Mooc et Petit-Palais : le retour d’Oscar Wilde à Paris
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Depuis le 26 octobre 2016, et pendant six semaines, les amateurs du grand écrivain irlandais, mort à Paris le 30 novembre 1900, pourront découvrir le premier Mooc (1) en langue française consacré à Oscar Wilde. Réalisé par Pascal Aquien, professeur de littérature anglaise à Paris-Sorbonne, « Oscar Wilde, écrivain et penseur du langage » propose un cours d’une heure par semaine pendant six semaines. Le Mooc, disponible gratuitement sur la plate-forme internationale edX (2), et accessible largement à tous les publics francophones, est proposé au moment même où le Petit Palais consacre la première grande exposition française à l’écrivain (jusqu’au 15 janvier 2017).
Le jeudi 3 novembre dernier a eu lieu une passionnante lecture de Wilde par le toujours excellent Daniel Mesguich, à l’amphithéâtre Richelieu de la Sorbonne, qui était suivie des explications de texte de Pascal Aquien (nous y revenons). Si tous les aspects de l’œuvre de Wilde sont évoqués dans ce Mooc inédit – poésie, roman, théâtre, contes, essais – il met en particulier l’accent sur la forte relation de Wilde à la France, à sa langue et à sa littérature qui a exercé une profonde influence sur lui. Wilde a vécu en France, il y est mort, sa tombe au cimetière du Père-Lachaise est l’une des plus visitées. Il est en outre l’un des rares auteurs de langue anglaise à avoir rédigé en français l’une de ses pièces les plus célèbres, Salomé. Oscar Wilde jouit en France d’une popularité exceptionnelle. Sans cesse cité, il y est une référence constante.
Pascal Aquien invite à dépasser l’image simpliste que l’on donne souvent d’Oscar Wilde : celle d’un esthète dilettante, sans grand rapport avec la profondeur de sa pensée et l’originalité de ses écrits. Contrairement à ce qu’affirmait Gide, c’est bien dans son œuvre, et non dans sa vie, que Wilde a mis son génie. Pascal Aquien est professeur de littérature anglaise à l’Université Paris-Sorbonne. Spécialiste de poésie, il est l’auteur d’une thèse intitulée W. H. Auden : de l’Éden perdu au jardin des mots, parue en 1996, et il a publié de nombreux articles sur la poésie de langue anglaise, du Romantisme au vingtième siècle (notamment sur William Blake, S. T. Coleridge, Emily Dickinson, A. C. Swinburne, Matthew Arnold, W. H. Auden, Ted Hugues). Spécialiste d’Oscar Wilde qu’il a préfacé, pour la Bibliothèque de la Pléiade (1996), il a également dirigé, les Œuvres de Thomas De Quincey (Gallimard 2011). Il a par ailleurs édité, préfacé et traduit un grand nombre des œuvres de Wilde (théâtre, roman, contes, poésie, essais) chez Flammarion et au Livre de Poche. Il lui a consacré une biographie : Oscar Wilde. Les mots et les songes (Aden, 2006). Il est également l’auteur de The Picture of Dorian Gray : pour une poétique du roman (Éditions du Temps, 2004 ; réédition Presses de l’Université Paris-Sorbonne, Paris, 2016).
- Du 28 septembre 2016 au 15 janvier 2017 - Exposition Oscar Wilde - L'impertinent absolu au Petit-Palais ( Avenue Winston Churchill, 75008 Paris)
- A découvrir aussi : 
Portraits de Dorian Gray, Xavier Giudicelli, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, Paris, 2016
(1) Un Mooc – Massive Open Online Courses – est conçu pour pouvoir être suivi intégralement en ligne. Comme pour un cours universitaire traditionnel, il peut s’agir d’une séance ou bien d’une suite articulée de plusieurs séances.
(2) À Propos d’edX
 : Sorbonne Universités a rejoint edX afin de bénéficier de la plus large audience internationale et des possibilités d’échanges et de retours sur les pratiques pédagogiques en ligne. Fondée en 2012 par deux grandes universités américaines – le Massachusetts Institute of Technology (MIT) et Harvard – edX compte désormais plus de 4 millions d’utilisateurs, 450 MOOC, et 68 institutions partenaires.
Mooc d’Oscar Wilde, écrivain et penseur du langage, par Pascal Aquien, professeur de littérature anglaise. Inscription gratuite Plateforme EdX / http://edx.org/school/sorbonnex
© Napoleon Sarony, 1882, © Library of Congress
A lire aussi:
Le portrait de Dorian Gray : l’amour se dénude sur la lie de l’immoralité