Par Félix Brun - Lagrandeparade.com/ Lenny et Walter ont mené leur existence autour de l’alpinisme depuis leur adolescence jusqu’aux sommets les plus hauts de la planète, les plus difficiles à gravir, dans la complicité de leur amitié indéfectible, la douleur physique, le froid glacial, la roche imprévisible et tranchante…
Lire la suite : Dette d’oxygène : une vie accrochée aux nuages et à l’amitié
Par Félix Brun - Lagrandeparade.com/ Les années 60. La Bulgarie sous régime soviétique. La vie d’une jeune enfant à la campagne chez sa grand-mère : "L’été. Les vacances. A la radio, la guerre froide. Je n’arrive pas à faire la grasse matinée : dès cinq heures, le haut-parleur tonitruant de la place du village déverse chants populaires, nouvelles du Front patriotique, de la situation internationale, de la coopérative. Et toujours cette formule : la « guerre froide ». Ou même tout récemment " La guerre froide est entrée dans sa phase décisive. " Quel âge j’ai ? Dix ou douze ans. »
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.com / Ce pourrait être la nuit américaine. Ou encore des citoyen.ne.s pris.e.s entre deux mondes totalitaires. Le romancier états-unien Douglas Kennedy, 68 ans et grand cinéphile, n’oublie jamais qu’il a été, dans une vie lointaine, journaliste- il en a gardé un sens aigu de l’observation et du détail, et aussi un grand intérêt pour la vie qui va et les grands mouvements sociétaux. Auteur à (grand) succès en Europe mais longtemps ignoré dans son pays natal, il se glisse régulièrement jusqu’à nous- ainsi, en ce printemps-été, il nous arrive avec son 26ème roman, une cinglante dystopie joliment titrée « Et c’est ainsi que nous vivrons »…
Lire la suite : « Et c’est ainsi que nous vivrons » : l’Amérique en 2045, version Douglas Kennedy…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Un voyage en train entre Londres et Manchester, un jour de 1990. Parmi les passagers, une jeune femme de 25 ans. Elle écrit. Son manuscrit a été envoyé à diverses maisons d’éditions. Onze envois, autant de refus… et un appel de l’éditeur Bloomsbury qui envisage le lancement d’un département jeunesse.
Lire la suite : Harry Potter, 25 ans : joyeux anniversaire !
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Il a l’art de la formule : « Tous veulent être des outsiders, alors je suis devenu un insider ! »
Lire la suite : « Sale Menteuse » de John Waters : vive la littérature « feel bad » !
Par Félix Brun- Lagrandeparade.com/ « Je crains que le verbe convenant le mieux à la narration n’est pas écrire un livre mais le commettre comme un délit. »
Lire la suite : « Grandeur nature » : un recueil lumineux, émouvant et intimiste d’Erri De Luca
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.com / D’Ouest en Est, un voyage sur terre et dans le temps… Un homme en recherche d’une petite-fille. Celle que sa femme a mise au monde dans une autre vie, dans un autre monde. En quelques mots, le résumé de « La petite-fille », le nouveau roman de l’écrivain allemand Bernhard Schlink, 78 ans, ancien professeur de droit, juriste et auteur, voilà vingt-cinq ans, d’un texte vertigineux : « Le Liseur »… Une certitude en refermant « La petite-fille », Schlink demeure un des grands auteurs européens contemporains ; un auteur essentiel, aussi.
Lire la suite : « La petite-fille » de Bernhard Schlink : d’une Allemagne l’autre…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Ambiance et décor : « Le concerto pour violon n°2 de Mozart résonnait dans le magnéto. Il faisait six degrés et il était trois heures dix-sept du matin. L’assistant en appui sur les coudes et casque sur les oreilles observait l’eau noire en dessous d’eux. De temps en temps la mer s’embrasait d’une lueur de soufre à quinze mètres de profondeur… »
Lire la suite : « Le Passager » de Cormac McCarthy : à nouveau, sur la route…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.com / Il s’appelle Manuel Duarte, vit à Leblon- le quartier huppé de Rio de Janeiro, il est dans la soixantaine et écrivain en panne d’inspiration.
Lire la suite : « Ces gens-là » de Chico Buarque : écrivain et Brésil à la dérive…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Certains évoquent des « tueries de masse ». D’autres parlent de « fusillades de masse ». En deux jours en cette fin janvier 2023, les Etats-Unis ont connu l’horreur. D’abord, un homme entre dans une discothèque dans la banlieue de Los Angeles, il tire, bilan : 11 morts, 9 blessés. Quarante-huit heures plus tard, dans des exploitations agricoles de la baie de San Francisco, un autre homme tire : 9 morts. Durant les trois premières semaines de cette année 2023, trente-neuf « fusillades de masse » se sont produites. En moyenne, plus de 130 personnes meurent par balles chaque jour aux Etats-Unis. Face à cette augmentation de la violence armée, aucun Etat n’est épargné. Les Etats-Unis représentent en effet une aberration mondiale en matière d’armes : selon la Small Arms Survey (SAS), le pays recense 120 armes pour 100 habitants. Aucun pays au monde n’en compte autant… et la question surgit : pourquoi les Etats-Unis sont-ils le pays le plus violent du monde occidental ?
