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Un bon bouquin, ça ne périme pas! Et après, ça passe en poche et c'est encore mieux parce qu'on peut l'emporter partout! 

Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / C’est la rentrée ! Au programme et sur les rayons des librairies, d’ici la fin février, pas moins de 482 romans et récits. Dans une première sélection, en toute subjectivité, lagrandeparade.com en a retenu sept aussi sensationnels qu’indispensables… Bonne lecture à toutes et tous !

LA SENSATION

« Dans le ventre de Klara » de Régis Jauffret

Depuis un long moment, on le sait : avec Régis Jauffret, on a le plus grand dresseur de loulous, le plus efficace dynamiteur d’aqueducs des lettres françaises. Parfois, on se demande même si, la nuit, il ment… Alors, quand arrive son nouveau roman, rien d’étonnant à ce que cela fasse événement. Ainsi en est-il avec sa nouvelle (formidable) production, « Dans le ventre de Klara ». Et, quand on referme ce livre, on se dit que, oui, il n’y a que Jauffret pour se lancer dans une telle histoire. Après des microfictions et des textes sur ce père autrichien qui avait séquestré sa fille, sur DSK, sur « Papa » ou encore Gustave Flaubert, le romancier s’est lancé dans un projet fou, abrasif, totalement « borderline ». En effet, dans les lettres d’en France, seul Jauffret pouvait tenter de relever le défi. Raconter, entre réalité et fiction, les neuf mois de grossesse de Klara, la mère d’Adolf Hitler qui deviendra le dictateur le plus féroce de tous les temps, l’incarnation du mal absolu. Le roman court de juillet 1888 à avril 1889 et, pour la première fois. C’est Klara Hitler qui raconte. Le récit d’une grossesse funeste, d’une jeune femme mise enceinte par « Oncle ». Une femme qui confie : « Assise au fond de ma tête, je suis le cocher minuscule aux rênes de nerf et de muscle qui pilote ce véhicule humain dont l’enfant est un voyageur vautré dans le ventre obscur… » Une femme qui rapporte les mots de son mari : « Promets-tu de mettre au monde un petit Hercule ? » Un roman furieusement violent, délicatement magnifique…

« Dans le ventre de Klara »
Auteur : Régis Jauffret
Editions : Récamier

Du même auteur:

« Microfictions 2022 » de Régis Jauffret : une histoire, un jour

« Le dernier bain de Gustave Flaubert » de Régis Jauffret : le roman d’un grand écrivain…

« Papa » : Régis Jauffret entre réalité et fiction

Microfictions 2018 : Régis Jauffret, vive le « roman de foule » !

 

ET AUSSI


« Neuf rencontres et un amour » de Jérôme Attal

Ce fut une brève rencontre. Une histoire éphémère entre Antonin Artaud, dramaturge, écrivain et poète français (1896- 1948), et Anaïs Nin, écrivaine-hispano-franco-américaine (1903- 1977)… Une histoire d’amour fou, plus exactement « dingue » qui, au romancier, chanteur et parolier Jérôme Attal, a inspiré « Neuf rencontres et un amour ». L’auteur se garde de dater l’histoire, cependant quelques indices laissent penser qu’elle s’est déroulée au printemps 1933. Les deux vont se rencontrer une première fois au domicile d’Anaïs, qui fut l’amante d’Henry Miller et de sa femme Jude. Artaud, le poète maudit et fauché, est attiré par Anaïs, et vice-versa. Ils vont se voir à neuf reprises. Discutent, fument, quelques baisers rien de plus… Par la magie de l’écriture de Jérôme Attal, on a là le roman de l’amour passionnel.

