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JazzikPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/  Miles a dit : « Pourquoi jouer autant de notes alors qu’il suffit de jouer les plus belles ? » (on dirait la phrase sur Mozart, ave ses « trop de notes ! »). « Les mecs du free jazz auraient dû l’écouter », commente Michel Leeb dans son beau livre consacré au jazz : "Le Jazz est la musique du xxe siècle. C’est la mère nourricière de toutes les musiques. On part du Jazz. On retourne au Jazz. Il est partout : dans les films, les pubs, les rues, les magasins, les restaurants, les avions, partout. Il n’est pas nécessaire de connaître pour aimer. La preuve tout le monde aime le Jazz. Chacun à sa manière. Voici la mienne."

Lire la suite : Beaux-livres : Après le blues vint le jazz puis le rock...

Vies de JackPar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Double actualité pour Jack London, dont on fête le centenaire de sa mort, en 1916, le 22 novembre prochain. Une entrée dans la Pléiade et deux très beaux livres, l’un paru chez Paulsen, « L’Appel du Grand Ailleurs », par Olivier Weber (beau livre mais qui ne nous apprend rien), et surtout à La Martinière/ Arte éditions, « Une vie d’aventures » racontée par Noël Mauberret et  Michel Viotte, ce dernier ayant réalisé un documentaire que la chaîne Arte diffusera le 3 décembre prochain(1). 
Qui n'a pas lu un livre de Jack London ? « L'auteur dont on se souvient quand on a oublié tous les autres », disait de lui Francis Lacassin, qui préfaça, des années durant, ses livres dans la maintenant mythique collection 10 / 18 des éditions Bourgois. « J'aimerais mieux être un météore superbe, et que chacun de mes atomes brille d'un magnifique éclat, plutôt qu'une planète endormie [..] je veux brûler tout mon temps ». Cette phrase prémonitoire dit tout de Jack London (1876-1916), un écrivain qui eut quarante vies en quarante ans d’existence seulement, pour à peu près le même nombre de livres (romans, nouvelles). Ne fut-il pas pilleur d’huîtres, chasseurs de phoques, ouvrier dans une conserverie, marin, écrivain autodidacte, journaliste, reporter-photographe et j’en passe ? Il est celui chez qui la vie et l'oeuvre se confondent en une seule aventure. L'homme qui vendit 30 millions de livres dans l'ex-URSS ! L'écrivain préféré de Lénine et Trotski. Mais aussi de Jeanne Moreau, Alain Delon et Yves Boisset, le cinéaste…

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Le grevissePar Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Vous aimez jouer au scrabble ? Vous préparez le concours pour devenir professeur de Français, ou vous voulez devenir écrivain… La version papier du Grevisse (comme on dit) est arrivée. Sous-titré « Le Bon usage » (de la langue française), c’est un peu le Gault & Millau de la grammaire. Il y a dorénavant la version électronique sur Internet et l’application pour l’accès mobile / smartphone. Avec une citation littéraire par jour et accès direct à l’explication grammaticale liée. Gratuit pour les personnes abonnées au "Bon usage électronique". Un accès rapide à l’index des 2 500 auteurs cités. La possibilité de pointer vos favoris, vos notes personnelles. Impression et téléchargement en format PDF des articles. Le moyen de Partager dans votre réseau. Un Plug-in possible avec votre traitement de texte. Très complète (1 760 pages pour la 16e édition), elle comprend de nombreux exemples et contre-exemples (40 000 citations) tirés de la littérature francophone de toutes les époques, ainsi que de la presse, et fait figure de référence pour tous les professionnels du français, en particulier les écrivains, enseignants, traducteurs et correcteurs.

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Alice au pays des merveillesPar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ « Alice au pays des merveilles » a eu 150 ans en 2015. Pour se représenter Alice, les puristes se souviennent des gravures de John Tenniel ou les aquarelles d’Arthur Rackham, la majorité garde en mémoire la version de Walt Disney ( en 1951), des grands yeux bleus et du diadème qui maintient la chevelure blonde d’une petite fille patiente et attentive envers les êtres étranges qu’elle croise ; les plus jeunes enfin l’identifient sans doute à l’égérie de Tim Burton, Mia Wasikowska . Pour le plus grand plaisir des lecteurs, l’année qui vient de s’achever a été riche en nouvelles éditions illustrées du récit fascinant de Lewis Carroll. 

