Menu

Orgueils et préjugés ou presque : une adaptation irrévérencieuse, humoristique et parodique avec un casting 100% délicieusement féminin

  • Écrit par : Xavier Paquet

orgueils et préjugès Par Xavier Paquet - Lagrandeparade.com/ Certains connaisseurs du livre d’Austen ou admirateurs du film du même nom se poseront la question si revisiter ce classique de la littérature anglaise sera fidèle au style caractéristique de l’œuvre originelle du XIXème siècle.

De point de comparaison, il ne peut y en avoir tant la dramaturgie évolue en une grande comédie et une fable caustique et fantaisiste librement adaptée du texte initial. Au-delà du style humoristique, c’est l’angle d’attaque qui apporte une différence majeure avec l’œuvre de départ : l’histoire reste centrée sur la famille Bennet dont la mère fait tout pour marier ses cinq filles mais elle est contée du point de vue des domestiques. Ce sont les cuisinières et les femmes de chambre qui observent, commentent et cancanent sur les intrigues familiales et déconvenues maritales des Bennet.
Elles revisitent avec malice et espièglerie la vie tourmentée de leurs maîtresses dont les turpitudes commencent lors de la préparation du bal où de riches prétendants sont attendus. Et comme dans toute romance, on s’émoustille, on y croit, on est déçu, on ne veut plus entendre parler de la personne, on doute et puis on y revient. C’est exactement ce que traverse Elisabeth, l’ainée, éprise malgré elle de l’aristocrate Darcy ; mais aussi de ses sœurs qui toutes veulent s’émanciper de leur condition et s’affranchir de l’autorité maternelle.
Les rebondissements s’enchaînent, les quiproquos s’en mêlent, les histoires s’entrechoquent : un peu à la manière du boulevard, les péripéties et situations absurdes donnent une mise en abîme fantasque où le comique de situation répond au comique du texte. Travaillée comme un conte moderne, la pièce bouscule aussi les codes dans une scénographie épurée agrémentée de quelques touches de modernité et d’une note musicale live qui lui apporte de la modernité et un esprit festif.
Elle est marquée par un rythme effréné où l’énergie est omniprésente : ça bouge, ça danse, ça joue, ça chante, ça enchaîne avec générosité dans une mise en scène et des passages chorégraphiés où les changements se font parfois à vue, où les situations et les personnages se travestissent. Dans cet univers décalé, l’humour est légion et contagieux, parfois très premier degré et bon enfant et souvent ponctué par des chansons contemporaines revisitées. Pour éviter les clichés quoi de mieux que d’autres clichés caricaturaux mais efficaces. L’équipe s’en donne à cœur joie et son énergie est communicative : la bonne entente et l’amusement de cette troupe 100% féminine transpirent.

Satire sociale de la société anglaise de l’époque, « Orgueils et préjugés ou presque » n’en reste pas moins une pièce très actuelle sur la critique du patriarcat, sur la vision de la Société et la place de la liberté de la femme. Un roman ancien pour une thématique si contemporaine et mise en scène avec brio et originalité pour mieux en montrer l’absurdité.


orgueils Titre original : « Pride and Prejudice (sort of) »
De : Isobel MCARTHUR
Librement adapté du roman de Jane AUSTEN « Orgueil et Préjugés »
Adaptation française : Virginie HOCQ et Jean-Marc VICTOR
Mise en scène : Johanna BOYÉ (assistée de Stéphanie FROELIGER)

Avec : Emmanuelle BOUGEROL, Lucie BRUNET, Céline ESPERIN, Magali
GENOUD, Agnès PAT’, et Melody LINHART à la guitare.

Scénographie : Caroline MEXME
Lumières : Cyril MANETTA
Costumes : Marion REBMANN
Perruques : Julie POULAIN
Musique : Mehdi BOURAYOU
Chorégraphies : Johan NUS

Dates et lieux des représentations : 

- Jusqu'au 24 février 2025 au THEATRE SAINT-GEORGES ( 51 Rue Saint-Georges, 75009 Paris ) - 01 48 78 63 47


À propos

Les Categories

Les bonus de Monsieur Loyal