« Neuf rencontres et un amour »
Auteur : Jérôme Attal
Editions : Fayard

 

« Mon nom dans le noir » de Jocelyn Nicole Johnson

Une nouvelle voix venue de Charlottesville, Virginie. Elle s’appelle Jocelyn Nicole Johnson, enseigne l’art à l’Université de Virginie- nous arrive son premier roman, « Mon nom dans le noir » (paru originellement outre-Atlantique en 2021). A sa sortie, il fut salué par le « New York Times » qui rappelait alors que ce livre s’inspirait des émeutes de Charlottesville et de l’invasion du Capitole à Washington en janvier 2021. Dans son roman, Johnson raconte une Amérique touchée dans un futur proche par le chaos, les catastrophes climatiques et les pannes massives. Avec un petit groupe, une jeune femme noire, Da’Naisha Love, échappe aux suprémacistes blancs, et trouve refuge à Monticello, la plantation historique de Thomas Jefferson. La vie s’y organise. Au 19ème jour, la terreur approche…

« Mon nom dans le noir »
Auteure : Jocelyn Nicole Johnson
Editions : Albin Michel

 

« Le Grand Magasin des Rêves » de Lee Mi-ye

Le livre phénomène en Corée, nous avertit le bandeau qui ceint « Le Grand Magasin des Rêves », le premier roman de Lee Mi-ye. Après la K-pop qui emplit les oreilles de la sono mondiale, aurait-on là avec ce livre la perspective d’une K-littérature ? Avec plus d’un million d’exemplaires vendus dans son pays, la jeune romancière (diplômée en ingénierie des matériaux et ancienne collaboratrice de Samsung Electronics) a imaginé une ville où l’on peut se rendre seulement quand on dort. Là, le lieu le plus prisé est le Grand Magasin des Rêves, quatre étages, lumières étincelantes- on peut y acheter tous les rêves… et aussi des cauchemars, des songes prémonitoires ou consolateurs. Ce magasin, au fil des pages, on va le découvrir, le fréquenter avec la jeune Penny, réceptionniste au rez-de-chaussée…

« Le Grand Magasin des Rêves »
Auteure : Lee Mi-ye
Editons : Picquier

 

« La Fantaisie » de Murielle Magellan

Pour décor et cadre de vie une tour dans une banlieue parisienne. Il y a Mona, elle sort péniblement d’une longue dépression. Elle est le personnage principal, central de « La Fantaisie », le septième et très réussi roman de Murielle Magellan, également cinéaste, scénariste et dramaturge. Donc, Mona se lance dans une opération reconstruction, elle s’installe dans un minuscule appartement ; pour accéder au lit-mezzanine, les marches sont des casiers de rangement- l’un est scellé, elle y trouve un manuscrit que le précédent habitant, un jeune homme, a laissé vingt ans auparavant. Le texte est empli de drôlerie, d’humour. Elle a envie de retrouver l’auteur des mots. Le retrouvera-t-elle ? Vingt ans plus tard, que restera-t-il des rires, de la fantaisie ?

« La Fantaisie »
Auteure : Murielle Magellan
Editions : Mialet- Barrault

De la même auteure:

Murielle Magellan : l'éveil du chameau et la découverte du désir

 

« Jusqu’à ce que mort s’ensuive » d’Olivier Rolin

Le roman de l’éblouissement, de l’intelligence… Un titre magnifique, « Jusqu’à ce que mort s’ensuive ». Un auteur de la meilleure réputation : Olivier Rolin qui, dans le passé, nous avait régalés avec, entre autres, « Le Météorologue » ou encore « Sibérie ». Cette fois, comme l’indique le sous-titre : « Sur une page des ‘’Misérables’’ », Rolin s’aventure dans les pas de Victor Hugo. Et de deux personnages du chef-d’œuvre hugolien : Emmanuel Barthélémy l’ouvrier « gamin tragique » et Frédéric Cournet le marin géant truculent. Avec ces deux-là, on est sur les barricades de l’insurrection parisienne de juin 1848, Barthélémy et Cournet ne sont pas des personnages de fiction, ils se battent du même côté, vont devenir des ennemis mortels. Un roman formidablement épique, furieusement révolutionnaire.

« Jusqu’à ce que mort s’ensuive »
Auteur : Olivier Rolin
E3ditions : Gallimard

Dans les poches : Jean Rolin, Jean-Noël Schifano, Bertrand Visage...

