Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Dans sa maison de Gloucester, petite ville portuaire du Massachussets, Jacob Brackish vieillit en solo. Vite, dans « Quelque part dans cette vie »- la pièce écrite par Israel Horovitz et librement adaptée par Jean-Loup Dabadie (de l’Académie française), on apprend que, pendant de nombreuses années, il a été professeur au collège de la ville - disciplines enseignées : littérature anglais et histoire de la musique ; réputation : terreur.
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Ainsi, dans une belle note d’intention, Yves Beaunesne, directeur de la Comédie Poitou-Charentes, évoque sa mise en scène d’« Ella », la pièce de l’Allemand Herbert Achternbusch : « Pour donner voix à cet auteur en colère, je fais le choix de rendre à la mère sa voix… Elle est habitée, traversée, délogée d’elle-même par une foule de voix. Le récit de son exclusion nous saute à la gorge… Les registres de langue oscillent entre le pauvre et le savant en fonction des voix qu’Ella reprend comme un perroquet, le plus souvent inintelligibles pour elle et pourtant bien écoutées et retenues... »
Par Victor Waqué - Lagrandeparade.fr/ La compagnie Tabula Rasa a présenté au théâtre Jean Vilar « J'espère qu'on se souviendra de moi ». Six personnages racontent tour à tour une même histoire. A travers des monologues savamment écrits et des comédiens au jeu d'acteur délicat, nous sommes projetés dans l'esprit d'hommes et de femmes marqués par Carlos.
Sur scène, de grands miroirs dans lesquels les personnages se dédoublent. L’atmosphère est sombre, les reflets ténébreux. Un musicien joue des airs courroucés, illustration de l'humeur des personnages. Tous différents, tous touchés. Ils demeurent immobiles, face au public, à nous conter leur histoire. Ce parti pris scénique rend parfois la pièce monotone. Chaque monologue long de dizaines de minutes nous amène à certains moments de torpeur. Si l'on décroche parfois, on savoure ce texte brillamment structuré.
Tous parlent de Carlos. Dans une pizzeria, un homme ventripotent agresse un client, sous le regard stupéfait de la salle. Carlos, présent, s'approche et plante son tournevis de mécanicien dans la gorge de l'agresseur qui s'effondre, mort. Carlos est jugé, puis emprisonné. Ce sont ses parents, un ami, sa femme, un témoin et lui même qui apparaissent sur scène. Chaque personnage est marqué. Transformé. Le père de Carlos est perclus de honte. Comment son enfant a-t-il pu se transformer en assassin ? Il élude le contexte de l'agression pour transformer son fils en meurtrier. A l'inverse, le client aimerait remercier Carlos, qui l'a secouru. Mais comment remercier un assassin ? Lui aussi, s'il avait osé, il l'aurait tué. Encore un autre regard, celui de son ami et collègue, qui dépeint la personnalité de Carlos : chaleureux, passionné. Homme de principes. Plus on avance dans la pièce, plus cet assassin retourne à l'état d'humain : mélange de qualités et de défauts.
Avec ce récit, chaque personnage parle de lui. Dans le reflet de Carlos. Le père questionne son existence, contrainte et pesante. Comme Carlos. L'ami en décrivant son compagnon se questionne sur son travail. Il aimerait trouver un emploi qui le rende heureux, comme Carlos. Pour la femme, le meurtre est un électrochoc. Elle va vivre dans l'instant présent. Comme Carlos. Chaque personnage est marqué au fer rouge par cette histoire qui l'amène à évoluer. Ce n'est pas le meurtre que les comédiens questionnent mais leur vie. Si certains personnages proposent quelques pistes optimistes, c'est surtout le mal-être, comme une couche qui colle à la peau qui est décrite. Alors qu'un homme est mort, que l'autre est en prison, ce sont tous les personnages qui souffrent. Travail, amour, relation parent-enfant. C'est au tour des spectateurs de se refléter dans le récit des comédiens.
« J'espère qu'on se souviendra de moi » décrit un meurtre dont les conséquences dépassent l'acte de Carlos. C'est tout un microcosme qui se voit bouleversé. Nous aussi !
J'espère qu'on se souviendra de moi
Texte : Jean-Marie Piemme
Mise en scène : Sébastien Bournac
Accompagnement musical : Sébastien Gisbert
Conception scénographique : Christophe Bergon, Lato sensu museum
Création lumière, régie générale : Philippe Ferreira
Régie plateau, construction des décors : Gilles Montaudié
Régie son : Loïc Célestin
Conseil en motorisation : Stéphane Dardé
Création des costumes : Noémie Le Tily
Assistant à la mise en scène : Yohan Bret
Avec : Nathalie Andrès, Alexis Ballesteros, François-Xavier Borrel, Alexandra Castellon, Régis Goudot et Pascal Sangla
Durée : 2h
Production : compagnie Tabula Rasa
Coproduction : Théâtre Sorano - Toulouse ; Scène nationale d’Albi ; Le Parvis - Scène nationale de Tarbes
Avec le soutien de l’ADAMI et de la SPEDIDAM.
