Par Félix Brun - Lagrandeparade.com/ Long Island dans la baie de New-York, une île assez huppée, des quartiers chics. Il y a Sarah, professeur de musique dans l’école de Zion Fights; ses élèves l’adorent, son enseignement est particulier, singulier, ses méthodes pédagogiques atypiques et dynamiques. Deux à trois fois par semaine elle covoiture dans son van Louis, Josh, Nicki, Emilie, Laëtitia et Clovis, six écoliers pour les déposer devant l’établissement scolaire…et un jour tout bascule, la lunch-box roule sous le minibus et c’est l’accident…la vie de Sarah s’écroule, la petite ville est ébranlée… !
Lire la suite : Lunch-box : une histoire terrible, un roman magnifique d’Emilie de Turckheim
Par Nicolas Bodou - Lagrandeparade.com/ « C’est du pain pour un siècle de littérature… » Tels furent les mots de Céline dans une lettre accompagnant le manuscrit du voyage au bout de la nuit adressée à Gaston Gallimard en avril 1932. Le comité de lecture n’étant guère emballé, il demande à Céline d’élaguer un peu ce roman de 700 pages au « français argotique un peu exaspérant ! ». Après plusieurs entrevues chez Gallimard peu concluantes aux yeux de Céline, ce dernier décide de partir chez Robert Denoël qui a dévoré le roman en une nuit ! La suite est bien connue, le roman obtint le prix Renaudot et entra au fil du temps dans le Panthéon littéraire français…
Par Nicolas Bodou - Lagrandeparade.com/ Nous sommes en 2015, alors que le conflit Syrien dure depuis maintenant quatre ans, et Paul, jeune homme issu d’une vieille lignée aristocratique, décide de rejoindre une milice chrétienne pour s’engager dans la lutte contre Daech, motivé par ce qu’il pense être son devoir de chrétien et la volonté de retrouver un amour perdu, Maryam, une Syrienne rencontrée durant un séjour à Damas…
Lire la suite : De poudre, de soufre et d'encens : une odyssée exaltée aux confins du Levant
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Il est des pièges dans lesquels nombre de primo-romanciers tombent à tout coup- facilité dans l’écriture, sujet convenu et pseudo-sociétal, histoire mal ficelée (pour faire style ?!)… Ces pièges, Jérémy Bracone les a évités avec élégance.
Lire la suite : « Danse avec la foudre » de Jérémy Bracone : conte cruel…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Il confie : « Il était important, selon moi, de raconter cette réalité périurbaine, celle des classes moyennes inférieures ». Certains petits marquis de la chose écrite le lui reprochent. Il dit aussi : « Raconter ces vies simples, ordinaires, où il n’y a pas beaucoup d’aspérités, mais des vies harmonieuses ».
Lire la suite : «Le dernier enfant » de Philippe Besson : le mal de mère…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / On ne le dira jamais assez : née en 1954 à Châteauroux (Indre), Sylvie Germain est une des auteurs francophones essentiels. Depuis 1985 et « Le Livre des Nuits », elle construit une œuvre exigeante, récompensée de nombreux prix dont le Goncourt des lycéens 2005 pour « Magnus ».
Lire la suite : Brèves de solitude : Sylvie Germain et l’altérité polyphonique
Par Félix Brun - Lagrandeparade.com / Andréas est journaliste sportif dans un grand quotidien de Berlin, dirigé par Ralph Becker, un patron de presse compétent, nazi convaincu et militant. Andréas couvre les Jeux Olympiques d’Hiver de Garmisch-Partenkirchen qui se terminent ce 17 février 1936. Cet évènement sportif est un véritable tremplin de la propagande nazie orchestrée par Goebbels, celui-là même qui a mis en scène et dirigé l’autodafé de Berlin le 10 mai 1933…c’est le nazisme triomphant.
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Une première et petite phrase quasi définitive : « Il m’a appris à être celui que je n’étais pas »… On déroule, on croise Vardan, « d’obscures énigmes et d’étonnants paradoxes », aussi le « mystérieux et [le] paradoxal derrière le manège du monde ».