 

« 10, villa Gagliardini » de Marie Sizun

« Les enfants ne regardent pas les maisons (…). C’est quand ils quittent la maison qu’ils la regardent », assurait Marguerite Duras dans « La Vie matérielle ». De ces mots, romancière et nouvelliste de grand talant, Marie Sizun s’est inspirée. Et est retournée dans le petit appartement qu’enfant, elle a partagé avec sa mère dans le XXème arrondissement parisien. Elle en propose un récit aussi délicieux que délicat, « 10, villa Gagliardini ». « J’ai deux ans et je suis dans l’appartement. Ce qu’il y avait avant, je ne m’en souviens pas », confie l’auteure. Elle écrit : « C’est mon écorce, ma coquille, mon nid… Il est mon enfance et quelque chose de plus, comme un secret ». Inévitablement, se souvenir des belles choses- ce que fait et écrit élégamment Marie Sizun.

« 10, villa Gagliardini »
Auteure : Marie Sizun.
Editions : Arléa

fffPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Avant la rentrée littéraire d’hiver programmée pour le 4 janvier 2024, il est encore temps de rappeler les temps forts de l’année qui tire à sa fin. Ainsi, lagrandeparade.com présente sa sélection (revendiquée totalement subjective !) des dix meilleurs romans et récits français parus en 2023. Bonne lecture à toutes et tous !

LE PODIUM

« Les silences des pères » de Rachid Benzine
Entre silence et fureur, l’un des grands livres de l’année littéraire ! Essayiste de renom, Rachid Benzine nous a glissé son quatrième roman, « Les silences des pères ». Un appel téléphonique. A l’annonce du décès du père, le fils- pianiste vedette internationale et brouillé avec son père depuis une vingtaine d’années, doit rentrer d’urgence en banlieue parisienne. Arrivé dans l’appartement, comme le veut la tradition, il effectue la toilette mortuaire. Et y découvre, plus tard sous la baignoire, des cassettes audio. Il va les écouter, entend la voix de son père qui raconte sa vie d'exil en France. Une voix qui va bousculer tous ces silences d'une vie, tous ces silences de ces pères « taiseux », qui, croit-on, courbent l'échine face aux puissants, face à leur destin. Le fils pianiste se lance dans un tour de France sur les traces de vie du patriarche : les mines de Lens, l'usine d'Aubervilliers, l'horlogerie Lip à Besançon, les camps de réfugiés dans le Gard, et un point final à Saint-Malo, avec vue sur le grand large… Le roman de la famille, de l'intime, des racines et de l'héritage.

« Les silences des pères »
Auteur : Rachid Benzine
Editions : Seuil

« La danseuse » de Patrick Modiano
Atmosphère et écriture brumeuse pour un ballet des souvenirs. Avec « La danseuse », Patrick Modiano- 78 ans et prix Nobel de littérature 2014, fait, une fois encore, travail de mémoire. La danseuse (dont on ignorera les prénom et nom tout au long de la centaine de pages du livre) arrive le matin à Paris, gare du Nord. Puis métro, direction le vétuste studio de danse. On sait qu’elle a un enfant, le petit Pierre, 7 ans et timide. Le narrateur garde l‘enfant quand la mère travaille, en plus de ses cours de danse. On va croiser des personnages fictifs. Et aussi cet homme revu par hasard, cinquante ans plus tard, dans un Paris qui a perdu son charme et ouvert aux touristes. Nostalgie d’un Paris des années 1950 d’où surgiraient les fantômes de Serge Lifar, Rudolf Noureev, Margot Fonteyn, Jean Babilée, Maurice Béjart ou encore de l'éditeur Maurice Girodias qui encourage le narrateur (le double de Modiano ?) à se consacrer à l'écriture… Avec « La danseuse », roman baigné dans une lumière indécise venant d'« ampoules trop faibles », Patrick Modiano offre, tout simplement, le présent éternel.

