François Martinez aux Blancs-Manteaux : le fils de Garcimor est vivant
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Au début, on craint le pire… Le début du spectacle de François Martinez manque de rythme. Déjà , le titre ne vole pas haut : « J’ai fait disparaitre ma femme ». On dirait un sketch des années 60, période Fernand Reynaud. La thématique, également, semble raser les pâquerettes : « A force de vouloir faire voler son assistante au-dessus d'une tronçonneuse, elle a fini par se barrer ! Ce qui est très ennuyeux, vu que son assistante, c'est aussi sa femme… Pour la faire revenir, il est prêt à tout ». Ou comment lire dans les pensées d'une femme ? Comment faire une déclaration d'amour avec un jeu de cartes ? Et surtout : comment faire revenir la femme que vous aimez ? Un seul être vous manque et tout est dépeuplé… Cette absence de l’assistante, dont il ne reste que le string à paillettes et les talons aiguilles, est la plus grande des présences.
Au fil du spectacle, François Martinez emporte l’adhésion du public. Il faut dire qu’il est sympa (avec sa « petite barbe), marrant, touchant (pas facile de se faire larguer, par sa femme et son enfant…), surprenant, magique. Cet ancien ostéopathe de métier nous donne même certains de ses trucs, tout en nous bluffant avec d’autres. Ses échanges avec les spectateurs (« trices », surtout, qu’il feint de de draguer sous les yeux de leurs compagnons) font mouche et on aime les scènes où il rappelle comment est née cette passion (dévorante) pour la magie, plutôt que les poncifs sur les femmes : leur intuition féminine, etc… Finalement, ce « one man show magique » est une bonne surprise. Une fois lancé, chauffé, François Martinez montre qu’il a de la répartie et qu’il est plein de ressources. L’idée d’associer un mini film vidéo à la fin apporte quelque chose. On sent un potentiel encore inexploité. A suivre… Tout l’intérêt des petites salles comme celle des Blancs-Manteaux est là . On peut dire : j’y étais, quand l’artiste a débuté. Olé !
P.S : il se paie en outre le luxe d’avoir une première partie, en la personne de Yann Guillarme, qui donne un extrait de son spectacle « Foutre le bordel »), et dont l’énergie débordante est contagieuse. Ce dernier n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat, sans crainte de froisser les sensibilités.
J’ai fait disparaître ma femme, de François Martinez
One man show magique
Mise en scène : Jocelyn Filopo
Direction artistique : Alexandra Bialy
Les lundis et mardis à 19 h 30
Théâtre des Blancs-Manteaux, 15, rue des Blancs-Manteaux – 75004 Paris
Tel : 01 48 87 15 84 / www.blancsmanteaux.fr