à des compositions où le contraste, la variation ou l'accumulation deviennent les maîtres-mots d'une représentation chorégraphique éclatée. Opus 14 surprend par ses nombreuses séquences qui se dansent à l'unisson par tout le groupe...et l'on reconnaît que dans le contexte actuel, ce retour à une unité, à un sentiment vif de symbiose collective fait du bien. Le chorégraphe lui-même définit ce travail "comme une ode à l’humanité dansante."
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Par Edith Huguet - Lagrandeparade.fr/ Le festival Flamenco s'invite à Nîmes pour sa 27e édition du 12 au 21 janvier 2017. Le Thêatre Bernadette Lafont, l'Odéon et la Paloma vous accueilleront pour vous offrir des spectacles hauts en couleur ; l'occasion pour les novices de découvrir cet art andalou inscrit par l'Unesco au patrimoine culturel immateriel de l'Humanité depuis juin 2010. Au programme? de la danse, du chant et de la musique!
Lire la suite : Nîmes : le Festival Flamenco 2017 pour bien commencer l'année gardoise
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Au départ, "L’œil du loup" est un conte de Daniel Pennac, connu pour ses polars humoristiques ("La Fée Carabine", "La Petite marchande de prose"). Le danseur et chorégraphe Farid Ounchiouene se l’est approprié pour en faire un spectacle dansé et joué. Un zoo, une cage. Un loup, un enfant. Des voix en off… car nous sommes dans l’oralité avant tout. De l’Alaska au Sahara, des destins en miroir. Deux chemins parcourus – ceux d’un vieux loup d’Alaska et d’un jeune garçon venu d’Afrique – qui parviennent à se dire, enfin, dans l’œil de l’autre. Et cet échange de regards appelle l’amitié… Sur scène, un musicien et deux danseurs, deux corps qui s’observent, se combattent, se rapprochent, se racontent, en cherchant le fragile équilibre entre expression de soi et découverte de l’autre.
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Par Julie Cadilhac- Lagrandeparade.fr/ La scène nationale de Sète et du bassin de Thau recevait ce vendredi 21 janvier la chorégraphe Maguy Marin pour son magnifique spectacle, May B, créé en 1981 et qui parcourt toujours les scènes du monde entier. Le centre chorégraphique national de Rillieux-la-Pape et ses dix talentueux interprètes ont littéralement hypnotisé le Théâtre Molière durant 1h30. Danse, théâtre, pantomime... difficile de définir avec exactitude le ballet étonnant surpiqué de bruits stomacaux, grommelots et autres formes d'expression privées de mots qu'offrent dix personnages aux masques crayeux.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/Créé en 1841 par Jules Perrot et Jean Coralli, Giselle est un classique incontournable du répertoire romantique. Kader Belarbi, accompagné des partitions d'Adolphe Adam brillamment interprétées par l'Orchestre national de Montpellier, sous la direction de Philippe Béran, en propose une version profondément respectueuse de l'esprit de ce ballet.
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Par Julie Cadilhac-Lagrandeparade.fr/ Opéra en trois actes, composé entre 1857 et 1859, "Tristan und Isolde" est un poème écrit et mis en musique par Richard Wagner d'après la légende médiévale celtique de Tristan et Iseut. Oeuvre souvent considérée comme l'une des plus importantes du théâtre lyrique occidental, en voici l'histoire résumée: alors que la Cornouailles veut s'affranchir de la suzeraineté du roi d'Irlande, père d'Isolde, ce dernier, afin de mater la révolte, envoie sur place une expédition militaire qu'il confie à Morold, le fiancé de sa fille. Avec l'épée qu'Isolde, instruite de l'art de la magie, avait enduite de poison, Morold blesse Tristan, le neveu du roi de Cornouailles mais meurt à l'issue du combat. Tristan sait que seule Isolde dispose de l'antidote contre le poison qui le ronge. Arrivant comme un naufragé sur les rivages d'Irlande sous le nom de Tantris, Tristan est recueilli par Isolde qui, ayant découvert dans la plaie un morceau de la lame de son fiancé défunt, prend la résolution de se venger. Tandis que Tristan dort, Isolde brandit l'épée et s'apprête à tuer Tristan qui soudain s'éveille : le jeune homme ne jette pas un regard sur l'arme mais plonge son regard dans celui d'Isolde qui, bouleversée, lâche le glaive et soigne son ennemi. Quelques années plus tard, la paix est scellée par le mariage du vieux roi Marke de Cornouailles avec Isolde. C'est Tristan lui-même qui est envoyé pour venir chercher la jeune promise, nullement disposée à se résoudre à ce mariage arrangé. Partagée entre la haine et l'amour inavoué et refoulé qu'elle porte à Tristan, Isolde fait préparer par sa suivante Brangäne un breuvage empoisonné que Tristan accepte de boire en toute connaissance de cause. Brangäne, qui a deviné l'amour d'Isolde pour Tristan,remplace en secret le philtre de mort par un philtre d'amour. Tristan et Isolde tombent en extase l'un devant l'autre tandis que le navire accoste, accueillis par le roi Marke. Fin du premier acte. Le deuxième consiste en un chant d'amour. Alors que le roi est parti pour une chasse nocturne, Tristan rejoint Isolde en secret malgré les avertissements de Brangäne. Le tête-à-tête est interrompu par l'arrivée de Marke et de ses hommes. Les amants ont été trompés par le chevalier Melot, lui aussi amoureux secret d'Isolde. Tristan propose à Isolde de le rejoindre dans la mort, blessé par Melot. Dans le derner acte, on découvre que Tristan n'a pas succombé à la blessure de Melot. Dans son château en Bretagne, il est cependant plongé dans une mortelle torpeur...Isolde arrive, il la reçoit dans ses bras et expire. Isolde, désespérée, meurt d'amour elle aussi. Arrivé trop tard, le roi Mark, mis au courant par Brängane du philtre d'amour, venait pourtant les unir et les pardonner...
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Conçu comme un diptyque, "Y Olé!" du brillant José Montalvo consacre sa première partie au Sacre du Printemps de Stravinski. D'autres chorégraphes avant lui tels que Pina Bausch, Maurice Béjart, Angelin Preljocaj, Uwe Scholz, Martha Graham, ou encore Emanuel Gat avaient déjà eu envie de donner leur propre version du grand rite sacral païen imaginé par le compositeur et chef d'orchestre russe. Le rythme, élément principal de l'oeuvre musicale, y est tenu dans cette version originale par le flamenco et s'y superpose à plaisir la danse contemporaine, classique, urbaine et même traditionnelle africaine pour célébrer d'abord l'adoration de la terre.
Lire la suite : Y Olé! : la magnifique chorégraphie en contrepoint de José Montalvo
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