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rentréePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / En cette rentrée où paraissent pas moins de 490 romans d’ici la fin octobre, une quatrième et dernière sélection de cinq romans indispensables, dont un texte éblouissant avec la Britannique Rachel Cusk. Bonne lecture !


RACHEL CUSK : « La dépendance »

Depuis bientôt trente ans, elle se glisse en librairies. Rachel Cusk est née au Canada en 1967 et s’est installée, avec ses parents, en Grande-Bretagne sept ans plus tard. Devenue romancière remarquée, elle nous revient avec « La Dépendance » dont la version originelle a été saluée par le « New York Magazine » et le « Wall Street Journal ». Après « L’œuvre d’une vie : devenir mère » (2021), voici donc « La Dépendance ». Certains, outre-Manche, y ont vu des airs de famille avec « Mrs Dalloway », un roman de Virginia Woolf paru en 1925. Belle parentèle mais on a là surtout un roman de Rachel Cusk- et c’est impeccable. Une fois encore, la romancière qui ne craint pas de se présenter féministe s’intéresse au quotidien d’une femme. M est romancière (elle n’écrit plus vraiment), elle est comme on dit « entre deux âges », un premier mariage sans émerveillement entre conjugalité et maternité, et le départ avec son deuxième mari pour vivre dans les marais, en bord de côte. Avec la maison, une dépendance délicatement transformée en résidence d’artistes. Le rêve de M : y accueillir L, un peintre qu’elle tient parmi les plus grands. Celui-ci accepte mais, déception de M, il débarque avec une créature tout autant de rêve qu’irritante. On y ajoute la fille de M et son mari qui se pointent… Dans ce cadre idyllique en bord de côte, des tensions ne tardent pas à surgir. La Dépendance, ce sont les lettres qu’a écrites M à Jeffers… elle y dit tout, par exemple : « Je t’ai déjà raconté, Jeffers, la fois où j’ai rencontré le diable dans un train au départ de Paris… » Roman épistolaire, voilà une forme littéraire que Rachel Cusk manie à la perfection. Tout y est : les désirs, l’orgueil, la désillusion d’une femme pour qui, selon l’auteure, la seule solution pour sortir de l’aliénation conséquente des traditions, des mœurs et des religions est politique…

La dépendance
Auteure : Rachel Cusk
Editions : Gallimard
210 pages
Prix : 20 €

 

MIGUEL BONNEFOY : « L’inventeur »

Né à Semur-en-Auxois (Côte-d’Or) dans les premières années du 19ème siècle, il fut surnommé « Prométhée ». Homme de science, il a mis au point l’héliopompe- ce réflecteur parabolique flanqué d’une chaudière en verre cylindrique alimentant une machine à vapeur, il l’appellera Octave. En tout temps, cet inventeur serait une star, sauf que la machine n’a pas pu lutter contre l’industrie du charbon. Et Augustin Mouchot mourut en 1912 dans la misère, oublié, retourné à cette ombre qu’il n’aurait jamais dû quitter… Jusqu’à ce que, après « Sucre Noir » (2017) et « Héritage » (2020), l’écrivain franco-vénézuelien Miguel Bonnefoy, avec « L’inventeur », le remette avec son habituelle élégance d’écriture dans la lumière. Gloire à Augustin Mouchot, l’inventeur qui a cru, bien avant tant d’autres, à l’énergie solaire !

L’inventeur
Auteur : Miguel Bonnefoy
Editions : Rivages
210 pages
Prix : 19,50 €

 

JOSEPH INCARDONA : « Les corps solides »

Une vie de peu. De presque rien. Anna vend des poulets rôtis sur les marchés. Pour améliorer l’ordinaire et la vie dans son mobil-home en bord d’Atlantique, pour que son fils Léo vive dignement en ne manquant de presque rien… Début d’histoire rapportée par l’écrivain Joseph Incardona, 53 ans, natif de Lausanne et auteur d’une douzaine de livres dont un très remarqué, « La Soustraction des possibles » (2020). On le retrouve donc avec « Les corps solides », un grand roman sur la société contemporaine et son cynisme. A l’image de la Rome antique, le pouvoir donne au peuple des jeux (beaucoup) et du pain (un peu). Ainsi, quand dans un accident elle perd son camion- outil de travail, Anna va-t-elle avoir un autre choix que celui de participer à un jeu télé qui lui assurerait un chèque de 50 000 euros- synonyme de la fin des ennuis ?

