Ciao Amore : Helena Noguerra et son road-book amoureux
- Écrit par : Serge Bressan
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr/ Elle est née à Bruxelles le 18 mai 1969. Demi-sœur de la chanteuse Lio, Helena Noguerra est une femme d’art. Multicarte (mannequin, chanteuse, animatrice télé, actrice, réalisatrice et aussi auteure de romans, pour le théâtre ou encore la jeunesse), elle passe d’un genre à un autre, toujours avec élégance. Femme libre, elle a posée nue à 40 ans dans le magazine Playboy et avoue cinq tatouages dans le dos : un cœur, une ancre, une étoile, un angelot et le mot « inexorable ». Alors, quand elle revient avec un troisième roman joliment titré « Ciao Amore », on se rappelle qu’on nous a dit qu’elle est « une drôle de fille ». Et puis, on retrouve un entretien datant de 2013 dans lequel elle affirme : « L’amour, c’est une projection qu’on fait sur un inconnu. Il peut arriver que l’autre vous surprenne, dépasse même votre projection, et ça peut tenir dix ans »… On lit : « Cléophée arrivait à un âge où on peut commencer à pleurer sur sa vie. Ce matin-là , comme chaque matin, elle se réveilla d’humeur morose ». Cléophée a vingt-huit ans, apprend-on ; elle n’est « plus une minaude et pas encore une femme, mais une créature d’entre deux temps, effrayée par l’existence ». Cette même Cléophée, « charme indéniable et dégaine sans nulle autre pareille », est drôle et désespérée, elle était « un soleil noir, un oxymore »… Ainsi, dès les premières lignes de « Ciao Amore », on est en belle compagnie.
Embarquement immédiat pour un voyage de dix jours. Paris, Nice, l’Italie… Pour compagne d’aventure, cette jeune femme prénommée Cléophée- elle a pris une grande décision : « Le premier qui m’interpelle je l’aimerai pour toujours, et il devra m’aimer en retour, sinon je le tue ». Alors, elle croise Ferdinand- pourquoi se prénomme-t-il ainsi ? et après tout, pourquoi pas ? Lui, il a un charme fou, vénéneux surtout… Vite, on sent bien, à travers les mots de l’auteure, qu’on flotte là dans un univers gentiment déjanté, allègrement allumé, joliment surréaliste. Helena Noguerra cite souvent parmi ses livres de chevet « L’Ecume des jours » de Boris Vian- dans « Ciao Amore », on retrouve la légèreté, l’angoisse, la douce folie, le hors-norme. Un parcours de dix jours, un road-book où sont relevés les moindres chicanes, les belles lignes droites, les détours de l’amour. Vertiges de l’amour, chantait l’autre. Fugue amoureuse, écrit Helena Noguerra…
« Ciao Amore » emplit le temps suspendu. C’est érotique et cinématographique ; romanesque et fantaisiste, aussi. Il y a du thriller et du roman d’amour, à toutes les pages. L’histoire d’un amour, de l’amour qu’on cherche, qu’on provoque.
Ciao Amore
Auteur : Helena Noguerra
Editions : Flammarion
Parution : 1er février 2017
Prix : 18 euros