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Glissée dans le présent livre, une petite carte- on y lit : « Jusqu’à ce que l’Amour soit inconditionnel / Le mythe de l’individu / Nous a laissés déconnectés perdus / et pathétiques ».
Lire la suite : « Qu’on leur donne le chaos » de Kae Tempest : avis de tempête poétique
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Avant la rentrée littéraire d’hiver programmée pour le 5 janvier 2023, il est encore temps de rappeler les temps forts de l’année qui tire à sa fin. Ainsi, Lagrandeparade.com présente sa sélection (revendiquée totalement subjective !) des huit meilleurs romans et récits étrangers parus en 2022. Bonne lecture à toutes et tous !
LE PODIUM
« Récitatif » de Toni Morrison
Elle fut une écrivaine libre et révoltée. Parée de nombreux prix, dont un Pulitzer (1988) et un Nobel de littérature (1993)- elle fut la première Afro-américaine à être distinguée par l’Académie suédoise. Née en 1931 à Lorain, Ohio, Toni Morrison est morte le 5 août 2019 à New York- elle avait 88 ans. Au fil de sa vie, elle a écrit des romans indispensables et une seule « novella » qui nous est arrivée en fin d’été 2022. Le titre : « Récitatif ». Un livre écrit en 1983 et court, une petite centaine de pages. Un texte XXS dans lequel Toni Morrison joue avec les pistes incertaines- où est le blanc ? le noir ? « Récitatif », c’est le livre de la couleur cachée. En effet, sortant de ce livre, on est incapable de dire avec assurance qui est qui : la romancière, tout au long des pages, glisse des détails qui peuvent laisser croire que… mais vite, d’autres surgissent pour entretenir l’interrogation. Oui, qui est qui ? Deux gamines de 8 ans, les mêmes devenues femmes qui se rencontrent par hasard. La grande littérature de combat contre le racisme.
« Récitatif » »
Auteure : Toni Morrison
Editions : Christian Bourgois
« Les Nuits de la peste » d’Orhan Pamuk
Prix Nobel de littérature 2006, écrivain turc né à Istanbul, 13 millions de livres vendus dans le monde depuis 1982, Orhan Pamuk nous a offert, avec « Les Nuits de la peste », un roman-fresque. Près de 700 pages. Il ajoute : « En racontant les six mois les plus denses et les plus troublants qu’ait vécus l’île de Mingher, près de la Méditerranée orientale, c’est ma propre histoire que j’ai incorporée à celle de ce pays tant aimé ». Ce livre, cela faisait quarante ans qu’il y songeait, « ce livre, qui est sur la peste, certes, mais d’abord sur les conséquences politiques d’une pandémie. Comment un État y fait face ? Comment il s’y prend pour imposer des mesures sanitaires drastiques, notamment une quarantaine à toute une population… » Précision de Pamuk : il en a commencé l’écriture de ces « Nuits… » il y a cinq ans sur un sujet « dont tout le monde se fichait »… Et voilà comment le lecteur est embarqué vers cette île où la peste aurait fait son apparition, cette peste qui se répand sur la planète de la Chine à San Francisco. Deux experts y sont envoyés en toute urgence sur ordre de l’anxieux sultan…
« Les Nuits de la peste »
Auteur : Orhan Pamuk
Editions : Gallimard
« Langages de vérité » de Salman Rushdie
Trois mois plus tôt lors d’une conférence aux Etats-Unis, il a été victime d’une tentative de meurtre qui lui a fait perdre un bras et un œil. Toujours sous le coup d’une fatwa depuis 1989, il serait au secret quelque part outre-Atlantique où il se remet lentement. De ses nouvelles, on en a reçu au début novembre avec « Langages de vérité », un recueil d’essais sur le monde qui va, la religion, la censure, les auteur.e.s qui lui sont proches ou qu’il apprécie… tout simplement, un hymne à la littérature. Romancier à qui on demandait un jour : « Comment aimeriez-vous mourir ? », il avait répondu : « Je préférerais ne pas »… « Langages de vérité », c’est un recueil en quatre parties (augmentées du questionnaire de Proust) avec des essais rédigés entre 2003 et 2020. Il y a des contes fantastiques, on croise Héraclite, puis Philip Roth, Kurt Vonnegut, Samuel Becket, on est invité à penser et à réfléchir à la vérité, au courage, à l’instinct de liberté avant d’évoquer la pandémie « covidienne »… « Langages de vérité », Ce sont les versets littéraires en mode Salman Rushdie.
