Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ « Montrer les bâtons qui se retrouvent dans les roues des vies des petites gens » : belle ambition de l’auteur et comédien Pierre Guillon! Sous les toits de Paris, il nous transporte dans le quotidien de trois chambres de bonnes dans un savoureux mélange des genres. La bourgeoise dans son boudoir rose kitch, le bohème écolo qui entasse les objets dans son bric à brac, l’addict de nouvelles technologies dans sa cabine aseptisée. L’une est obnubilée par la propreté, l’autre par les objets qu’il récupère et l’observation des oiseaux, la troisième par son poisson rouge et la pratique hasardeuse de la médecine. Ils sont voisins, n’ont rien en commun mais à travers les cloisons mal isolées de leurs souricières, ils partagent tout.
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Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Suite à une résidence auprès du Théâtre du Pélican à Clermond-Ferrand , Luc Tartar a imaginé "S'embrasent", une "comédie" amoureuse à partir notamment d'"un dictionnaire du langage amoureux d'aujourd'hui" établi lors d'ateliers d'écriture avec des adolescents. Il y est question d'une collision enflammée entre Jonathan, le garçon le plus sexy du lycée, et Latifa.
Lire la suite : S'embrasent : Luc Tartar, Eric Jean et un coup de foudre
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Prendre la plume pour exorciser des heures douloureuses, apporter un témoignage vivant sur une réalité historique monstrueuse demandent un courage admirable. Le roman autobiographique de Jeroen Brouwers, déporté à l'âge de trois ans avec sa mère et sa grand-mère au camp pour femmes Tjideng lors de la seconde guerre mondiale, raconte son expérience dans les camps japonais où l'on menait la vie dure aux femmes et aux jeunes enfants. Pourtant, malgré cet acharnement à humilier les êtres en les obligeant à accomplir des rites barbares comme ces sauts de grenouille interminables qui étaient destinés à achever les plus faibles, l'humanité , comme un miracle lumineux, tient le coup et continue de briller dans un sourire, dans les mots d'un livre pour enfants, dans le regard protecteur d'une mère. Heureusement car ce texte inspirerait sinon des angoisses insupportables à véhiculer sur le plateau. Monter cette pièce demandait aussi de l'audace à ceux qui ont du transformer ce roman en texte dramaturgique et au metteur en scène qui devait trouver comment faire évoluer l'acteur au creux de ses souvenirs. L'acteur belge Dirk Rootthooft, en jouant ce monologue en néerlandais, français, espagnol et anglais, fait aussi preuve de courage, en s'exposant à des fragilités- victime de failles langagières récurrentes - et nous fait entrer ainsi davantage dans la mise en scène intimiste qu'a choisie Guy Cassiers.
Lire la suite : Rouge Décanté : "le souvenir impossible et l'impossibilité de ne pas se souvenir"
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Alice est une petite fille de 151 ans. C'est un personnage historique et la jolie enfant continue d'exister dans l'imagination des lecteurs grâce à Lewis Carroll : elle est devenue un "mythe","un trou dans un vêtement" quoi!...enfin, c'est Fabrice Melquiot qui nous l'explique ainsi et dès les premières minutes, on adhère à l'écriture pétillante, espiègle et fine de ce dramaturge fantastique contemporain - qui dirige LA structure créatrice de spectacles pour enfants incontournable, le théâtre Am Stram Gram ( oui, oui, on a dit "LA" en toute objectivité...allez jeter un coup d'oeil sur la programmation et vous trépignerez de ne pas avoir Genève à portée de roue)...
Lire la suite : Alice et autres merveilles : Une pièce archi-chouette! Faîtes-vous invi-thé ! ! !
Par Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ Louis XIV aimait de Molière qu’il écrive des pièces de théâtre qui prêtent à rire et, de facto, qu’il les joue avec sa fameuse compagnie de comédiens fidèles jusque dans les grandes périodes de doute et d’égarement. Le 13 janvier 1668, c’est au Palais Royal que le roi accompagné d’une imposante partie de sa cour prit plaisir à voir Amphitryon de l’auteur éponyme. Cette comédie déroge en l’écriture des œuvres précédentes, tels L’Ecole des Femmes ou encore Sganarelle ou Le Cocu imaginaire. Des pièces subtilement construites sur un exercice de quiproquos laissant le jeu des comédiens s’ingénier dans un comique de situation prompt à déclencher l’hilarité. Molière, quelque peu obligé d’amuser Louis XIV et ses gens de cour, s’instigua dans une pièce prenant pour appui l’homme en déperdition d’identité face au pouvoir. Inspiré fut-il de coucher sur le papier l’influence des dieux en incarnant Mercure dans un registre inattendu. Les personnages en présence se révèlent aussi imprévisibles qu’impuissants dans les confrontations successives.
Lire la suite : Amphitryon : la fragilité de l’homme confronté à son propre dépouillement
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ L’Eveil du chameau, de Murielle Magellan, est une pièce pleine de bonnes surprises. Barbara Schultz (à fond) et Pascal Elbé, comme Valérie Decobert sont excellents. Même si en sortant, on se dit qu’on a plutôt bien aimé mais qu’il manque peut-être quelque chose. La mise en scène peut-être, trop lente ? La mayonnaise entre les acteurs prend cependant plutôt bien. On passe un bon moment parce qu’on s’attache aux personnages.