« La danseuse »
Auteur : Patrick Modiano
Editions : Gallimard

« L’Echiquier » de Jean-Philippe Toussaint
Un devoir de mémoire en 64 cases… en quelques mots, voilà le résumé d’un texte majeur de cette année 2023 : « L’Echiquier » de Jean-Philippe Toussaint. Auteur de quelques livres indispensables et, disons-le haut et fort, cultissimes (« La Salle de bains », « La Clé USB »,…), il travaillait sur l’écriture d’un livre en 2020- il confie en ouverture de cet « Echiquier » : « J’attendais la vieillesse, j’ai eu le confinement ». Il confie aussi être allé dans une école fréquentée quand il était enfant- il y a noté le sol en cases blanches et noires, il y a vu une immédiate similitude avec le plateau du jeu d’échecs avec ses 64 cases tout aussi blanches et noires. Aussi grand penseur que formidable technicien de l’écriture, il y a vu également un appel pour la rédaction de son autobiographie. Un texte fragmenté en 64 cases… Dans ces pages, on y rencontre Yves Toussaint, son père, ancien patron de la rédaction du quotidien belge « Le Soir », un maître des échecs devenu ami et qu’on a retrouvé assassiné… sans oublier une réflexion sur l’écriture tenue pour « abri mental »… De la très grande littérature !

« L’Echiquier »
Auteur : Jean-Philippe Toussaint
Editions : Minuit

 

ET AUSSI

« L’œil » de Claire Castillon
Le septième recueil de nouvelles pour l’une des spécialistes du genre. Avec « L’œil » (en vingt et un textes), Claire Castillon raconte l’extraordinaire ordinaire avec, pour personnages, beaucoup de femmes. Elle n'a pas son pareil pour conter la vie, en faisant en mots et phrases un pas de côté. Mieux, la nouvelle bouclée (du moins, le croit-on), elle glisse à la page suivante une annexe, un SMS, une lettre ou une facture, pour préciser, amener un éclairage nouveau, emmener le lecteur sur une autre piste. Avec Claire Castillon, toujours ouvrir l'œil…

« L’œil »
Auteure : Claire Castillon
Editions : Gallimard

« Les Alchimies » de Sarah Chiche
Encore une fois de la littérature d'exigence et de tourment avec « Les Alchimies », le cinquième roman de Sarah Chiche. L'auteure y convoque, en pleine crise de l'hôpital en 2022, Camille Cambon, médecin légiste, et le peintre Miguel de Goya, inhumé à Bordeaux en 1828. La première reçoit un mail mystérieux où il est question du crâne disparu du second, tenu pour un visionnaire des ténèbres de l'âme humaine. Camille part alors à Bordeaux rencontrer l'auteure du courriel : une ancienne directrice de théâtre qui a bien connu les parents et le parrain de Camille, alors étudiants, aujourd'hui tous trois spécialistes de Goya. Un texte définitif sur, entre autres, le génie, l'amour ou encore le pouvoir de l'art.

« Les Alchimies »
Auteure : Sarah Chiche
Editions : Seuil

« De Pitchik à Pitchouk » de Jean-Claude Grumberg
Quand le Père Noël se raconte des histoires, Jean-Claude Grumberg n’est jamais loin. La preuve avec le délicieux « De Pitchik à Pitchouk » que l’auteur définit comme un « conte pour vieux enfants ». Le soir de Noël, dans son appartement parisien, une vieille dame s'apprête à réveillonner. Seule. Puis se couche, se relève, se glisse dans la cheminée pour aller en balade. Elle va rencontrer le Père Noël, tous deux filent entre Pitchik et Pitchouk, deux contrées aussi improbables qu'imaginaires, près de Brody, quelque part en Europe de l'Est… Délicatement poétique, follement grave.

