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Rosa Bonheur – Peintre de la cause animale : un portrait juste et sensible d’une peintre souvent méconnue, au talent remarquable, libre et engagée

  • Écrit par : Sylvie Gagnère

Rosa BonheurPar Sylvie Gagnère - Lagrandeparade.com/ Rosa grandit dans la campagne bordelaise, où elle est heureuse, entourée d’animaux.

Elle s’intéresse d’ailleurs plus à eux qu’à l’apprentissage de la lecture, au grand dam de sa mère, Sophie. La famille part s’installer à Paris, où son père a trouvé du travail comme peintre. Mais, quand il rejoint les saint-simoniens, il abandonne son foyer, qui sombre dans la misère. Il ne reviendra qu’à la mort de son épouse, pour prendre en charge ses enfants. Rosa parvient à le convaincre de lui donner des leçons, les Beaux-Arts étant interdits aux femmes. Elle réussit toutefois à intégrer une école où les filles sont acceptées. Sa passion pour les animaux transparaît dans son œuvre, sa virtuosité lui permet de se faire repérer par ses professeurs et elle vend son premier tableau. Commence alors une ascension impressionnante, malgré sa condition de femme. Elle s’impose dans une discipline masculine, grâce à son talent et sa ténacité – elle ne cédera jamais aux injonctions qui veulent la cantonner dans un domaine ou un style. La première Légion d’honneur accordée à une artiste lui sera remise par l’Impératrice Eugénie elle-même.

Le roman s’attache à dépeindre les différentes facettes d’une peintre remarquable, d’une femme engagée dans la cause animale, d’une féministe convaincue – elle obtient un permis de travestissement pour avoir le droit de porter des pantalons, qu’elle renouvellera tout au long de sa vie –, d’une femme libre aussi, qui partagera sa vie avec sa compagne Nathalie (que l’on nomme « amie Â» - aujourd’hui encore, la vérité des amours de Rosa Bonheur a du mal à émerger, hélas). Pour autant, le portrait qui est ici tracé est touchant, grâce à une immersion dans ce qui fait le quotidien de Rosa : le travail, la misère, la condition animale, l’installation dans sa propriété à la campagne, les anecdotes qui émaillent sa vie. En 1845, lorsque la SPA est créée, elle est l’une des premières à la rejoindre, tout en faisant de son domaine un refuge pour bon nombre d’animaux très variés.

La modernité de Rosa Bonheur saute aux yeux, et ses luttes, que l’on dirait aujourd’hui écologistes, pour dénoncer les atrocités commises dans les abattoirs, pour protéger la forêt de coupes massives, sont terriblement d’actualité.

L’histoire sert de toile de fond au roman, avec quelques repères clés, suffisants pour saisir l’époque, sans alourdir le propos. Les conditions de vie aux XIX°siècle, les aléas de la politique et de la guerre, la maladie sont bien présentes et offrent une représentation juste d’une période foisonnante et difficile.

Catherine Cuenca dresse un portrait fidèle d’une femme courageuse, qui place son désir de créer et ses engagements au-dessus de tout, loyale à son amour pour les animaux, déterminée à vivre ses rêves. La narration se déroule en courts chapitres, qui rendent la lecture très fluide, tout en s’attardant à décrire les œuvres clés de Rosa Bonheur.

Pour découvrir ses tableaux : Cliquez ICI ! 
Il est également possible de visiter son château et son atelier, voire d’y louer une chambre d’hôte : Cliquez ici ! 

Rosa Bonheur – Peintre de la cause animale 
Autrice : Catherine Cuenca
Éditions : Scrineo
Parution : 7 mai 2025
Prix : 12,90 €
À partir de 12 ans


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