Looking for Lulu : un regard corrosif sur la condition de la femme
- Écrit par : Daniel Bresson
 Par Daniel Bresson - Lagrandeparade.fr/  On se souvient du personnage de Loulou campée par l’inoubliable Louise Brooks dans le film de Pabst de 1929. On ne sait pas toujours qu’il est né de l’adaptation de la tragédie de Frank Wedekind, La Boîte de Pandore, composée de 5 actes, 40 personnages et traversant Berlin, Paris et Londres. Natasha Rudolf et Sabrina Bus proposent une version contemporaine et dépouillée, resserrée sur Lulu avec seulement cinq comédiens. Le plateau du début nous fait penser à un chantier : au centre une surface en aluminium réfléchissante, une énorme table sur laquelle un homme travaille à l’ordinateur, une femme perchée sur un escabeau et coiffée d’un casque, des portants remplis de vêtement et de sacs, un homme vautré sur une chaise. Lulu y parait une femme forte, décidée, mais très vite on comprend qu’elle est traitée comme un objet (et même de « pièce de boucherie ») : on la manipule, on lui tape sur les fesses. Elle parait être sauvée de son amant le docteur qui doit se marier par le photographe crédule qui en tombe amoureux, mais on comprend très vite qu’elle quitte une prison pour retomber dans une autre, un « no man’s land où l’assouvissement du désir personnel est le seul repère ». La vision de chaque homme sur elle est différente, mais aucun au final ne la traite comme un être humain, comme le prouvent les prénoms dont ils l’affublent mais qui n’est jamais le bon. La scène avec son père est révélatrice des relations ambiguës et pernicieuses qu’elle entretient avec les hommes : maltraitance, perte de repères, manipulation familiale. Mais qui manipule qui ? Sabrina Bus se donne corps et âme dans son personnage. Sa performance est tout simplement éblouissante et elle entretient à merveille le trouble chez le spectateur quand à la véritable personnalité de Lulu. Elle incarne en tous cas une femme d’une force rare, authentique, qui verra mourir ses maris mais luttera pour sa survie, qui « appartiendra à tous mais sans jamais appartenir à personne » comme le déclare l’actrice. Elle est parfaitement entourée par les quatre acteurs masculins qui la soutiennent tout au long du spectacle et lui permettent de briller. La mise en scène de Natasha Rudolf montre avec impertinence et justesse la complexité des relations . Un spectacle risqué, courageux et un bel hommage à la liberté de la femme.
Par Daniel Bresson - Lagrandeparade.fr/  On se souvient du personnage de Loulou campée par l’inoubliable Louise Brooks dans le film de Pabst de 1929. On ne sait pas toujours qu’il est né de l’adaptation de la tragédie de Frank Wedekind, La Boîte de Pandore, composée de 5 actes, 40 personnages et traversant Berlin, Paris et Londres. Natasha Rudolf et Sabrina Bus proposent une version contemporaine et dépouillée, resserrée sur Lulu avec seulement cinq comédiens. Le plateau du début nous fait penser à un chantier : au centre une surface en aluminium réfléchissante, une énorme table sur laquelle un homme travaille à l’ordinateur, une femme perchée sur un escabeau et coiffée d’un casque, des portants remplis de vêtement et de sacs, un homme vautré sur une chaise. Lulu y parait une femme forte, décidée, mais très vite on comprend qu’elle est traitée comme un objet (et même de « pièce de boucherie ») : on la manipule, on lui tape sur les fesses. Elle parait être sauvée de son amant le docteur qui doit se marier par le photographe crédule qui en tombe amoureux, mais on comprend très vite qu’elle quitte une prison pour retomber dans une autre, un « no man’s land où l’assouvissement du désir personnel est le seul repère ». La vision de chaque homme sur elle est différente, mais aucun au final ne la traite comme un être humain, comme le prouvent les prénoms dont ils l’affublent mais qui n’est jamais le bon. La scène avec son père est révélatrice des relations ambiguës et pernicieuses qu’elle entretient avec les hommes : maltraitance, perte de repères, manipulation familiale. Mais qui manipule qui ? Sabrina Bus se donne corps et âme dans son personnage. Sa performance est tout simplement éblouissante et elle entretient à merveille le trouble chez le spectateur quand à la véritable personnalité de Lulu. Elle incarne en tous cas une femme d’une force rare, authentique, qui verra mourir ses maris mais luttera pour sa survie, qui « appartiendra à tous mais sans jamais appartenir à personne » comme le déclare l’actrice. Elle est parfaitement entourée par les quatre acteurs masculins qui la soutiennent tout au long du spectacle et lui permettent de briller. La mise en scène de Natasha Rudolf montre avec impertinence et justesse la complexité des relations . Un spectacle risqué, courageux et un bel hommage à la liberté de la femme.
Looking for Lulu 
 Interprète(s) : Brice Beaugier, Olivier Boudrand, Sabrina Bus, Benoît Hamelin, Alexandre Jazédé
 Mise-en-scène : Natascha Rudolf
 Son : Yann Richard
 Lumières : Cédric Enjoubault
 Diffusion : Jérôme Sonigo
 Attachée de presse : Elodie Kugelmann
 Administrateur : Rémi Bonnot
 Stagiaire : Miguel Rudolf-Cibien, Julien Tomasina
 Durée : 1h30
 A partir de 15 ans
- À 12H30 : DU 8 AU 30 JUILLET 2017 - RELÂCHES : 12, 19, 26 JUILLET à l’Espace Roseau - Avignon OFF 2017
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