Une semaine de lecture avec Marine Béliard, Quentin Mouron et Don Winslow
- Écrit par : Serge Bressan
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine.
D’abord, on commence avec le deuxième roman de la Française Marine Béliard, dans le sillage d’une punk star à New York. On enchaîne avec le Suisse Quentin Mouron et son septième roman pour une plongée dans l’univers des jeunes influenceurs. On boucle la semaine avec le « maître du polar » américain Don Winslow qui, avant de prendre sa retraite à 70 ans, boucle sa saga avec un troisième et dernier volet inspiré par l’« Enéide » de Virgile… Bonne lecture !
MARINE BELIARD : « A Queen in New York »
Tout commence, tout finit le 6 octobre 1989 à New York. Une femme est retrouvée morte dans son luxueux appartement- overdose. Elva était la chanteuse aussi mythique que charismatique du groupe punk rock A Queen in New York. Junkie (« Je lève la tête vers le ciel immensément blanc et, sous les flocons, le temps suspend son vol. ET JE DÉCOLLE »), elle avait arrêté l’héro depuis une dizaine d’années, son entourage assure qu’elle était clean. Et son ami Joaquin, ancien flic au NYPD, ne croit pas au suicide ni à l’accident mais plutôt à un meurtre, tout comme ses trois autres copains de jeunesse débarqués une dizaine d’années auparavant dans la ville de tous les possibles. Nommé pour le Grand Prix de littérature policière 2024, « A Queen in New York » est le deuxième roman très réussi de Marine Béliard qui, d’une pirouette stylistique parfaitement maîtrisée, propose un rembobinage. Ainsi, on remonte le temps avec Joaquin. L’ancien flic ne peut faire autrement que d’enquêter sur le passé de ses amis. Défilent des anonymes et aussi des personnalités, tels Andy Warhol, Lou Reed, Leonard Cohen, Debby Harry et son groupe Blondie Jimi Hendrix… Elva y est grandiose, merveilleuse, il y a de l’électricité dans l’air, du « sex & drugs & rock’n’roll ». Et surtout, une reine dans New York…
A Queen in New York
Auteure : Marine Béliard
Editions : Rivages
306 pages
Prix : 21 €
QUENTIN MOURON : « La dernière chambre du Grand Hôtel Abîme »
En l’été 2022 à Venise, une jeune influenceuse prénommée Sixtine est retrouvée morte au bord de la piscine du somptueux hôtel où elle passe quelque temps. C’est l’ouverture de « La dernière chambre du Grand Hôtel Abîme », le nouvel et septième livre de Quentin Mouron, l’un des meilleurs écrivains suisses francophones à qui l’on doit, entre autres, l’impeccable « Vesoul, le 7 janvier 2015 ». Grand amateur d’exercices de styles, l’auteur plonge cette fois dans le monde des influenceurs- parmi lesquels, donc, Sixtine. Vite, on va apprendre qu’elle a été balancée dans le vide, et que dans son entourage, gravitent Sam son ex-compagnon pendant un, Rocco son nouveau compagnon et coach sportif, Hugo un journaliste raté qui se rêvait grand reporter et qui finit à la rubrique « life and food », ou encore Lola sa copine d’adolescence qui en pinçait pour Sam… Bien sûr, comme l’exige le genre, tou.te.s feraient le/la coupable parfait.e. Quentin Mouron assure que « les réseaux font les romans », et ses personnages, influenceurs du 21ème siècle, vont inévitablement s’enfoncer dans les fluides de l’enfer et les tourbillons sur écran da la fachosphère. Dans cette « Dernière chambre… », il y a du Bret Easton Ellis, celui d’« American Psycho » et de « Glamourama ».
La dernière chambre du Grand Hôtel Abîme
Auteur : Quentin Mouron
Editions : Favre
178 pages
Prix : 17 €
DON WINSLOW : « La Cité sous les cendres »
Connu et reconnu comme le « maître du polar », à 70 ans il pose le crayon, éteint l’ordinateur. Don Winslow vient d’annoncer son départ à la retraite, lui l’auteur aux vingt-cinq best-sellers internationaux. Et, juste avant cette annonce, il a publié « La Cité sous les cendres », troisième et ultime volet d’une saga après « La Cité en flammes » et « La Cité des rêves ». Donc, un livre-événement salué par un autre maître, Stephen King : « Le dernier volet bouleversant d’une trilogie sur la mafia digne du « Parrain ». Si vous avez aimé « Scarface » et « Les Affranchis », n’hésitez pas ! » Et l’on retrouve Danny Ryan, qu’on avait croisé la première fois à l’âge de 29 ans. Cette fois, il a la belle cinquantaine, est immensément riche et homme d’affaires respecté, possède des casinos à Las Vegas et des parts dans un groupe de somptueux hôtels. Il a tout, mais le pouvoir appelant le pouvoir, il va flirter avec la ligne rouge. La passera-t-il quand il acquiert un vieil hôtel sur un beau terrain pour y construire un complexe de rêve ? Pour y parvenir, il se lance dans une « guerre » contre un proprio de casino très peu fréquentable- pour ce faire, il doit retrouver ce combattant impitoyable qu’il fut… Un roman implacable inspiré par l’« Iliade » d’Homère et l’« Enéide » de Virgile, confie Don Winslow…
La Cité sous les cendres
Auteur : Don Winslow
Editions : HarperCollins
530 pages
Prix : 22,90 €