Les corps solides
Auteur : Joseph Incardona
Editions : Finitude
274 pages
Prix : 22 €

 

NICOLAS REY : « Crédit illimité »

Bonheur et joie de retrouver, avec son « Crédit illimité », Nicolas Rey, écrivain qui s’était perdu dans des contrées peu fréquentables. Le voilà donc de retour avec un roman délicatement amoral, un roman qu’on ne peut qu’apprécier avec son personnage principal, Diego Lambert, la petite cinquantaine, à la ramasse financièrement. Alors, tout aussi humble qu’humilié avec un besoin urgent d’argent, il va voir son père, PDG d’une multinationale. Celui-ci lui met le marché en main : OK pour t’aider, voici un chèque de 50 000 euros- à une condition, tu remplaces la DRH d’une de mes boîtes en province et tu licencies quinze ouvriers… A la découverte du monde ouvrier, s’ajoute l’idée de tuer chez Diego Lambert. Au pays de la loose, Nicolas Rey tricote, en rangs bien serrés, une farce oedipienne virevoltante et allégrement incorrecte !

Crédit illimité
Auteur : Nicolas Rey
Editions : Au Diable Vauvert
224 pages
Prix : 18 €

 

BLANDINE RINKEL : « Vers la violence »

En Vendée, une fille et son père. Lou et Gérard Meynier, un patronyme qui signifie « robuste guerrier ». Le père illumine la vie de sa fille, tout en trimbalant des fantômes et de lourds secrets. Il est grande gueule, rit fort, son credo et son école : « la sensation du couteau, ces moments où l’on se sent un peu plus que vivant ». De Lou, il veut faire une femme féroce. C’est « Vers la violence », le cinquième livre de Blandine Rinkel, après les très remarqués « L’abandon des prétentions » (2017) ou encore « Le nom secret des choses » (2019). Au fil du roman, on apprend que le père est idéaliste et diablement égocentré, qu’il a été un temps marin puis flic et qu’il demeure un sacré affabulateur. A ses côtés, Lou se construit, rebelle, et sera danseuse- elle dit : « Danser, c’est nager sans eau ». Un roman troublant et puissant.

Vers la violence
Auteure : Blandine Rinkel
Editions : Fayard
380 pages
Prix : 20 €

letanPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Dans « Villa triste », Patrick Modiano évoquait en 1975 ces « êtres mystérieux, toujours les mêmes, qui se tiennent en sentinelles à chaque carrefour de votre vie ».

Lire la suite : « Paris de ma jeunesse » de Pierre Le-Tan : mystère et nostalgie…

DelermPar Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ Tel un compagnon pour son chef-d’œuvre, Philippe Delerm est l’inventeur d’un style très particulier dont il est le seul artisan. Il fait penser aux grands auteurs des 17ème et 18ème siècles qui, avec lucidité, cynisme et désillusion, caricature le portrait des courtisans, bourgeois et autres nobles : La Bruyère, La Rochefoucauld, Chamfort.

Lire la suite : Et vous avez eu beau temps ? : Philippe Delerm , maître-compagnon des bons mots !

CocottePar Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Stéphane Reynaud, auteur de "Un couteau un plat une cocotte", propose aux cuisinières en tablier des recettes concoctées avec des ingrédients de tous les jours. Des recettes faciles à réaliser en 20 minutes sans être un top chef des fourneaux et plaques de cuisson high tech.

Lire la suite : Un couteau un plat une cocotte : Le tour de cuisine en cocotte de l’entrée au dessert

Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Avant la rentrée littéraire d’hiver programmée pour le 2 janvier 2025, il est encore temps de rappeler les temps forts de l’année qui tire à sa fin. Ainsi, lagrandeparade.com présente sa sélection (revendiquée totalement subjective !) des dix meilleurs romans et récits français parus en 2024. Bonne lecture à toutes et tous !