Lire la suite : « L’ami arménien » d’Andreï Makine : entre nostalgie et beauté…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Très précisément, ce fut le 5 janvier 2019, dans un quartier chic de Bordeaux. « L’homme qui (…) entra timidement, presque craintivement dans son cabinet, Me Susane sut aussitôt qu’elle l’avait déjà rencontré, longtemps auparavant et en un lieu dont le souvenir lui revint si précisément, si brutalement qu’elle eut l’impression d’un coup violent porté à son front ». A 42 ans, Me Susane a installé son cabinet d’avocat dans un beau quartier pour que viennent à elle les « bonnes affaires » alors que, jusqu’alors, elle ne travaille que pour le banal et l’ordinaire. L’homme s’appelle Gilles Principaux et, ce jour d’hiver, il vient demander à l’avocate de bien vouloir prendre le dossier de son épouse Marlyne qui a tué (assassiné ?) leurs trois enfants Jason (6 ans), John (4 ans) et Julia (10 mois). C’est l’entrée du nouveau, douzième et magnifique roman de Marie Ndiaye : « La vengeance m’appartient », certainement le temps fort de cette rentrée littéraire d’hiver 2021…
Lire la suite : « La vengeance m’appartient » de Marie Ndiaye : entre doute et mystères…
Par Nicolas Bodou - Lagrandeparade.com/ Si par hasard, en flânant dans votre librairie à caractère non essentiel, vous tombez sur le dernier livre de Papacito, Expédition punitive, n’en soyez pas troublé. En effet, sa couverture pourrait vous induire en erreur, il ne s’agit nullement des aventures de Saddam Hussein au pays de l'or noir ou d'un coffret DVD rendant hommage aux plus grands briseurs de nuques des années 80. C’est bien un livre, enfin un journal satirique pour être exact !
Lire la suite : Expédition punitive : brûlot cathartique sans filtre
Par Félix Brun - Lagrandeparade.com/ C’est l’histoire émouvante de Zarah née dans les montagnes arides d’Algérie, dans un village de terre, de soleil et de vent…empreint de colonisation, de guerre…englué dans des traditions ancestrales, dans l’intransigeance des religions, dans les croyances et les rites d’un autre temps. Zarah traverse son enfance dans la pauvreté, le dénuement, la disparition de son frère encore enfant, la souffrance de ses parents. Et Zarah va connaître la ville …et va rencontrer Galid. Une idylle amoureuse va naître, vite arrêtée : traditions et respect des ancêtres obligent, une fille ne choisit pas son mari, c’est le père qui en décide ? Amour déchu…mariage imposé…Zarah va donner naissance à un fils qu’elle prénomme Zir comme son frère disparu dans des circonstances secrètes. L’époux s’en va et Zarah va revoir Galid…
Lire la suite : Les pierres des danseuses : un roman étrange et bouleversant d’Ahcène Hédir
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Avant la rentrée littéraire d’hiver programmée pour le 7 janvier 2021, il est encore temps de rappeler les temps forts de l’année qui tire à sa fin. Ainsi, Lagrandeparade.com présente sa sélection des dix meilleurs romans et récits français parus en 2020, avec une mention spéciale pour « Le consentement » de Vanessa Springora.
« D’un cheval l’autre » de Bartabas
Créateur du Théâtre Zingaro (tzigane, en italien), Bartabas est enfin passé à l’écriture, c’est « D’un cheval l’autre », magnifique texte empli de passion et de poésie, hymne à la beauté de l’équidé, chant d’amour et d’amitié avec l’animal… En dédicace du livre, Bartabas évoque des « premiers pas dans l’écriture de l’âme ». Il raconte l’aventure théâtrale qui l’a mené du fort d’Aubervilliers, proche banlieue nord de Paris à plusieurs tours du monde. Il raconte sans jamais vraiment se raconter. Au hasard des pages et dans de rares interviews radio-télé, il admet que, oui, « de Zingaro, je suis l’âme ». Il n’en dit pas plus… Il a écrit. Dans la caravane des nuits de Bartabas, de A à Z, il y a les chevaux, d’Akim à Zurbaran, d’Angelo à Zingaro… La journée s’achève, la nuit se pointe.
D’un cheval l’autre
Auteur : Bartabas
Editions : Gallimard
« Héritage » de Miguel Bonnefoy
On nous avait promis une fresque familiale. « Héritage »- le 3ème roman de Miguel Bonnefoy, c’est bien mieux et encore plus que cela. L’auteur, 33 ans, père chilien et mère vénézuélienne, nous a offert tout simplement un enchantement littéraire. L’histoire est simple, elle commence au 19ème siècle avec Lazare Lonsonier, viticulteur dans le Jura ruiné par la crise du phylloxéra. Il a migré- il voulait les Etats-Unis, il s’est retrouvé au Chili. Avec lui, début d’une saga- que Miguel Bonnefoy va réussir le tour de force à resserrer en 206 pages ! Ainsi, on va cheminer avec la fille de Lazare, pionnière de l’aviation, et aussi le fils de celle-ci, Ilario Da, révolutionnaire qui sera torturé dans les prisons de la dictature chilienne. Le grand roman de l’amour et de la transmission.
