Par Félix Brun - Lagrandeparade.com/ En 1968, Pierre et Fabrice ont 25 ans ; ces jumeaux ont reçu une éducation bourgeoise et plutôt conservatrice, vieille France, sous le giron d’une mère autoritaire et sans concession, qui ne va rien comprendre à l’évolution de la société, d’un système à bout de souffle que va décrire et décortiquer Caroline Sers à travers cette famille jusqu‘en 2018. Cinquante années de divergences, d’incompréhension, de conflits, de non-dits, de secrets, de déchirures…Fabrice a préféré rompre et s’enfuir du carcan familial…Pierre est resté sous l’emprise maternelle…Au gré des départs, des retrouvailles, des sacro-saints repas de famille, le lecteur suit l’histoire de ce clan qui traverse les trous d’air sociaux, les soubresauts politiques, les chaos de la vie. 

Un roman simple, empreint de vérité, de réalisme. Une écriture sobre, subtile, et une réflexion clairvoyante et perspicace sur cette période entre 1968 et 2018. « Il faut absolument changer de modèle, et comme les politiques ne le feront jamais, c’est au citoyen de se prendre en charge. De construire, chacun le monde de demain. L’action collective est morte, les grandes utopies ont vécu, l’individualisme philanthrope est l’avenir. On est seul, et en même temps connecté aux autres, préoccupé du bien commun, suivant un projet respectueux de l’humain comme de la nature. » Un très bon moment de lecture.

Les belles espérances
Auteure : Caroline Sers
Editions : Buchet. Chastel 
Date de parution : 7 mars 2019 
Prix : 18€