LE PODIUM

« Les sentiers de neige » de Kev Lambert
Originaire de Chicoutimi, Canada, Kev Lambert publie à 32 ans son quatrième roman, « Les sentiers de neige ». Début de l’histoire : le 23 décembre 2004. Zoey traverse la rue des Geais-Bleus, le sol est enneigé, le gamin traîne ses bottes aux feutres humides jusqu’à l’arrêt d’autobus. Des traces au sol, si on les suit, on va vers un bungalow étroit… Zoey, 8 ans, est enfant de parents divorcés. Ce sont les vacances de fin d’année, pas d’école, il retrouve sa cousine Emie-Anne- elle est un peu plus âgée que lui. Ensemble, ils vont s’échapper de ce monde d’adultes réunis dans la maison près du lac Saint-Jean. Direction : un monde parallèle. Leur monde. Là où ils doivent remplir une mission : sauver Skyd, une créature échappée de leur jeu vidéo. Théoriquement, la créature va les aider à régler leurs traumatismes personnels : pour Zoey, la séparation de ses parents et son identité trouble ; pour Emie-Anne, les retombées de son adoption et la triste perspective que ses « réserves d’émerveillement s’épuisent ». Les deux enfants sont convaincus d’être en sursis…
« Les sentiers de neige »
Auteur : Kev Lambert
Editions : Le Nouvel Attila

« Le convoi » de Beata Umbuyeyi Mairesse
Trente ans déjà… D’emblée, on est prévenu : « J’ai eu la vie sauve. Le 18 juin 1994, quelques semaines avant la fin du génocide contre les Tutsi, j’ai pu fuir mon pays grâce à un convoi de l’organisation humanitaire suisse Terre des hommes, j’avais alors 15 ans ». Ecrivaine née à Butare (Rwanda) en 1979, Beata Umubyeyi Mairesse vit aujourd’hui en France- elle confie : « Il aura fallu quinze ans de cheminement incertain, une enquête menée aux confins de mémoires étiolées, pour retrouver une image sur laquelle j’espérais figurer, puis pour chercher mes compagnons de fuite »... Avec sa mère, via le Burundi, elle a pu fuir le Rwanda en guerre et le génocide des Tutsi par les Hutu… Dans « Le convoi », un texte d’une puissance vertigineuse, forte de quatre photos récupérées auprès de la BBC, elle se lance, quinze ans plus tard, dans une (en)quête pour tenter de comprendre son exfiltration et déroule le récit d’un sauvetage. « Le convoi » résonne avec la Shoah, Beata Umubyeyi Mairesse en appelle à Primo Levi. Hier, aujourd’hui, l’indispensable devoir de mémoire pour demain…
« Le convoi »
Auteure : Beata Umbuyeyi Mairesse
Editions : Flammarion

« Ilaria » de Gabriella Zalapi
Une fillette de 8 ans, elle se prénomme Ilaria. Son père en froid avec sa femme (et mère de la petite fille) l’emmène en voiture. Un périple dans le nord de l’Italie- sans idée très précise de la destination. Ce sera Milan, Trieste, plus tard Bologne, puis l’internat à Rome et encore plus la Sicile dans un monde aussi solaire que paysan. Certain.e.s auraient rédigé un banal road trip, persuadé.e.s de bousculer la littérature. Avec Gabriella Zalapi, multilingue, artiste et scénariste, il n’en est rien- vivant à Paris, elle cultive la modestie et la discrétion. Après « Antonia » (2019) et « Willibald » (2022), elle a publié son troisième et impeccable roman, « Ilaria »- sous-titre « ou la conquête de la désobéissance ». Là encore, dans ce voyage avec un père « jaguar nerveux » et une fillette qui l’aime et le déteste, l’auteure raconte le périple en se mettant à hauteur de l’enfant de 8 ans. Il est difficile de réussir ce genre d’exercice sans tomber dans la niaiserie. Ilaria va apprendre, seule, la vie près de ce père flottant et cette mère au loin, et présente et absente. Un roman bref, aussi vertigineux que saisissant, à l’écriture allant toujours à l’essentiel.
« Ilaria »
Auteure : Gabriella Zalapi
Editions : Zoé

 