Héritage
Auteur : Miguel Bonnefoy
Editions : Rivages
« Le bonheur, sa dent douce à la mort » de Barbara Cassin
D’abord, le titre- emprunté à Rimbaud : « Le bonheur, sa dent douce à la mort ». Puis le sous-titre : « Autobiographie philosophique », et la confidence de l’auteure Barbara Cassin, philosophe et philologue, académicienne française depuis 2019 : même s’il n’en a pas la forme, ce livre est un dialogue avec Victor, l’un de ses deux fils. Sa force ? Ce n’est pas une autobiographie ni un livre de philosophie… Helléniste, Barbara Cassin n’a jamais emprunté les chemins de la bienpensance. Ses compagnons de réflexion ont toujours été les présocratiques, grands ennemis de Platon. Au fil des pages, il y a la famille, les penseurs (Derrida et Heidegger), les poètes (Deguy et Char) et une foule de questions sur les mots, la langue ou encore l’amour. Un livre aussi pétillant qu’enthousiasmant.
Le bonheur, sa dent douce à la mort
Auteure : Barbara Cassin
Editions : Fayard
« Trencadis » de Caroline Deyns
Biographie linéaire ? Biographie romancée ? Essai ou encore tant d’autres manières classiques d’appréhender une femme et une artiste comme Niki de Saint Phalle (Catherine Marie-Agnès de Saint Phalle, 1930- 2002), Caroline Deyns a choisi. A la façon du trencadis, ce mot catalan pour une mosaïque d’éclats de céramique et de verre. « Trencadis », c’est un texte éclaté, différentes formes narratives- en ouverture, des enfants d’une classe maternelle sont confrontés à une œuvre de l’artiste des « Nanas ». Ensuite, s’enchaînent des témoignages, des commentaires d’un psychiatre, des faits historiques, des citations… Des fragments plus ou moins longs (parfois, une seule phrase au milieu de la page blanche) pour une vie, un destin de mille et mille éclats. Une vie, bien plus qu’un roman.
Trencadis
Auteure : Caroline Deyns
Editions : Quidam
« Vie de Gérard Fulmard » de Jean Echenoz
Pour son 18ème roman, en impeccable ingénieur des lettres, Jean Echenoz s’est intéressé à un loser, anti-héros qui est, en fait, un héros contemporain. C’est « Vie de Gérard Fulmard », un texte sur un type ordinaire… Le style « echenozien » est là, à toutes les pages avec ce Gérard Fulmard, né en 1974, 1m68 pour 89 kg. Il a été viré de son job de steward (on ne saura pas pourquoi), il se retrouve détective pour une histoire de disparition d’une femme qui se trouve être la compagne d’un des dirigeants d’un petit parti politique (à peine 2% selon les sondages). Fulmard se retrouve embringué dans une drôle d’histoire, lui qui ne sait rien faire et qui habite dans un deux-pièces d’une rue parisienne où, dans le passé, un chanteur s’était défenestré et où un étudiant japonais avait cannibalisé sa petite amie…
Vie de Gérard Fulmard
Auteur : Jean Echenoz
Editions : Minuit
« Une farouche liberté » de Gisèle Halimi
Une voix. Unique parce que libre. La voix d’une femme avocate, militante anti-colonialiste, signataire dans les premières années 1970 du « Manifeste des 343 » pour l’avortement, une des figures françaises essentielles du féminisme… Avant de partir à jamais le 28 juillet dernier à 93 ans, Gisèle Halimi avait écrit « Une farouche liberté », en collaboration avec la journaliste Annick Cojean. Un livre bref, à peine plus de 150 pages, une introduction, six chapitres (« La blessure de l’injustice », « Ma liberté pour servir celles des autres », « Le viol, acte de fascisme ordinaire », « Choisir… la sororité », « Une féministe en politique », « Avocate pour toujours ») et une conclusion pour passer le flambeau. « Une farouche liberté », le testament d’une femme au plus profond d’elle-même féministe.
Une farouche liberté
Auteure : Gisèle Halimi
Editions : Grasset
« Chanson bretonne » de J.-M.G. Le Clézio
Prix Nobel de littérature 2008, JMG Le Clézio confiait : « Je déteste la guerre, car j’ai subi la faim, la peur, le vide ». Avec « Chanson bretonne » suivi de « L’Enfant et la guerre », il (se) raconte à 80 ans. Deux contes pour la Bretagne de son adolescence, et puis retour en arrière, Nice et l’arrière-pays dans les temps de la Deuxième guerre mondiale. L’écriture est enchanteresse, emplie d’émotion, avec à peine une point de nostalgie. En quelque sorte, un livre bref pour la pièce manquante à son œuvre colossale lancée en 1963 avec « Le Procès-verbal ». Et aussi une réflexion sur « comment devenir un homme en échappant à la violence des hommes. Evoquant ces deux contes, l’auteur parle d’une « introspection à rebours »… et glisse : « Peut-être vais-je m'arrêter là. Ai-je tout dit ?
