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Le dernier cèdre du Liban : un voyage initiatique à la recherche d'une vérité intime et familiale

  • Écrit par : Xavier Paquet

cèdre du libanPar Xavier Paquet - Lagrandeparade.com/ Il y a des pièces qui sont plus attendues que d’autres. Après le succès mérité des « Poupées Persanes Â», cette nouvelle création de Nikola Carton poursuit le voyage dans les contrées du Moyen-Orient et des secrets de famille bien gardés.

Cette fois-ci c’est Eva, une jeune adolescente en manque de repères, abandonnée à la naissance et placée en centre éducatif fermé, qui est au centre de l’histoire. Une ado rebelle, perdue, sans espoirs ni attentes dont le morose quotidien est bousculé par un notaire qui lui apprend que sa mère biologique, Anna, est décédée et dont l’héritage se révèle être un dictaphone et des cassettes.

C’est le début pour elle d’un voyage initiatique sur les traces de sa mère, grand reporter de guerre, de ses missions au Liban ou lors la chute du mur de Berlin, mais aussi d’une quête pour en savoir davantage sur l’autre inconnue de cette équation : l’identité de son père. Un voyage haut en couleurs et en rencontres où une galerie de personnages font revivre ces histoires imbriquées et vaciller le caractère bien trempé d’Anna. Dans ce jeu de pistes, chacun a son importance pour faire avancer le récit, accompagner la narration et révéler des parts d’intime sur la relation d’Anna avec sa grossesse puis avec sa fille sans jamais la connaître.

cèdre Comment s’intéresse t-elle à sa fille à distance et sans jamais l’avoir vraiment vue ? Comment celle-ci pourrait s’intéresser à une mère dont elle n’a connu que le nom et pourquoi s’en préoccuper puisqu’elle n’a jamais cherché à la revoir ?
Toute la question de l’origine, de l’identité, des liens qui nous unissent, de la recherche de ses racines mais aussi de la transmission : celle de la révolte, du clash, de la dureté des scènes de guerre à la dureté d’un foyer.

Esthétique, la mise en scène arbore une simplicité qui stimule notre imaginaire pour faire vivre les différents lieux et les époques traversées : une structure en dur, des chaises et des étagères et portants avec costumes et accessoires pour des transitions et changements rapides et efficaces.
Les lumières, les bruitages et la bande-son donnent du cachet à l’ensemble pour apporter de la profondeur au plateau et mettre en valeur la variété du jeu proposé par les comédiens. La pièce se révèle énergique et rythmée mais sans tomber dans une course effrénée à l’intensité comme on peut de plus en plus le voir dans les pièces contemporaines : ici on prend aussi le temps de poser et faire vivre les choses, on laisse les ruptures se faire, on habille les noirs.

Cèdre du libanSimple et authentique, « Le dernier cèdre du Liban Â» ne tombe jamais dans le pathos et reste sur la ligne de crète pudique pour dégager de l’humanité et faire une colère vive et retenue en même temps. Pourtant on aurait aimé davantage d’émotions et une vibration plus sensible pour faire vivre cette histoire de filiation afin d’être pleinement touché dans nos corps et nos cÅ“urs.

Le dernier cèdre du Liban
De : Aïda Asgharzadeh
Mise en scène : Nikola Carton
Avec : Magali Genoud, Maëlis Adalle, Azeddine Benamara
Musiques : Chadi Chouman
Création lumière : Vincent Lefèvre

Dates et lieux des représentations : 

-  Les 8, 15, 22 juillet à 17h05 au THEATRE DES BÉLIERS - FESTIVAL OFF AVIGNON 2025

 


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