Les Vagabondes : le vide vidé de son vide, c'est le plein
- Écrit par : Bruno Paternot
Par Bruno Paternot - Lagrandeparade.fr/ 70 000 signes espaces comprises qu'il a dit que durerait le spectacle.
Dans les signes, s'incluent les clignements d'euilles, les fermetures du plexus lunaires et les avions qui passent.
Le Roland, l'a rien compris du tout compris et nous l'explique quand-même. S'agite et se pavane du vide. Le vide vidé de son vide, c'est le plein.
Un spectacle s'adresse à tes pieds, mais on le sait, c'est très intelligent les pieds, tout autant que les pinsons.
Roland Roland jardine, Alain Alain vapote et nous, spectateur spectatrice on rêvasse. En tout cas on nous le propose. Monique et Yolande, ce jour là sont parties : pas voulu rêver.
Ca joue sur le jeu, tout ça. Comme un meuble mal fagoté mais très marqueté qui bringuebale un peu. On y écoute le chant mélodieux du grincement du bois.
C'est le spectacle du spectacle sans spectaculaire, même si les plantes sont majestueusement posées là par la mort en personne (croit-on).
Jardin sur la scène (qui en l’occurrence est imaginaire) mais aussi dans l'intertextualité : un jardin littéraire intérieur qui est exposé pendant 1h15 environ, de Laure Adler (dite Labiche) à Pierre Michon (dit Chonchon). Ça épuise l'ado du fond de la salle qui sort son portable mais ça enjoue celui du second rang qui s'écroule (de rire, on vous rassure) quand il est question de monstres virtuels ou d’arrosage. Ça pousse, ça éructe, ça fait œuvre. Alors je pense à Pennequin, Jarry et confrères en pataphysique, Volodine ou deGroot. Bioulès aussi qui pointe son nez dans la cour des rêveurs.
Le mundillo potentiel se retrouve emboîté, au côtés de Françoise Morvan déguisée en Femen pour l'occasion. Au cœur de l'institution, on s'en moque beaucoup, dans tout l'entre-soi qu'il faut.
Si si, c'est la vérité puisque ça m'arrange. Je vous le dit : il toussait.
Les Vagabondes -Éloge de la potentialité et des jardins quantiques
de Alain Béhar
Avec Alain Béhar et Montaine Chevalier
Lumières : Claire Eloy.
Images et régies : Stéphane Couzot, Jesshuan Diné.
Et les regards vagabonds d’Antoine Wellens, Marie Vayssière, Daniel Romero, Cécile Marc, Alain Fourneau, Mireille Guerre, François Tizon, Renaud Bertin, Suzanne Joubert…
Production : Compagnie Quasi, coproductions hTh, Centre Dramatique National de Montpellier, CDPB, Théâtre du Bois de l’Aune et 3bisF à Aix en Provence.
Avec le soutien de Mèq Laboratoire de création numérique d’hTh, du théâtre Garonne à Toulouse, de la compagnie La Liseuse, de Josette Pisani, Marseille Objectif Danse et de la Friche de la Belle de Mai à Marseille …
Dates et lieux des représentations:
- Du 1er au 3 mars 2018 Ã HTH - CDN montpellier ( 34)