ET AUSSI

« Un geste vers le bas » de Bartabas
Fondateur d’un théâtre équestre unique au monde, Bartabas publie son troisième et éblouissant livre, « Un geste vers le bas ». Après « D’un cheval l’autre » et « Les cantiques du corbeau », il évoque cette fois un souvenir datant de 1990. Une rencontre qui va donner naissance à une forte amitié avec l’immense chorégraphe allemande Pina Bausch (1940- 2009). A l’issue d’un spectacle, celle-ci demande à voir le maître écuyer- il lui présentera le cheval Micha Figa. Pour Bartabas, aucun doute : ce cheval est le partenaire idéal pour révéler la personnalité unique de la danseuse-chorégraphe…
« Un geste vers le bas »
Auteur : Bartabas
Editions : Gallimard

« Le rêve du jaguar » de Miguel Bonnefoy
Le narrateur est catégorique : « On est tous fils d'un rêve de jaguar »… Ainsi dresseur de mots, Miguel Bonnefoy se glisse en librairies avec un roman impeccable, « Le rêve du jaguar », pour l’histoire d’une famille formidable du Vénézuela. On y fait halte à Maracaibo, une université qui apporte la science dans un monde où règnent ignorance et misère. Le narrateur enfant-jaguar à Paris déroule la mythologie familiale : grand-père enfant abandonné devenu cardiologue ; grand-mère d'un milieu modeste devenue la première femme médecin du pays ; mère prénommée Venezuela et exilée à Paris…
« Le rêve du jaguar »
Auteur : Miguel Bonnefoy
Editions : Rivages

« Géographie de la peur » de Claire Castillon
Maureen a 19 ans et souffre d’un TAG- un Trouble Anxieux Généralisé ; sa mère préfère parler d’un VAG, Variation Amusante Géniale, et lui répète : « Sur les vagues, tu surfes, tu as toujours été fantaisiste, prends-le comme une récréation… » Maureen emplit toute entière « Géographie de la peur », le roman de Claire Castillon. Une fois encore, spécialiste incontestée des êtres cabossé.e.s, tourmenté.e.s ou décalé.e.s, l’écrivaine ausculte, décode, décrypte… et raconte le combat de tous les instants, pour surmonter cette peur qui a envahi la géographie intime d’une jeune fille de 19 ans.
« Géographie de la peur »
Auteure : Claire Castillon
Editions : Gallimard

« Vallée du silicium » d’Alain Damasio
Tenu pour l'un des meilleurs auteurs de science-fiction de l'époque, Alain Damasio a expliqué que « l'Amérique est le visage avancé de notre époque », confié qu'« on est dans un monde repensé par la Silicon Valley » et constaté qu' «avec le monde numérique, nous sommes devenus les bureaucrates de nos propres vies». Tout cela, il le consigne donc dans « Vallée du silicium », ce livre rédigé au retour d'un séjour d'un mois en immersion dans la Silicon Valley, où le temps des chimères n'est pas une vaine notion, et n'a pas eu à se forcer pour observer chez l'homme son aliénation au numérique. Ce qui l'amène à envisager comment dépasser cette aliénation. Chez Damasio, il est question de « polytique », de création artistique ou encore d'écologie. Au fil des pages, il se plaît à lancer des néologismes, tels « numiversel » ou encore « Abracadata ». Dans ses « chroniques de San Francisco », avec pétillance et argumentation, Alain Damasio a écrit le premier guide du « biopunk » !
« Vallée du silicium »
Auteur : Alain Damasio
Editions : Seuil

« La Couronne du serpent » de Guillaume Perilhou
Pour le réalisateur italien Luchino Visconti (1906-1976), l'affaire était toute simple : adapter « Mort à Venise », le roman de Thomas Mann, et trouver, pour le rôle principal, « le plus beau garçon du monde ». Donc, en 1970, il part en quête à travers l'Europe, en vain. Et soudain, venu de Suède, un jeune Suédois de 15 ans, Björn Andrésen, surgit. Luchino Visconti écrit à son amie Maria Callas : « Habemus Angelum ». Orphelin d'une mère suicidée et petit-fils d'une femme en mal de reconnaissance, Andrésen sera donc Tadzio, mais aussi « l 'objet » du cinéaste. Comment vivre après une telle expérience ? Particulièrement inspiré par le sujet, avec « La Couronne du
Serpent », Guillaume Perilhou mêle nombre de genres littéraires. C'est follement réussi !
« La Couronne du serpent »
Auteur : Guillaume Perilhou
Éditions de l'Observatoire