Dates et lieux des représentations:
- Les 1 et 2 février 2018 au Théâtre Jean Vilar - Montpellier ( 34)
Par Christian Kazandjian - Lagrandeparade.fr/ Avec "L’étrange défaite", Marc Bloch a donné un texte d’une profondeur humaine poignante dont l’écho se prolonge jusqu’aujourd’hui.
Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ Un stand-up qui se distingue des autres…. Par son naturel, sa fraîcheur et son authenticité ! Son curriculum ? En rien préparé à devenir artiste.
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Par Odette Martinez Maler - Lagrandeparade.fr/ Pour notre plus grand bonheur, Charles Gonzalès reprend, jusqu’au 16 avril, son spectacle "Charles Gonzales devient Camille Claudel", premier volet de la trilogie « Camille Claudel, Thérèse d’Avila, Sarah Kane » qu’il avait créée en septembre 2001 et consacrée à trois figures de femmes incandescentes vouées à l’amour, à l’art, à l’absolu. Sur la petite scène du Théâtre de poche Montparnasse, pendant 1h 20, le comédien, seul dans un décor dépouillé à l’extrême, met en voix et en lumière quelques unes des lettres bouleversantes que Camille Claudel, adresse à Rodin son maître et amant, à Paul son frère tant aimé, au critique d’art Mathias Morhardt, au fondeur Eugène Blot, au docteur Michaux et à sa mère.
Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ « Miracle en Alabama », c’est le récit prodigieux d’une jeune fille handicapée, tristement sujette à une congestion cérébrale dans sa plus petite enfance.
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ D’abord le titre, en anglais : Seasonal affective disorder, ou trouble affectif saisonnier. La dépression saisonnière, ou trouble affectif saisonnier (TAS), est un trouble de l'humeur caractérisé par des symptômes dépressifs survenant habituellement lors de changements saisonniers.
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Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ Petits, moins petits, érudits, moins érudits, qu’on réponde une bonne fois pour toutes à ces questions : la tomate, un fruit ou un légume ? Si on considère un pingouin et un manchot, lequel des deux peut voler ? Entre un dauphin et un marsouin, lequel est un sociopathe accompli ? La plupart donne leur langue au chat, mais le talentueux Max Bird ne laisse pas son public sans réponse. Le voici dans l’exaltant « Encyclo-Spectacle », une proposition plus qu’émoustillante pour faire travailler ses méninges !
Lire la suite : Max Bird : son Encyclo-Spectacle drôle, instructif et captivant !
Par Delphine Caudal - Lagrandeparade.fr/ Dans un univers où les sentiments n’ont pas leur place, deux femmes nouent une amitié, puis un intense amour platonique. Deux détenues que tout oppose, l’âge, l’éducation, l’origine sociale, la gravité de la faute commise… Mais l’improbable se produit. Dans une représentation aux émotions palpables, trois comédiennes se donnent la réplique avec un talent inégalable, donnant souffle à un texte sublime et poignant.
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Par Christian Kazandjian - Lagrandeparade.fr/ Le cabinet de consultation d'une femme médecin renvoie une lumière froide. Le patient, un physicien, y apprend le mal inéluctable qui érode son corps. Il est passionné de culture huronne véhiculant une vision d'un monde où les êtres vivent en harmonie au sein d'une nature que l'homme doit respecter. Elle est lectrice de Teilhard de Chardin (1881-1955), prêtre jésuite, anthropologue, géologue, paléontologue et philosophe, qui fut en butte à la hiérarchie d'une église qui censura ses écrits.
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ « La seule normalité des hommes c’est qu’ils sont tous différents, écrit Mathilde Daudet, auteure-autrice de « Choisir de vivre », joué avec fougue et colère par Nathalie Mann, sans jeu de mots, étant donné le sujet de la pièce.
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Une table, une bouteille d’eau, un verre. Une chaise. Un micro sur pied… C’est un studio radio, et l’invité du jour s’appelle Victor Hugo (né en 1802 à Besançon, mort en 1885 à Paris). Ou son fantôme, comme on veut, pour l’émission « Un jour, une légende ».
Par Imane Akalay - Lagrandeparade.fr/ Le drame se déroule dans la cuisine d’une maison bourgeoise dans la campagne suédoise, pendant la nuit de la Saint-Jean. Alors que Kristin la cuisinière (Sabrina Kouroughli) cuisine longuement ses rognons, en mode hyperréaliste – fumée incluse – à l’extérieur la célébration populaire du solstice d’été bat son plein. Apparaît Jean (Xavier Legrand), le valet et quasi-fiancé de Kristin, les bottes du maître à la main, asservi à ces bottes mais régnant en maître sur sa compagne. Dès la première scène, les rapports de force sont établis -- positionnement des classes sociales, symbolisé par lesdites bottes omniprésentes du début à la fin, inspirant respect et crainte à celui qui en a la charge ; domination masculine du valet se faisant servir par sa femme soumise.
Lire la suite : Mademoiselle Julie : lutte des classes, guerre des sexes
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