« De Pitchik à Pitchouk »
Auteur : Jean-Claude Grumberg
Editions : Librairie du XXIè Siècle / Seuil

« Avalanche » de Raphaël Haroche
Après deux recueils de nouvelles, le chanteur- auteur- compositeur a signé son premier roman : « Avalanche ». Un jour de 1989, ils auraient pu déambuler sur la jetée des cœurs perdus. Ils auraient pu… mais ils sont dans un train qui les mène vers l'internat du Rocher, école en Suisse pour gamin(es) de très riches familles. Il y a le narrateur, une quinzaine d'années, et son petit frère, Nicolas, pianiste de dix ans aussi surdoué que fragile. Ce pourrait être une version adolescente de « Rain Man », c’est avant tout l’impeccable roman de Raphaël Haroche.

« Avalanche »
Auteur : Raphaël Haroche
Editions : Gallimard

« Goldman » d’Ivan Jablonka
Chanteur à succès populaires, Jean-Jacques Goldman constitue un excellent sujet pour une étude socio-historique- son histoire personnelle, sa judéité, ses textes, ses engagements, sa popularité et son statut de star alors qu'il a toujours entretenu le vœu d'être antistar… Donc, l’historien et sociologue Ivan Jablonka a plongé dans « l'archéologie d'une époque ». Pour « Goldman », il a contacté Jean-Jacques Goldman et son entourage, il n'a pas reçu de réponse. Constat de Jablonka : « Aucun doute, Goldman incarne une France qui était fière d’elle-même ».

« Goldman »
Auteur : Ivan Jablonka
Editions : Seuil

« Proust, roman familial » de Laure Murat
Descendre d'une famille de la noblesse de l'Ancien Régime et de l'Empire napoléonien, ça marque ! C'est le premier constat à la lecture de « Proust, roman familial » de Laure Murat, essayiste (« Une révolution sexuelle », 2018), biographe (« La Maison du docteur Blanche », 2001), historienne de la littérature et enseignante à Los Angeles. Réputée pour ses livres sur la société d'hier et d'aujourd'hui, l'auteure raconte sa famille et avoue d'entrée : « Il m'a fallu des années pour comprendre une chose très simple ! ». À la vingtaine, elle plonge dans « À la recherche du temps perdu », œuvre maîtresse de Marcel Proust. Elle y trouve alors tant et tant de similitudes avec ce qu'est sa vie quotidienne, corsetée par des règles d'un temps passé. Mieux ou pis : dans les pages de Proust, elle trouve un personnage qui a été inspiré par un membre de sa famille. Et quand elle annoncera son homosexualité à sa mère, ce sera la rupture immédiate... Dans le monde décrit par Proust tout comme chez les Murat, demeuraient des tabous qui, inévitablement, propulsaient le « coupable » en dehors du cercle et du roman familial.

« Proust, roman familial »
Auteure : Laure Murat
Editions : Robert Laffont

« Les Insolents » d’Ann Scott
Romancière surdouée toute en discrétion, Ann Scott se glisse jusqu'à nous régulièrement, toujours avec élégance. C'est encore « Les Insolents » (prix Renaudot 2023). Il y a Alex, Margot et Jacques, trois inséparables. Compositrice de musique de films, la première décide de fuir Paris. Cap à l'ouest, le Finistère pour, à 45 ans, se réinventer. Arrivée dans un « nulle part », elle vit ailleurs et seule- c'était son rêve, Margot et Jacques sont, eux, restés à Paris. Qui a fait le bon choix de vie ? Un beau roman d’atmosphère qui raconte l'époque et le contemporain.

« Les Insolents »
Auteure : Ann Scott
Editions : Calmann-Lévy

 

bornaisPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec le nouveau roman de Gilles Bornais, un des maîtres du polar à la française ; on enchaîne avec l’avocat marseillais Olivier Descosse pour un très réussi thriller en très haute altitude, et on boucle la semaine avec le toujours impeccable Didier Roustan qui, d’une vie de foot en puzzle, a fait des moments de grâce et d’élégance. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Gilles Bornais, Olivier Descosse et Didier Roustan

chattamPar Serge Bressan - Lagrandeparade.com/ Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec le nouveau roman de Maxime Chattam, l’un des poids lourds de la littérature francophone ; on enchaîne, en mots et illustrations, avec Jean-Claude Ellena, un « nez » parmi les réputés dans le monde, et on boucle la semaine avec le Britannique Ian McEwan, un des plus délicieux maîtres de la chose écrite. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Maxime Chattam, Jean-Claude Ellena et Ian McEwan