« Langages de vérité »
Auteur : Salman Rushdie
Editions : Actes Sud
ET AUSSI
« Elizabeth Finch » de Julian Barnes
La femme, la cinquantaine, est professeure, s’appelle Elizabeth Rachel Jane Finch. Lui, Neil, fut son élève, a 30 ans, est comédien de télé et de doublage et « roi des projets inachevés ». Deux ou trois fois par an, ils se retrouvent dans un restaurant italien de Londres. Livre des amours manqués, de l’amour indicible, « Elizabeth Finch » est un roman aussi impressionniste qu’exigeant, quasi pointilliste qui, plus qu’au corps, s’adresse principalement à l’esprit. Julian Barnes signe là un texte qui peut mener à la liberté et au bonheur.
« Elizabeth Finch »
Auteur : Julian Barnes
Editions : Mercure de France
« Pensez avant de parler. Lisez avant de penser » de Fran Lebovitz
Publié outre-Atlantique en 1994, « Pensez avant de parler. Lisez avant de penser » a enfin été traduit en français. Son auteure ? Fran Lebowitz, 71 ans, star du monde intellectuel américain, spécialiste du mot d’esprit, considérée comme « la femme la plus drôle des Etats-Unis » et copine de Warhol et Scorsese. Après cinq romans, elle n’écrit plus : portant une veste de costume sur une chemise, elle est une people qui monte sur scène, répond aux questions des spectateurs et se raconte. Elle a réponse à tout. On l’adore !
« Pensez avant de parler. Lisez avant de penser »
Auteure : Fran Lebovitz
Editions : Pauvert
« Utopia Avenue » de David Mitchell
Avec l’auteur britannique David Mitchell qui a passé des périodes de sa vie en Italie et au Japon, on se retrouve à Londres, en 1967. Du banal, en quelque sorte, avec « Utopia Avenue », ce livre bien dense, bien épais (plus de 750 pages !) mais ça déménage, comme ces effervescentes Swinging Sixties, ces années 1960 qui swinguaient outre-Manche… Mitchell s’offre un pas de côté en plongeant dans le monde de la musique avec Utopia Avenue, un groupe folk-rock psychédélique. Un roman avec mille génies, et tout autant de dingues et de paumés. « That’s All Rock » !
« Utopia Avenue »
Auteur : David Mitchell
Editions : L’Olivier
« Sontag » de Benjmain Moser
Susan Sontag (1933- 2004), ce n’est pas seulement une photo, chevelure brune avec une mèche blanche, mais aussi et surtout une des stars de la vie littéraire et culturelle américaine. Avec « Sontag », une somme de près de 900 pages récompensée par le prestigieux prix Pulitzer, Benjamin Moser a réussi le tour de force d’écrire une biographie monumentale tout en empathie mais sans la moindre complaisance. Un livre indispensable qui montre, définitivement, qu’« on ne naît pas Susan Sontag : on le devient ».
« Sontag »
Auteur : Benjamin Moser
Editions : Christian Bourgois
« Willibald » de Gabriella Zalapi
Le bonheur de lecture est immédiat avec « Willibald », le deuxième et nouveau roman de la grande Gabriella Zalapi. Après « Antonia » (2019), la plasticienne signe là l’un des plus aboutis, l’un des plus beaux textes de cette année Depuis l’adolescence, Mara est hantée par un tableau sur le mur du salon dans son HLM. Willibald qui l’a acheté dans les années 1920 la hante également. Elle trouvera des lettres de Willibald dans un hangar chez sa mère qui dira : « Je sais mais ne sais pas ». D’une écriture étincelante, à la Michelangelo Antonioni…
« Willibald »
Auteure : Gabriella Zalapi
Editions : Zoé
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Ce pourrait être un discours de la méthode. On demande la genèse de son nouveau roman, l’auteur répond : « En premier, j’ai eu une vision : j’ai vu un homme dans un appartement en sous-sol, il regarde par la fenêtre qui ressemble à un périscope, et il voit des pieds marcher sur le trottoir »…
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Une entrée en matière d’une limpidité éblouissante. Pas d’effets de manche (ou de plume) comme on a pu en voir et lire dans de récents romans fragmentés.
Lire la suite : « Elizabeth Finch » de Julian Barnes : l’esprit bien plus que le corps…
Un bon bouquin, ça ne périme pas! Et après, ça passe en poche et c'est encore mieux parce qu'on peut l'emporter partout!
Page 39 sur 132