Par Marie du Boucher - Lagrandeparade.fr/ Au départ, comme souvent au théâtre, il y a un quiproquo. Le Gouverneur de la province a eu ouïe de l’arrivée d’un inspecteur – le Revizor. Un jeune homme, Khelstakof, fauché mais drapé d’un beau costume est pris pour celui-ci. Dont acte. Le quiproquo va durer toute la pièce, malgré les dénégations du jouvenceau au début ; à l’arrivée du Gouverneur dans sa chambre, il craint surtout de se faire jeter en prison pour dettes, alors que celui-ci vient lui graisser la patte. Khelstakof ne tardera pas à réaliser ce qui se trame et à profiter alors de la situation.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ M. Follavoine, fabricant de porcelaine, invite un fonctionnaire du Ministère des Armées, M.Chouilloux, à partager son repas du midi avec la ferme intention de lui vendre des pots de chambre incassables à destination de l'armée française. Un rendez-vous très important qui va tourner à la catastrophe car Mme Follavoine, hystérique et de mauvaise foi, et son fils Toto - qui ne veut pas prendre sa purge - vont empêcher le déjeuner de se dérouler comme prévu! A la Comédie Saint-Michel, les artifices dramaturgiques comiques de Georges Feydeau sont à l'honneur dans une mise en scène classique. Rencontre avec Nathalie Berge qui tient les rênes de cette comédie tourbillonnante...qui tourne autour du pot!
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Stefan Zweig imagine l'histoire d'un écrivain célèbre et volage au mode de vie aussi égoïste que bourgeois, aussi épicurien que superficiel dans ses relations, qui reçoit un jour la lettre surprenante - et déstabilisante - d'une inconnue. Cette dernière habitait avec sa mère dans un petit appartement à Vienne et, adolescente, est tombée amoureuse de lui, ce nouveau voisin mystérieux dont les objets ( livres couverts de dorure, statues hindous, chandeliers, meubles...) découverts sur son palier lors du déménagement l'ont fascinée et lui ont rendu l'homme d'autant plus inaccessible que désirable. Invisible à ses yeux à la puberté, il ne la reconnaît pas lorsqu'il passe trois nuits dans ses bras, quelques années plus tard, alors qu'elle revient d'Innsbruck du haut de ses 18 ans. Et il ne la reconnaîtra pas d'avantage neuf ans plus tard derrière les fards et le nouveau statut qu'elle s'est contrainte à endosser pour assurer à son fils - conçu lors d'une de ces trois nuits- les meilleures conditions de vie possible.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ "Le convoi" narre l'histoire d'un jeune engagé volontaire, André Vovk, qui fut capturé alors qu'il partait en Angleterre en 1943 et interné deux ans au camp de concentration de Buchenwald. A la fin de la guerre, rapatrié dans un train, il vit un véritable voyage en enfer dont peu survivront et qui durera trois semaines. Ce jeune homme, qui, plus de 35 ans plus tard, décidera de solliciter sa mémoire et d'en écrire un témoignage, c'est le père de Dominique Vovk qui a choisi aujourd'hui de faire monter sur les planches les souvenirs douloureux d'une histoire au coeur de l'Histoire et de conter le paradoxe de l'humanité, à la fois capable d'une fraternité admirable et d'actes les plus monstrueux qui soient. On l'écoute.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ En 1765, Carlo Gozzi, rival du dramaturge Carlo Goldoni, imagine une fable philosophique nommée L'Augellino belverde : c'est le récit de deux bébés royaux, confiés au hasard d'une rivière par le premier ministre Pantalone qui aspire à les protéger de la cruauté d'une belle-mère reine sanguinaire, qui sont recueillis par un couple de charcutiers, Truffaldino et Smeraldine. A dix-huit ans, les deux adolescents apprennent sans ménagement qu'ils ne sont pas leurs enfants et décident de partir et d’en apprendre davantage sur leurs origines. En chemin, ils croiseront un philosophe statufié et bavard, un oiseau vert, des pommes qui chantent et de l'eau qui danse...mais surtout une bonne leçon de vie!
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Jacques Allaire est comédien et metteur en scène. Ses créations naissent toujours de visions qu'il restitue d'abord sous forme de croquis; plus tard, ses "rêves" s'incarnent en chair, en os et en matériaux sur les planches dans une beauté plastique toujours étonnante. Jacques Allaire n'a pas une approche classique du théâtre et des textes qu'il aborde; il digère les mots et en extrait la substantifique moelle. Le verbe devient une matière sensible dont on entend battre le cœur sur le plateau et qui se déploie, grossit, gronde, s'emballe et revêt une identité propre, monstre fantasmagorique souvent inoubliable.
Dans " le dernier contingent", Jacques Allaire s'intéresse à la jeunesse et ses dérives, à la difficulté d'être l'avenir en marche lorsque la société vit dans "l'hystérie de la normalisation et de la sécurité" et formate l'individu dans des cases étriqués et caricaturales...Il nous explique ici la genèse de ce projet, le choix du texte de Alain Julien Rudefoucauld et sa démarche artistique.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Qui est cet homme sur scène qui se qualifie de " fou comme peuvent l'être les gens normaux"? Sur ce plateau écorché au fond de scène tagué, pas même " un cube pour égayer". S'il est physiquement tout seul, " ce type-là est habité" par une dizaine de personnages avec lesquels tour à tour il dialogue, s'affronte, se heurte ; cet individu est " un immeuble" à lui seul. Schizophrène? Sans doute. Les souvenirs, en tous cas, ne se contentent pas en lui d'être des réminiscences passagères qui secouent le cœur par vagues, ils le prennent littéralement en otage, s'incarnent en chair et os dans sa propre enveloppe corporelle.
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