kadaréPar Serge Bressan -  Lagrandeparade.com / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec la réédition d’un roman « revu et corrigé » du romancier français d’origine albanaise Ismail Kadaré ; on enchaîne, entre destins et pièges, avec des nouvelles fragmentées de l’Italienne Goliarda Sapienza, dont on célèbrera en 2024 le centenaire de sa naissance, et on boucle la semaine avec un recueil de l’écrivaine transatlantique Zadie Smith, pour des textes d’un monde englouti. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Ismail Kadaré, Goliarda Sapienza et Zadie Smith

girardotPar Serge Bressan - Lagrandeparade.com / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec le récit à caractère autobiographique empli de mélancolie du comédien Hippolyte Girardot ; on enchaîne avec le thriller impeccable (comme toujours) de la romancière Joyce Carol Oates, octogénaire à la production affolante, et on boucle la semaine avec le retour tant attendu de la saga suédoise « Millenium » avec, pour ce 7ème épisode, Karin Smirnoff à l’écriture. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Hippolyte Girardot, Joyce Carol Oates et Karin Smirnoff

podalydesPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec le nouveau livre de Denis Podalydès, sociétaire de la Comédie-Française, pour un hommage et une réflexion sur Molière ; on enchaîne avec le passionnant récit biographique de la Polonaise Agata Tuszynska qui s’est plongée dans l’univers de Romain Gary, et on achève la semaine avec le recueil de l’Américain d’origine vietnamienne Ocean Vuong qui magnifie la poésie libre et libérée. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Denis Podalydès, Agata Tuszynska et Ocean Vuong

benguiguiPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec le quinzième et nouveau roman de Laurent Bénégui pour un voyage à la découverte des « frères siamois » ; on enchaîne avec l’impeccable Olivier Frébourg et son hommage à son frère, son héros mort à l’hôpital, victime d’un accident médical, et on achève la semaine avec le recueil d’articles et d’essais de l’Américaine Siri Hustvedt pour une réflexion sur les figures de la mère, de la grand-mère et aussi de grandes artistes. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Laurent Bénégui, Olivier Frébourg et Siri Hustvedt

gaspardPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec l’essayiste et un temps militant politique Gaspard Koenig pour son retour au roman ; on enchaîne avec l’historienne et enseignante Laure Murat pour son roman sur sa famille et l’univers de Marcel Proust, et on achève la semaine de l’autre côté de l’Atlantique et sur la Lune avec la romancière canadienne Emily St. John Mandel pour de la science-fiction, version émotion. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Gaspard Koenig, Laure Murat et Emily St. John Mandel

duroyPar Serge Bressan - Lagrandeparade.com / En cette rentrée où paraissent pas moins de 466 romans d’ici la fin octobre, une nouvelle et quatrième sélection de six romans indispensables. Bonne lecture !

LIONEL DUROY : « Mes pas dans leurs ombres »

Encore et toujours écrire la vie. Surtout pour la comprendre. Avec une vingtaine de romans sur son CV, Lionel Duroy est aussi un voyageur. Ainsi, dans son nouveau roman au joli titre, « Mes pas dans leurs ombres », il propose une itinérance jusqu’en Roumanie. Et nous propose la compagnie d’Adèle Codreanu. Elle est journaliste et reconnaît ne s’être jamais intéressée à ce pays que ses parents ont fui avant qu’elle naisse. En reportage à Bucarest, elle fait une triste découverte : pourquoi les Roumains ont exterminé 400 000 Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale. Et elle s’interroge : pourquoi ses parents n’ont-ils jamais rien raconté ? Pourquoi ? Alors, elle lit Appelfeld et Hilsenrath… Oui, même si les Roumains refusent de l’admettre, l’horreur a été commise…

Lire la suite : C’est la rentrée avec… Lionel Duroy, Joyce maynard, Amélie Nothomb, Maria Pourchet ; Elisa Shua...

bulayawoPar Serge Bressan - Lagrandeparade.com / En cette rentrée où paraissent pas moins de 466 romans d’ici la fin octobre, une nouvelle et troisième sélection de six romans indispensables. Bonne lecture !