Chanson bretonne
Auteur : J.-M.G. Le Clézio
Editions : Gallimard
« Rumeurs d’Amérique » d’Alain Mabanckou
Romancier, poète, professeur (au Collège de France à Paris et à l’UCLA à Los Angeles) et membre de la SAPE (Société des Ambianceurs et Personnes Elégantes), Alain Mabanckou vit une partie de l’année outre-Atlantique. Ce qui lui a inspiré « Rumeurs d’Amérique », un livre dans lequel il évoque son « Amérique entre imaginaire et réel », racontée par le professeur, le père, le rêveur, le citoyen engagé qu’est Alain Mabanckou, romancier à l’écoute d’un pays, d’un monde en mouvement(s). Mabanckou, l’homme qui écoute et rapporte les rumeurs qui s’élèvent d’un pays, d’un monde dont, au fil des pages, il célèbre « l’immense et le minuscule » et on se promène dans une « autobiographie américaine, entre les rebondissements de l’insolite, la digression de l’anecdote et les mirages de l’imaginaire ».
Rumeurs d’Amérique
Auteur : Alain Mabanckou
Editions : Plon
« Dictionnaire amoureux de l’inutile » de François et Valentin Morel
On ne le dira jamais assez : dans la vie, il y a le futile, le nécessaire et aussi… l’inutile. Ce qui vaut bien un « Dictionnaire amoureux de l’inutile », ce que n’ont pas manqué de rédiger les Morel père et fils, François et Valentin. Avec les Morel, on ouvre donc le « dictionnaire amoureux » à la lettre A comme Académie française- précision : « Rassurez-vous. On ne va pas commencer par une entrée trop à charge et tellement attendue contre l’Académie française… », et on ferme à la lettre Z comme Zou : « Il y a un moment, il faut bien arriver à transcrire la dernière entrée du dictionnaire. L’inutile, c’est l’infini ». Au fil des quelque 520 pages, les Morel père et fils, le François et le Valentin se sont allègrement amusés, eux pour qui l’inutile est essentiel et indispensable !
Dictionnaire amoureux de l’inutile
Auteurs : François et Valentin Morel
Editions : Plon
COUP DE COEUR DE L'ANNEE
« Le consentement » de Vanessa Springora
Un témoignage cinglant, froid et implacable pour une plongée dans le monde de la pédophilie. L’auteure avoue qu’il lui a fallu pas moins de trente ans enfin écrire « Le consentement ». Une histoire qui donne le vertige. Son histoire avec un homme, la cinquantaine, alors qu’elle avait tout juste 13 ans. Lors d’un dîner avec sa mère attachée de presse, l’homme ne l’a pas quittée des yeux. Il est G. ou encore G.M.- comme Gabriel Matzneff, écrivain qui, dans les années 1980, a connu un succès critique et jamais caché ses amours avec de très jeunes filles et garçons. Pendant deux ans, l’auteure et G. vivront une histoire- d’amour. A la sortie de cette histoire, Vanessa Springora plongera. Se sentira même coupable, persuadée qu’elle a été consentante. Un livre aussi implacable qu’indispensable.
Le consentement
Auteure : Vanessa Springora
Editions : Grasset
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Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.com / La haute température des hauts fourneaux d’Heillange, commune de l’Est de la France, n’est plus quand celle de la canicule de cet été 1992 est intense. « Leurs enfants après eux » commence ici dans ce paysage dévasté d’une France périphérique désindustrialisée où les gens survivent au fur et à mesure que leurs usines meurent.
Lire la suite : Leurs enfants après eux : un miroir éclatant de cette France oubliée
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Un vœu : « La philosophie a un caractère un peu sacré qui la fige et qui la met à distance. J’ai envie de la remettre sur terre ». A bientôt 35 ans, professeure de lettres et de philo, Marie Robert est aussi auteure, traduite dans quinze pays pour ses deux précédents ouvrages, « Kant tu ne sais plus quoi faire » (2018) et « Descartes pour les jours de doute » (2019).
Lire la suite : Le voyage de Pénélope : Marie Robert offre la philo à tous !
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