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Eden, Le visage des sans-noms : une dystopie classique, parfaitement menée, qui donne très envie de lire la suite !

  • Écrit par : Sylvie Gagnère

maurelPar Sylvie Gagnère - Lagrandeparade.fr/ Une ville. Les uns, retranchés dans des quartiers protégés, ont tout. Les autres s’entassent dans des bidonvilles et n’ont rien.

Jonas, qui approche de ses 15 ans, va tenter de passer l’examen qui pourrait lui ouvrir les portes de l’élite, comme sa sœur, Helix, l’a réussi avant lui. Mais il appréhende terriblement cette épreuve dont nul ne sait de quoi elle est faite. Il espère toutefois échapper à son quotidien misérable, entre une mère malade et un père absent, une vie de labeur incessant. Il aimerait tant rejoindre ceux qui sont à l’abri, mais surtout, il rêve de revoir sa sœur ! Ce sera chose faite avant la compétition, alors que la jeune fille s’est sauvée de son paradis pour venir parler à son frère. Les révélations qu’elle lui fait vont radicalement changer son existence et influencer ses choix.

Dans ce premier tome, on s’attache au personnage de Jonas, cet ado tiraillé entre son désir d’ascension et son attachement à ses parents. Il rêve d’Eden, ce quartier protégé de l’Élite, mais peine à envisager d’abandonner sa mère malade ou de ne jamais découvrir quelles mystérieuses activités mène son père la nuit. Eden plonge le lecteur dans une dystopie assez classique, avec un univers coupé en deux : d’un côté, les puissants, les riches qui ont tout ; de l’autre, la plèbe qui n’a rien. De jeunes adolescents en seront les héros, ce qui est également assez classique ; toutefois, on devine d’ores et déjà des zones d’ombre, des fêlures et des hésitations qui enrichissent les personnages.

Ce premier tome est intrigant et frustrant à la fois ! On ne sait pas grand-chose du back-ground (comment cette société s’est-elle mise en place ?), mais ce que l’on entrevoit intrigue. La dimension politique est bien présente, habilement mêlée à la quête initiatique de l’ado. Le lecteur comprend que ce système injuste vit ses dernières heures, et que la révolte gronde, même si elle n’en est qu’aux prémisses.

Fabrice Colin prend son temps pour poser ce monde et ses héros, s’attardant sur leurs sentiments tout autant que sur l’action, leur donnant une profondeur qui interpelle. Carole Maurel, quant à elle, illustre avec bonheur cette histoire, où son trait, presque un peu enfantin, mais riche de détails, fait mouche.

On referme l’album, très impatient de connaître la suite de cette aventure, de voir ces personnages évoluer, de savoir comment cette société si bien cadenassée va être bousculée !

Eden – tome 1, Le visage des sans-noms 
Auteur   : Fabrice Colin
Illustratrice  : Carole Maurel
Éditeur  : Rue de Sèvres
Collection  : BD Ados/Adultes
Parution  : 12 septembre 2018
Prix  : 15 €

carole maurel


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