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Cirque : Boris Gibé, absolument fabuleux

  • Écrit par : Romain Rougé

vilaPar Romain Rougé - Lagrandeparade.com/ Son chapiteau prend la forme d’un silo qui trône dans la pinède du Domaine d’O où, pendant plusieurs jours, il se met en quête d’Absolu. Boris Gibé, circassien iconoclaste, est au Printemps des Comédiens jusqu’au 5 juin 2022.

Boris Gibé, comment est venue l’idée du silo qui remplace le chapiteau ?

J’aime beaucoup l’idée de la boîte noire à magie à la Méliès. Il y a cette idée de ne pas voir la technique et un rapport de proximité induit par la configuration circulaire. Le point de vue en hauteur permet une expérience beaucoup plus immersive, c’est ce que je souhaitais avant tout proposer au spectateur. J’avais aussi en tête un pigeonnier puis, pour installer le public sur quatre étages, je me suis finalement inspiré de l’escalier à double révolution de Leonard de Vinci au château de Chambord.

Qu’est-ce qui rend vos spectacles si iconoclastes ?

Un mélange de mes nombreuses expériences : les arts du cirque, le théâtre, la danse, les arts plastiques… Mais j’aime surtout la vie itinérante des circassiens car on va chercher le spectateur là où il est. J’ai toujours été attiré par l’art performatif et le cirque permet cette approche plus viscérale qu’intellectuelle du spectacle : on évoque des choses plus profondes, ces choses que l’on trouve dans nos vertiges intérieurs. Alors je me questionne : qu’est-ce que j’ai au fond des tripes ? Qu’est-ce qui me réveille la nuit ? Je cherche un format, compose avec l’espace et ce que j’ai au fond de moi. Dans L’Absolu, ça se traduit par un rapport très circassien aux quatre éléments : mes partenaires de jeu sont l’eau, le feu, la terre et l’air.

Qu’est-ce que vous trouvez absurde dans ce monde ?

Si je me réfère au spectacle, je dirais que l’égo du solo est absurde ! Car un solo, c’est un peu se faire un procès à soi-même. Dans L’Absolu, je voulais aussi évoquer une certaine forme de narcissisme que l’on peut trouver aujourd’hui derrière tous ces écrans et ces « like ». Avec ce spectacle, je traverse un peu le mythe de Narcisse, les métamorphoses. Il y a aussi ce rapport au vide, le vertige que l’on a face au noir et ce besoin de remplir sans cesse ce trou béant. Aujourd’hui, je trouve qu’on a perdu l’ennui et le désir, donc l’espace où on pourrait réinventer.

vilaPensez-vous avoir accompli votre quête d’absolu avec ce spectacle ?

Quand on crée un spectacle, on va toujours gratter quelque chose qui n’est pas résolu au fond de soi. On va ensuite cathartiser avant et se poser d’autres questions qu’il faudra à nouveau approfondir. C’est un peu l’objet du théâtre anatomique. Anatomie du désir est d’ailleurs le titre de mon prochain spectacle que je présenterai l’année prochaine au Printemps des Comédiens !

L'Alsolu
Avec : Boris Gibé
en / alternance avec : Piergiorgio Milano et Aimé Rauzier
Scénographie : Clara Gay-Bellile et Charles Bédin 

Regard dramaturgie : Elsa Dourdet

Regard chorégraphique : Samuel Lefeuvre et Florencia Demestri 

Réalisation sonore : Olivier Pfeiffer

Création lumière : Romain de Lagarde 

Régie plateau : Quentin Alart, Florian Wenger, Armand Barbet et Thomas Nomballais (en alternance)

Régie son et lumière : Olivier Pfeiffer - 
en alternance avec : Baptiste Lechuga et Matthieu Duval

Confection textile et costumes : Sandrine Rozier
Production : Les Choses de Rien avec l’aide de Si par Hasard
Coproductions : Les 2 scènes – Scène nationale de Besançon, Théâtre Firmin Gémier – La Piscine – Pôle National des Arts du Cirque d’Antony et de Chatenay-Malabry, Coopérative De Rue et De Cirque – 2r2c – Paris, Cirque Jules Verne – Pôle National Cirque et Arts de la Rue – Amiens, Châteauvallon et Théâtre Liberté – Scène nationale, Espace Jean Legendre – Scène nationale de l’Oise – Compiègne

Crédits photos : © Jérôme Vila

Dates et lieux des représentations :
- Les 27, 28, 29 mai, 21h et du 1er au 5 juin 2022, 20h - Printemps des Comédiens – Domaine d’O ( 34)


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