Par Félix Brun - Lagrandeparade.fr/ 8 avril 2013, la pluie arrose le sud de l’Angleterre, le Kent, un petit bourg perdu sur la côte, à proximité de Douvres. La BBC annonce le décès de Miss Maggy, Margaret Thatcher, « la dame de fer Â» n’est plus…Donald dans son bar offre une tournée générale aux rares clients : il y a la vielle Miss Plunkett, Emma et sa mère atteint du syndrome de la Tourette qui clame haut et fort "La salope a cané". Les souvenirs émergent, les temps de galère des années 80 réveillent la complicité qu’il avait avec Abby et Owen partis depuis bien longtemps vivre à Londres…Donald informe par mail ses deux vieux amis que la maladie dont il est atteint ne lui accorde que quelques temps à vivre…stratagème pour les inviter à venir le rejoindre pour quelques jours et revivre leurs délires de jeunesse. Ainsi les trois compères vont se réunir à nouveau, et autour d’une pinte leur mémoire refait surface…ils sont les héritiers de cette jeunesse britannique des années 80, fêtarde, immergée dans la bière, violente souvent, fan des groupes et des concerts hard-rock, plantée dans des Dog Martens, aux réactions délurées, aux tenues excentriques ; une jeunesse laissée pour compte de la politique drastique et antisociale de Thatcher.

Que sont-ils devenus ? Comment la société les a-t-elle absorbés ? Ont-ils échangé leur état d’esprit contre le conformisme ambiant ? La dame de fer est personnifiée par une Norton Max, légendaire moto anglaise, "une garce qui tire à droite". Plus que des retrouvailles de potaches, ce roman graphique de Michel Constant restitue avec justesse, optimisme et joyeuseté, la destinée d’une génération écrasée par une politique économique sans concession de Miss Maggy. Le dessin est expressif, adapté à ce récit sucré-salé. Un très bon moment de lecture.

La dame de fer
Auteurs : Michel et Béa Constant
Editions : Futuropolis
Parution : 24 août 2017
Prix : 15€