Lire la suite : C’est la rentrée avec… NoViolet Bulawayo, David Grann, Ottessa Moshfeg, Maggie O’Farrell, Ann...

DesarthePar Serge Bressan - Lagrandeparade.com / En cette rentrée où paraissent pas moins de 466 romans d’ici la fin octobre, une première sélection de six romans indispensables. Bonne lecture !

Lire la suite : C’est la rentrée avec… Agnès Desarthe, Paolo Giordano, Robin Josserand, Piergiorgio Pulixi,...

AlchimiePar Serge Bressan - Lagrandeparade.com/ En cette rentrée où paraissent pas moins de 466 romans d’ici la fin octobre, une première sélection de six romans indispensables. Bonne lecture !


SARAH CHICHE : « Les alchimies »

Il y eut « Les Enténébrés » ou encore « Saturne ». Cette fois, « Les alchimies », le cinquième roman de Sarah Chiche. Encore une fois, de la littérature d’exigence et de tourment. L’auteure y convoque Camille Cambon, médecin légiste- on est en pleine crise de l’hôpital en 2022, et le peintre Miguel de Goya- inhumé à Bordeaux en 1828. La médecin reçoit un mail mystérieux où il est question du crâne disparu du peintre, tenu pour un visionnaire des ténèbres de l’âme humaine et dont les parents et le parrain de la médecin sont des spécialistes. Camille part à Bordeaux rencontrer l’auteure du mail : ancienne directrice de théâtre, elle a bien connu les parents et le parrain alors étudiants. Un texte définitif sur, entre autres, le génie, l’amour ou encore le pouvoir de l’art.

 

 

Les alchimies
Auteure : Sarah Chiche
Editions : Seuil
240 pages
Prix : 19,50 €

De la même autrice:

« Saturne » de Sarah Chiche : coup de cœur pour une rentrée

Les enténébrés de Sarah Chiche : un grand roman « mitteleuropéen »

Une histoire érotique de la psychanalyse : Sarah Chiche, l’amour, la liberté…

 

fugereADELE FUGERE : « J’ai 8 ans et je m’appelle Jean Rochefort »

La vie n’est pas facile quand on a 8 ans. On croit que tout va bien, mais les tourments, les tracas sont là. Un matin, on se lève, on file dans la salle de bains, on se regarde dans le miroir, on se voit avec une moustache sous le nez, on sourit. On se dit : « Jean, ça te va bien ». Voilà ce qui arrive à Rosalie Pierredoux, elle a 8 ans, vit avec père et mère à Saint-Lunaire en Bretagne, elle voit son grand-père, a un ami… mais aussi des idées noires sans raison. Une seule solution : la révolution, se prendre en mains. Et l’objet du changement sera une moustache. Mais pas n’importe laquelle. Celle de l’acteur Jean Rochefort, symbole du flegme et de l’humour décalé. Ce qui donne « J’ai 8 ans et je m’appelle Jean Rochefort », le premier roman-conte d’Adèle Fugère.

J’ai 8 ans et je m’appelle Jean Rochefort 
Auteure : Adèle Fugère
Editions : Buchet-Chastel
144 pages
Prix : 13,50 €

 

jorgeLIDIA JORGE : « Misericordia »

Née en Algarve dans une famille d'agriculteurs et diplômée en philologie romane, Lídia Jorge est considérée, à 77 ans, comme la plus écrivaine contemporaine du Portugal. Son nom est régulièrement cité pour le prix Nobel de littérature. Autant dire que lorsqu’arrive la VF de son nouveau roman, c’est l’assurance d’une belle lecture. « Misericordia », pour lequel elle a reçu en juillet 2023 le Grand prix du Roman de l'Association portugaise des écrivains, est un monument de littérature. Plus de 400 pages bien serrées, de l’émotion, de la tendresse ou encore de l’ironie- voilà les ingrédients du nouveau roman de l’écrivaine portugaise, libre retranscription des enregistrements de sa mère, aujourd'hui en maison de retraite. Il y a de l’espoir, de l’immortalité aussi…