« Bande de héros » de Philippe Ridet
Après « Ce crime est à moi » et « Les Amis de passage », Philippe Ridet boucle avec cette « Bande de héros » un triptyque consacré au temps de ces jeunes années, au carrefour des années 1970-1980, dans une ville moyenne de province. Les parents de « JiDé », comme chaque année, lui confient leur maison, là où il a grandi. Donc, il convie ses ami.e.s à une soirée, à une nuit… Il y a Walter dit « Rhodes », Alain alias « Abdul », Harold « le Major », et aussi Livia, la sœur de Walter. Avec « Bande de héros », Philippe Ridet- maître du style elliptique, nous offre en toute simplicité un roman d’excellence.
« Bande de héros »
Auteur : Philippe Ridet
Editions des Equateurs

« Un cœur outragé » de Philippe Torreton
A l’approche de la soixantaine, césarisé en tout début de carrière, Albert Stefan (né Jean Damiens, en Normandie) est devenu un comédien de second choix. Il est désabusé, puis a « un coup de génie ». Remonter à la surface, c’est le point de départ d’« Un cœur outragé », le nouveau roman de Philippe Torreton, comédien d’élégance et de caractère. Dans ce roman empli de mélancolie, débordant d’humour, le héros en mal de reconnaissance, avec l’aide d’un ami maquilleur et d’un autre producteur, disparaît sous les traits d’un personnage qu’ils vont créer. Et l’incroyable va se produire…
« Un cœur outragé »
Auteur : Philippe Torreton
Editions : Calmann-Lévy

 

handkePar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec Peter Handke, auteur autrichien et prix Nobel de littérature 2019 pour un court texte totalement « démoniaque ». On enchaîne avec Marc Levy, l’écrivain français vivant le plus vendu dans le monde et qui signe un roman hommage aux livres, entre vengeance et appel de l’amour. On boucle avec Henri Loevenbruck, voltigeur tous genres des lettres et auteur d’un roman aussi implacable qu’optimiste. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Peter Handke, Marc Levy et Henri Loevenbruck

baldwinPar Serge Bressan -  Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec James Baldwin, sommité des lettres étatsuniennes dont on fête le centenaire de la naissance, et savoure son seul « livre d’enfant pour les adultes ». On enchaîne avec Sophie Fontanel, journaliste mode et écrivaine qui s’est émerveillée pendant l’été pour un astre olympique. On boucle avec Meir, Shalev, le grand auteur israélien qui, avant de mourir, a signé un grand roman de dialogue et confidences entre deux frères. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec James Baldwin, Sophie Fontanel et Meir Shalev

lllPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec l’Egyptien Alaa El Eswany pour un roman polyphonique, tout aussi nostalgique que corrosif. On enchaîne avec l’« éternel jeune homme » de 88 ans, Philippe Labro, auteur d’une « novella » ramassée en deux personnages, deux temps, deux lieux. On boucle avec Fabienne Pascaud pour un portrait passionnant du grand Bartabas, le créateur du Théâtre équestre Zingaro. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Alaa El Aswany, Philippe Labro et Fabienne Pascaud

farguesPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec Nicolas Fargues pour son « journal de prison » et le stage d’écriture qu’il a mené pendant sept mois. On enchaîne avec l’impeccable Julia Kerninon et un texte entre réflexion littéraire et bribes d’autobiographie. On boucle avec le nouvel et quatrième roman de l’Irlandaise Sally Rooney, surnommée la « Françoise Sagan 2.0 ». Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Nicolas Fargues, Julia Kerninon et Sally Rooney

bussiPar Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour cette semaine. D’abord, on commence avec Michel Bussi, l’un des maîtres français du thriller, pour une intrigue en Guadeloupe. On enchaîne avec le toujours impeccable écrivain britannique Nick Hornby qui fait cohabiter, dans son nouveau livre, le romancier Charles Dickens et le musicien et chanteur Prince. On boucle avec un texte ravissant signé Daniel Pennac entre réalité et fiction. Bonne lecture !

Lire la suite : Une semaine de lecture avec Michel Bussi, Nick Hornby et Daniel Pennac

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