Lire la suite : Murielle Magellan : l'éveil du chameau et la découverte du désir
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/Sous la direction artistique de Serge Hureau, Clotilde Courau offre une parenthèse d'émotions et de sensibilité en compagnie d'Edith Piaf. Elle interprète onze lettres envoyées par Edith à Tony Franck, son amant d'un mois, alors qu'elle vient de perdre son grand amour Marcel Cerdan ; au travers des mots vibrants et sensibles de ce "monstre sacré", elle nous rappelle la femme aimante et libre qu'elle fut. Accompagnée des notes graciles et véloces de l'accordéoniste Lionel Suarez, Clotilde Courau n'incarne pas la chanteuse à la petite croix au cou et à la célèbre petite robe de scène, elle restitue avec délicatesse et intelligence l'essence sensible d'une correspondance à coeur ouvert. Nous avions rencontré en décembre 2013 cette princesse des planches et des plateaux au propos fort pertinent.
Lire la suite : Clotilde Courau : une parenthèse d'intimité avec Edith Piaf
Par Julie Cadilhac- Lagrandeparade.fr/ Voilà une pièce intelligente portée par un texte nerveux et plein d'humour, une distribution de talent composée uniquement de femmes, une scénographie sensible qui nous entraîne dans un voyage au coeur de l'Algérie et une mise en scène de Fabian Chappuis qui installe avec naturel l'ambiance si singulière du hamman. C'est est aussi une marque ostentatoire de courage et de révolte: Rayhana, qui en est la dramaturge et une comédienne, avait été attaquée sauvagement, aspergée d'essence et insultée, en se rendant à la Maison des Métallos à Paris en janvier 2010, en réponse à cette création. La volonté de poursuivre ce spectacle au message résolument féministe doit donc d'abord être saluée et soutenue.
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Il était une fois un pauvre garçon, cadet de la famille, qui n'avait hérité de son père que d'une paire de bottes et d'un chat. Mais ce n'était pas n'importe quel chat! Drôlement malin, ce dernier va réussir à tirer profit de l'infortune de son maître pour en faire un marquis ( de Carabas!)marié à une belle princesse!
Par Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ La salle en bois du Théâtre l’Epée de Bois clot ses portes pour la représentation de La Double Inconstance de Marivaux devant un public de collégiens et de lycéens et d’un public conquis à l’écoute d’un des plus beaux textes de la littérature française.
Marivaux est de ces auteurs du XVIIIème siècle qui encense le verbe dans une relation aussi charnelle que passionnelle en l’évocation de l’amour. Eternel sujet qui touche le commun des vivants depuis la nuit des temps, l’amour ressemble à un jeu d’échecs où les sentiments dament le pion aux émotions. Aveugle est-il, l’amour est un long parcours semé de rencontres heureuses ou malheureuses. Le cœur n’a pas toujours raison de ses espérances et ne s’engouffre-t-il pas dans un mal-être quand les déceptions défont des promesses cousues de fil blanc.
Lire la suite : La Double Inconstance de Marivaux : l’amour, une romance inépuisable
Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.fr/ Que dire sur une pièce qui a été maintes et maintes fois commentée et récompensée cette année par le Molière de la meilleure comédie ? Difficile d’être aussi original que cette pièce peut l’être !
Lire la suite : Gwen Aduh : Faux british mais vrai coup de cœur !
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Avant de se lancer seule en scène, Kim Schwarck (d’orgine danoise), que l’on a pu voir sur la chaîne Comédie, a demandé conseil à son mentor, Pierre Notte, du théâtre du Rond-Point ; « Elle dit tout de ses préférences et de son bonheur d’être au monde, grâce aux plats, aux repas, aux goûts, aux saveurs, aux desserts, savoure-t-il. Puis elle cherche à comprendre de quelle manière c’est arrivé. Alors elle se souvient de l’hôpital, de l’isolement, de la peur… ». Le pitch est dit. C'est l'histoire d'une jeune femme gourmande et joyeuse pour qui manger c'est vivre. Et vice-versa.
Lire la suite : Kim Schwarck : sa gourmande vie nous donne envie…
Par Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ Quelque part dans une campagne enneigée. Une voiture attelée à une "caravane", à l'arrêt: quatre hommes s'y reposent, se restaurent de chips et de bière et écoutent des morceaux de musique à l'univers éclectique désopilant. Surgit derrière les arbres dénudés une femme âgée avec un tee-shirt Metallica, Isabelle, qui va constater la panne, les inviter à patienter et devenir le spectateur admiratif dont ils ont besoin.
Lire la suite : La mélancolie des dragons : une pièce aussi désopilante que poétique!
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Pour un oui ou pour un non est une pièce de théâtre de Nathalie Sarraute, créée comme pièce radiophonique en décembre 1981, parue en 1982, et représentée pour la première fois en français en 1986. Publié en poche en Folio, ce texte a valu à l’auteur une nomination pour le Molière de l'auteur francophone vivant en 1987. La pièce a été filmée en 1988 par Jacques Doillon, avec Jean-Louis Trintignant, André Dussollier, Joséphine Derenne et Pierre Forget. Les comédiens Nicolas Briançon et Nicolas Vaude (avec une apparition de Roxana Carrara) ont le bonheur de jouer cette pièce emblématique du travail d’une auteure qui incarne le genre « Nouveau Roman ». Qu’on aime ou pas cette « école », parfois caricaturée en « masturbation intellectuelle » typique des années 70 (Roland Barthes, Foucauld, Lacans, Sartre…), on se laisse prendre. Notamment parce que c’est joué avec subtilité.
Lire la suite : Ni oui ni non ou la dialectique de la sémantique… et vice-versa
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