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Sonia Leplat : "des convictions fortes en matière de croisement entre exigence artistique et accompagnement social"

  • Écrit par : Julie Cadilhac

Sonia LeplatPar Julie Cadilhac - Lagrandeparade.fr/ La MPAA, établissement public de la ville de Paris, accompagne, encourage et promeut toutes les pratiques artistiques amateurs dans le secteur du spectacle vivant, par le biais d'actions diverses comme des propositions d'ateliers, des locations de salles de répétition et de travail à de jeunes artistes à des tarifs plus qu'attractifs (à partir de 2 euros de l'heure). En 10 ans, la structure est passée d'une salle de spectacles (MPAA/Saint-Germain, dans le 6e arrondissement) à un réseau de cinq lieux : Saint-Blaise dans le 20e (2011), Broussais dans le 14e (2013), La Canopée dans le 1er (2016) et Breguet dans le 11e (2017). A l'occasion de l'anniversaire de cette décennie réussie, Sonia Leplat, sa directrice, a répondu à nos questions. 

Comment est née la MPAA? Qui en est à l'origine et quelles étaient ses ambitions initiales?

La MPAA est née de la rencontre d’un constat et d’une volonté : le constat d’un manque de place, de salles, de lieux, pour les pratiques artistiques à Paris, et notamment en dehors de la sphère des professionnels et de la professionnalisation ; et la volonté politique forte d’investir des moyens significatifs pour non seulement pallier ce manque mais aussi accompagner les projets autonomes des amateurs.

La MPAA incarne une vision profondément humaine de la culture qui consiste à croire au potentiel créatif de chaque personne et à mettre en œuvre les moyens techniques de la réalisation d’une expression. Le projet a démarré par un recensement très exhaustif des équipes amateurs existantes à Paris, en théâtre, danse et musique. Cette base de données existe encore aujourd’hui et constitue la base d’un centre de ressources qui est en passe d’être rénové et dynamisé sur un portail internet dédié (prévu en 20109). Le premier lieu ouvert est la salle de spectacles, située sous le Marché couvert de Saint-Germain à Odéon. Puis en 2012, les premières salles de répétition à Saint-Blaise (20è) dans une ancienne bibliothèque, puis en 2014 à Broussais (14è) dans le bâtiment industriel d’une chaufferie d’hôpital réhabilité. Enfin en 2016 et 2017, des lieux nouvellement sortis de terre à La Canopée, au cœur des Halles et à Bastille dans le quartier de Breguet-sabin. En tout 19 salles de travail et de répétition.

Aujourd’hui le projet a gardé ses fondamentaux et se déploie à travers les missions suivantes : - Accompagnement des projets des amateurs - Programmation d’ateliers de création artistique pour tous les publics - Diffusion de spectacles d’amateurs - Centre de ressources

[bt_quote style="default" width="0"]La MPAA incarne une vision profondément humaine de la culture qui consiste à croire au potentiel créatif de chaque personne et à mettre en œuvre les moyens techniques de la réalisation d’une expression.[/bt_quote]

Quel est votre rôle en son sein? 

Je suis la Directrice de la MPAA depuis tout juste un an. J’ai la chance de rejoindre une équipe motivée et philosophiquement convaincue du projet qu’elle porte. J’ai la chance aussi d’arriver à l’heure où les maisons sont toutes ouvertes et fonctionnelles, grâce au travail de mon prédécesseur et de Véronique Caboche-Letac, directrice adjointe de la MPAA. Mon rôle est un peu celui d’une cheffe d’orchestre : rendre la symphonie harmonieuse, en veillant à l’équilibre de toutes les activités de la MPAA (locations, ateliers, répétitions) et de toutes les disciplines : danse, musique, théâtre. J’y ajoute ma propre sensibilité : des projets pluridisciplinaires, avec une part de numérique, de vidéo, l’affirmation des arts visuels grâce à l’accueil des expositions sur deux lieux. Je défends également des convictions fortes en matière de croisement entre exigence artistique et accompagnement social, en matière de grands rassemblements dans l’espace public, ou encore d’ouverture à des champs de création rarement ouverts aux amateurs : One Woman Show, magie nouvelle, cirque, etc.

