Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.com/ Le 2 novembre 1975, à Ostie, quartier littoral de Rome, le cadavre de Pier Paolo Pasolini est retrouvé sur la plage, massacré, « supplicié ».

Cinquante ans plus tard, le mystère demeure : cet artiste éclectique est-il mort pour sa sexualité ? L`a-t-on assassiné parce qu`il était obsédé par la vérité ? Sa fin, douloureuse, illustre le sort des intellectuels engagés dans les « années de plomb ». Mais aurait-il survécu aujourd’hui, sous le régime néo-fasciste de Giorgia Meloni ?

Pasolini a été souvent commenté, étudié, condamné, célébré, mais a-t-il été réellement compris dans toutes ses contradictions ?
En retraçant la vie artistique et politique de celui qui fut l’un des derniers grands intellectuels contemporains, son compatriote Roberto Carnero revisite avec un regard neuf, sans a priori, la profonde unité de son œuvre et nous invite à découvrir Pasolini dans son art. Ses textes, ses films, ses combats. Cet essai, autant qu’une biographie, restitue l'itinéraire de cet homme insaisissable, traversé de tensions vitales. L’analyse approfondie dresse le portrait d'un homme en lutte constante contre le conformisme bourgeois et l'uniformisation.

Plus iconoclaste que Pasolini… tu meurs ! Dire qu’il choque encore, notamment avec ses films « Théorème », et « Salo ou les 120 journées de Sodome « , en particulier, est un euphémisme. Ce livre explore avec finesse, et précision, les contradictions d'un écrivain fécond, qui mêlait poésie et politique, sacré et érotisme, esthétique et dissidence. Loin d’une apologie, c'est un essai lucide, incarné, qui saisit la portée toujours actuelle d'une œuvre inclassable, d’une stupéfiante modernité. Une lecture essentielle pour celles et ceux qui veulent résister au retour de la « bête immonde » en Europe et dans le reste du monde… Ou comment certaines idées vitales valent qu'on en meure. L’héritage de Pasolini demeure (malheureusement) d`une douloureuse actualité.

Pasolini : mourir pour les idées
Editions : Le Cherche-midi
Auteur :  Roberto Carnero
Traduit de l’italien par Sabine Mille et Stefano Paolombari
456 pages
Prix ; 21 €
Parution : 29 octobre 2025