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Une semaine de lecture avec Andrea Marcolongo, Robert Namias et Vendela Vida

  • Écrit par : Serge Bressan

marcolongoPar Serge Bressan - Lagrandeparade.com / Trois suggestions de lecture pour une semaine. D’abord, on commence avec l’helléniste italienne Andrea Marcolongo qui signe un impeccable essai sur l’« art de courir ». On enchaîne avec le nouveau roman de Robert Namias pour une vertigineuse plongée dans une « bande des quatre ». On boucle la semaine dans un quartier huppé de San Francisco avec l’Américaine Vendela et son héroïne de narratrice entre raison et déraison. Bonne lecture !


ANDREA MARCOLONGO : « Courir »

Pour l’écrivain américain André Aciman, elle « est notre Montaigne d’aujourd’hui ». Née en Italie en 1987, Andrea Marcolongo vit présentement à Paris, elle est helléniste et a connu un immense succès en librairies avec « La Langue géniale : 9 bonnes raisons d’aimer le grec ancien ». Et puis, elle a voulu apprendre à « courir comme couraient les Grecs ». Elle l’a fait, et raconte son expérience dans l’impeccable « Courir »- sous-titre : « Des Marathon à Athènes, les ailes aux pieds ». Après avoir cité en ouverture Platon, Cicéron, Philon d’Alexandrie et Eugenio Montale, l’auteure décrypte, en une méditation sur l’art de courir en 250 pages, ce que certain.e.s tiennent pour un phénomène de société, d’autres pour un mode de vie… et selon les pratiquant.e.s, on parle de course, de running ou encore de jogging. Dans la foulée d’Andrea Marcolongo, un objectif : la conquête du Graal qu’est, un jour, boucler les 42,195 kilomètres d’un marathon. Pour le souvenir du messager Philippidès qui, si l’on en croit le récit de l’historien Hérodote, « s’effondra au sol, mort d’épuisement » après avoir parcouru en 490 avant J.-C. la distance entre Marathon et Athènes. Pour l’helléniste coureuse de fond qu’est Andrea Marcolongo, l’adage est tout aussi simple que définitif : « Je cours, donc je vis ».

Courir
Auteure : Andrea Marcolongo
Editions : Gallimard
258 pages
Prix : 22 €

 

namiasROBERT NAMIAS : « L’Affaire Chanteclerc »

Grand connaisseur de la chose publique « à la française », journaliste (1968- 2015) radio-télé et presse écrite, Robert Namias se consacre désormais à l’écriture de livres. Ainsi, il signe un quatrième roman aussi remarqué que remarquable, « L’Affaire Chanteclerc ». Tout y est : la presse, la politique, le monde littéraire, les arts et spectacles… Ainsi, l’histoire est portée par une « bande des quatre » : Olivier Chanteclerc, un grand reporter star de la télé et porté aux nues par les Français.e.s ; Charles, acteur populaire en haut de l’affiche depuis une cinquantaine d’années ; Benoît, un ministre cyniquement opportuniste selon les circonstances et l’époque, et Rodolphe, un écrivain qui empile les best-sellers. Ils se sont connus sur les bancs de l’école, ont grandi amis à La Rochelle et cultivé l’ambition illimitée. Un jour, destin insolent, Olivier est assassiné- peu avant, plusieurs femmes l’ont de viol. Etait-il le seul et unique visé ? Y avait-il quelqu’un qui avait des comptes à régler avec cette « bande des quatre » ? Certes, on devine que Robert Namias s’est inspiré de « l’affaire PPDA » mais « L’Affaire Chanteclerc » est aussi et surtout un roman haletant sur l’amitié, l’ambition et ces personnages qui habitent les couloirs de tout pouvoir. C’est aussi réaliste que cinglant.

L’Affaire Chanteclerc
Auteur : Robert Namias
Editions : L’Observatoire
338 pages
Prix : 23 €

 

vidaVENDELA VIDA : « Dompter les vagues »

Direction San Francisco et son quartier huppé de Sea Cliff, en 1983. C’est le décor de « Dompter les vagues », le cinquième roman de l’Américaine, écrivaine, journaliste et libraire qu’on avait découverte en 2005 avec la VF de « Sans gravité ». Cette fois, l’auteure nous emmène dans le sillage d’une bande de gamines, dont la narratrice Eulabee, « treize ans, bientôt quatorze et les rues de Sea Cliff nous appartiennent ». Il y a aussi les trois copines- on lit : « Nous brûlons d’envie que les garçons nous regardent. Nous brûlons d’envie de brûler d’envie ». Un jour, disparaît la plus riche, la plus belle et délicieusement mythomane prénommée Maria Fabiola, surnommée « Maria fabuleuse » par les garçons. La mer n’est pas loin, le père s’est suicidé durant une soirée pyjama, un automobiliste s’enquiert de l’heure auprès des jeunes filles- question : était-il en train de se masturber ? Flottent dans les pages une histoire d’enlèvement, un contrat d’exclusivité pour la télé, du fluo et des paillettes. Magicienne de l’écriture, entre raison et déraison, entre tragique et comique, entre mensonges et trahisons, Vendela Vida sait comme personne mixer Milan Kundera, Charles Dickens et Robert Louis Stevenson, les premiers romans de Bret Easton Ellis et « La Boum » (1980), le film de Claude Pinoteau…

Dompter les vagues
Auteure : Vendela Vida
Editions : Albin Michel
304 pages
Prix : 21,90 €

 


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