[bt_quote style="default" width="0"]Mon rôle est un peu celui d’une cheffe d’orchestre : rendre la symphonie harmonieuse, en veillant à l’équilibre de toutes les activités de la MPAA (locations, ateliers, répétitions) et de toutes les disciplines : danse, musique, théâtre. J’y ajoute ma propre sensibilité : des projets pluridisciplinaires, avec une part de numérique, de vidéo, l’affirmation des arts visuels grâce à l’accueil des expositions sur deux lieux. [/bt_quote]

Sonia LeplatSon succès croissant a -t-il modifié son mode de fonctionnement? Ses ambitions?

Non, l’accroissement de fréquentation ne peut qu’alimenter le projet et la diversité de l’offre.

Quels types de pratiques artistiques sont proposés à la MPAA? 

Des ateliers découvertes à des ateliers au long cours, très ambitieux en terme de temps consacré. Des ateliers parents enfants le we, des ateliers sur 5 jours durant les vacances scolaires, et le soir et les we pour tous et toutes.

Disciplines ? on trouve de tout : théâtre, écriture, musiques du monde, variétés, danse contemporaine, comédie musicale. Les plus assidu·e·s trouveront aussi des AmasterClass, ou des rencontres spécifiques dédiées à un auteur ou aune autrice, ou encore nos rencontres « Amateur ? oui. Et alors ? Â» qui visent à questionner ce mot dans les politiques culturelles et la réalité des pratiques.

Quelles en sont les conditions d’entrée? Est ce trop tard en octobre pour adhérer à un atelier?

Il n’est jamais trop tard ! nous sommes ouverts toute l’année ou presque, en tout cas 7 jours sur 7. Notre programme est semestriel, donc les offres sont souvent renouvelées, même si certains ateliers peuvent durer une année ou plus. Les tarifs sont très attractifs, et on peut facilement trouver une demi-journée pour s’initier, tester, goûter, rencontrer un artiste, avant de peut-être s’engager dans une aventure plus longue.

Travailliez-vous en partenariat avec d’autres structures? Musées? Théâtres? Et lesquelles? 

Absolument. Nous sommes en collaboration permanente pour beaucoup d’ateliers : Les Plateaux sauvages, le Tarmac, le Théâtre Mouffetard, Le regard du Cygne, le Théâtre du Rond-Point. Des Amasteurclass sont organisées avec le Théâtre de la Ville. Nous travaillons avec Chaillot, et tous les lieux culturels de la Canopée (La place, la médiathèque la fontaine, le forum des images, le conservatoire Mozart). Côté musée pas encore, mais ce sont des idées qui sont en train de germer.

Vous organisez un événement pour fêter les dix de MPAA. Quel en est le programme? 

Démarrage en fanfare avec notre soirée inaugurale le vendredi 28 septembre à 19h30, en présence des artistes qui font, ont fait ou feront la MPAA. Journées portes ouvertes XXL à la Canopée le samedi 29, avec plus de 700 artistes amateurs et professionnels qui investiront les trois niveaux du forum des halles, et les deux niveaux de notre bâtiment. Puis une soirée par site : Breguet, Broussais, Saint-Blaise, sans oublier New, notre comédie musicale improvisée préférée, notre rencontre « Amateur ? oui Et alors ? Â» du 3 octobre, et pour finir : « Rejoignez-vous Â», une sorte de speedmeting artistique où les personnes qui le souhaitent sont invitées par les troupes et les ensembles amateurs à rejoindre leurs projets.

Enfin, comment expliquez-vous le succès croissant de la MPAA? 

Elle continue à répondre à un besoin : se retrouver autour d’un projet, d’une création, d’un travail collectif. Besoin et plaisir de le faire dans d’excellentes conditions, au cÅ“ur de Paris (et c’est ouvert à tous·tes, nulle besoin d’être résident·e intra-muros). 

Crédit-photo : Guillaume Borgnet 

Les 10 ans de la MPAA - Le programme !  - Du Vendredi 28 Septembre au Dimanche 7 Octobre, La Maison des Pratiques Artistiques Amateurs fête ses 10 ans ! 

Le site de la MPAA 

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