Misericordia
Auteure : Lídia Jorge
Editions : Métailié
416 pages
Prix : 22,50 €

 

porterMAX PORTER : « Shy »

La question est posée : « T’en as jamais marre d’être toi ? » On file dans la campagne anglaise en 1995. On va y croiser Shy, un ado lancé dans la bataille de la dernière chance. Il est violent, en situation d’échec scolaire- il a envoyé dans un établissement pour mineurs délinquants installé dans un manoir du 17ème siècle. De jeunes travailleurs sociaux le dirigent mais des promoteurs vont prochainement fermer l’École de la Dernière Chance. Max Porter, écrivain anglais de très bonne réputation, en a fait un roman, Shy. Au milieu d’une nuit, le jeune garçon décide de s’enfuir. Il s’est lesté le dos de plusieurs kilos de pierres, il va s’enfoncer dans la mare voisine. Auparavant, il va revoir en accéléré sa courte vie… Le roman de la souffrance intérieure extrême…

Shy
Auteur : Max Porter
Editions : Sous-Sol
144 pages
Prix : 17,50 €

 

reinhardtERIC REINHARDT : « Sarah, Susanne et l’écrivain »

Le roman de l’élégance. Une leçon d’écriture et une maîtrise du récit. Une fois encore, après par exemple « L’Amour et les Forêts », Eric Reinhardt rappelle, sans tapage, avec « Sarah, Susanne et l’écrivain », ce qu’écrire signifie. Il suffit, en ouverture, d’une citation du cinéaste Robert Bresson pour se laisser embarquer : « Que ce soit les sentiments qui amènent les événements. Non l’inverse ». Ainsi, Sarah. Elle s’ennuie dans son couple. Contacte un écrivain qu’elle apprécie pour qu’il s’inspire de son histoire. Sous la plume dudit écrivain, elle est Susanne. Qui naît de Sarah avant de s’en détacher quand l’auteur le décide. Avec ce récit tout en poupées gigognes, Eric Reinhardt propose un texte empli d’intelligence, de brio et de raffinement…

Sarah, Susanne et l’écrivain 
Auteur : Eric Reinhardt
Editions : Gallimard
432 pages
Prix : 22 €

 

 

shalevZERUYA SHALEV : « Stupeur »

Un père mourant, sa fille Atara à son chevet. Les propos sont confus, il l’appelle Rachel- du prénom de sa première et mystérieuse épouse. Femme moderne et libre dirigeante d'une entreprise d'architecture et tête d'une famille recomposée, Atara se met en tête de la retrouver. La femme âgée et veuve va raconter ce temps de la lutte clandestine- avant 1948, la résistance contre les Anglais et la création de l’Etat d’Israël, mais pas de qui Atara porte le prénom… Cette rencontre va bouleverser irrémédiablement la vie de deux femmes. Auteure inoubliable « Douleur » (2017), Zeruya Shalev- une des écrivains israéliens les plus en vue de l’époque, ausculte au plus profond chacun de ses personnages. Dans « Stupeur », l’histoire avance moderato. Pour notre grand bonheur.

Stupeur
Auteure : Zeruya Shalev
Editions : Gallimard
368 pages
Prix : 23,50 €

 

déserablePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine : d’abord, on commence avec François-Henri Désérable pour un voyage dans un Iran qui descend dans la rue, sur les pas de l’écrivain suisse Nicolas Bouvier ; ensuite, on enchaîne avec Ludovic Escande pour grimper le long des façades et filer vers les hauteurs, et on boucle cette semaine de lecture avec Donal Ryan, l’un des meilleurs écrivains de l’Irlande contemporaine pour un recueil étourdissant de nouvelles. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec François-Henri Désérable, Ludovic Escande et Donal Ryan


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