Le Vieux qui voulait sauver le monde : Jonas Jonasson et l’irrésistible centenaire
- Écrit par : Serge Bressan
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / On rêvait une suite au « Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Le Suédois Jonas Jonasson l’a fait avec son 4ème roman : « Le Vieux qui voulait sauver le monde ». Dès les premières pages, on file en Indonésie. A Bali, précisément. « Une vie de luxe sur une île paradisiaque remplirait n’importe qui de félicité », lit-on. Et aussi : « Mais Allan Karlsson n’était pas n’importe qui et n’avait pas formé le projet de le devenir lors de sa cent unième année d’existence ». Dans les pages précédentes, dans une préface à son quatrième roman, on avait les mots de Jonas Jonasson : « Jamais je n’avais prévu d’écrire une suite au « Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire ». Beaucoup en souhaitaient une, y compris le héros lui-même, Allan Karlsson, qui revenait me trotter dans la tête quand cela lui chantait ». Encore Jonasson : « Ce n’était pas au programme. J’avais déjà dit tout ce que j’avais à dire sur le siècle qui fut peut-être le plus lamentable de l’histoire… »
Et là, en cet automne, est arrivé « Le Vieux qui voulait sauver le monde »- oui, la suite du « Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », premier roman du Suédois Jonas Jonasson qui, pour un coup d’essai, avait réussi un coup de maitre avec près de dix millions d’exemplaires dans le monde. Le voilà donc de retour, cet Allan Karlsson, 101 ans au compteur et toujours aussi pétulant, virevoltant, imprévisible,… bref, impayable et unique ! Adepte du roman qui fait du bien, l’écrivain suédois de 57 ans, ancien journaliste et consultant pour les médias, reprend donc l’histoire là où il l’avait arrêtée dans le premier livre paru en 2009 en Suède (en 2011, en VF). Donc, cette fois, dans cette suite revendiquée, on est embarqué pour Bali. Au programme, montgolfière et quatre bouteilles de champagne- c’est bien le minimum pour Allan Karlsson qui va fêter son 101ème anniversaire avec son pote Julius… Ça se présentait bien et puis la montgolfière se plante en pleine mer. Allan et Julius s’en sortent, se retrouvent sur un bateau de marchandises nord-coréen. En fait, sous le patronage de Kim Jong-un (oui, le bébé joufflu superboss de la Corée du Nord), le bateau transporte de l’uranium enrichi. Allan ne se dégonfle pas, il se présente comme un spécialiste de la recherche atomique, se joue du dictateur et file avec la mallette. On précise qu’un néo-nazi suédois lui file le train !
Et ce n’est pas fini… Allan Karlsson et son pote Julius vont se retrouver à Manhattan, dans un campement au Kenya, dans la savane en Tanzanie ou encore dans les couloirs de l’aéroport de Copenhague, et surtout les voilà plongés en plein dans une crise diplomatique. Ils vont croiser la chancelière Angela Merkel, le président Donald Trump et la ministre suédoise des Affaires étrangères, et faire amis-amis avec un escroc indien, un guerrier massaï, une entrepreneuse médium engagée sur le marché du cercueil personnalisé et une espionne passionnée par la culture de l’asperge ! Evidemment, Allan, ce vieux qui ne veut toujours pas fêter son anniversaire, ne fait pas tout ça pour le seul plaisir du voyage. Non, Allan, bientôt 101 ans, s’est trouvé une mission- de la plus haute importance : sauver le monde ! Avec tout ça, en y ajoutant mille et mille observations de géopolitique, Jonas Jonasson tricote un roman aussi hilarant qu’échevelé, aussi pétillant que loufoque. On en redemande- ça tombe bien, l’écrivain suédois a confié qu’il réfléchit à une nouvelle suite, à une troisième aventure du Vieux !
Le Vieux qui voulait sauver le monde
Auteur : Jonas Jonasson
Editions : Presses de la Cité
Parution : 11 octobre 2018
Prix : 22 €
Vieux, analphabète, assassin…
Avant Le Vieux qui voulait sauver le monde, le Suédois Jonas Jonasson est apparu dans le monde des livres en 2009 (en VF, en 2011) avec Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire. Ce fut un succès planétaire, suivi de deux autres romans. Revue de détails.
Le Vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire (Presses de la Cité, 10 mars 2011. 21,30 €).
Le jour de son centième anniversaire, Allan Karlsson s'enfuit de sa maison de retraite. Empruntant » par hasard la valise de Bulten, un des membres du gang « Never again », il se lie successivement d'amitié avec Julius Jonsson, un magouilleur fuyant la société (qui tuera par inadvertance Bulten en l'enfermant dans une chambre froide), avec Benny Ljungberg, un homme aux multiples compétences qu'ils engagent comme chauffeur avant de devenir leur complice, et avec Gunilla Björklund, une rousse qui s'est isolée avec son chien et qui a recueilli un éléphant. Pour échapper aux gangsters, ils se déplacent, bientôt poursuivis par la police comme une bande de criminels - alors que celle-ci était initialement à la simple recherche d'un centenaire disparu. Les joyeux lurons vont se réfugier chez le frère de Benny, Bosse, peu regardant sur la légalité des procédés qu'il emploie. Durant le trajet, le chef de « Never Again », voulant les arrêter, est blessé lors d'un accident de voiture. Nos quatre amis le prennent en charge ; ancien associé de Bosse, il finit naturellement par s'intégrer à la bande…
L’Analphabète qui savait compter (Presses de la Cité, 17 octobre 2013. 22 €).
Orpheline noiré née en 1961 à Soweto (un des plus grands ghettos d'Afrique du Sud), Nombeko commence sa vie en travaillant très jeune comme videuse de latrines. Autodidacte, elle apprend à compter grâce aux tonneaux qu'elle manipule. Son intelligence lui permet de devenir chef d'une équipe de videurs de latrines. Elle apprend à lire grâce à Thabo, instruit mais obsédé sexuel. Il meurt, poignardé ; elle s'empare de ses diamants, part pour Johannesburg. Elle est renversée par une voiture conduite par un ingénieur saoul, jugée coupable et condamnée à le servir pendant sept ans. L'ingénieur travaille sur le développement d'une bombe atomique. Sept bombes sont produites au lieu des six prévues. Quelques années plus tard, Nombeko s'échappe avec l’aide du Mossad qui a buté l’ingénieur. Elle se retrouve en Suède avec un colis de huit cents kilogrammes contenant la dernière bombe atomique…
L’Assassin qui rêvait d’une place au paradis (Presses de la Cité, 18 février 2016. 22 €)
Per Persson est le réceptionniste d'un hôtel miteux, qui héberge Johan Andersson dit « Dédé le Meurtrier », qui a passé la majeure partie de sa vie en prison. Per rencontre Johanna Kjellander, une femme prêtre qui n'a jamais cru en Dieu. Ensemble, ils vont monter un commerce de tabassage contre finances. Les affaires sont florissantes jusqu'au jour où Dédé le Meurtrier va trouver la foi que n'a jamais connue Johanna. Les choses vont alors mal tourner puisque, ayant encaissé plusieurs commandes, Dédé ne sera plus à même de respecter les contrats. Le trio est obligé de fuir, ils s’installent dans une vieille église qu'ils achètent et mettent au point une congrégation très lucrative... jusqu'au jour où d'anciens clients, le Comte et la Comtesse, vont les retrouver...