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Festival MARTO 2017 : "Le public de la marionnette s'élargit de fait et les lieux non dédiés en programment de plus en plus."

  • Écrit par : Julie Cadilhac

MartoLe Festival MARTO!, spécialisé dans la marionnette et le théâtre d'objets, en est à sa 17ème édition. Bagneux, Antony, Châtillon, Clamart, Fontenay-aux-Roses, Issy-les-Moulineaux, Meudon, Malakoff et Nanterre...les lieux sont multipliés et chacun d'eux programme en fonction de la spécificité de son projet artistique : Antony avec le cirque, Châtillon avec l'espace public, Fontenay les arts du récit, Issy le jeune public... Séverine Bouisset, secrétaire générale de Clamart et co-directrice en intérim depuis que le directeur a été nommé au théâtre de Cherbourg, a répondu à nos questions sur un festival qui connaît un succès croissant.

Pour commencer peut-être, pourriez-vous nous expliquer la genèse de ce festival qui en est à sa dix-septième édition? Qui en ont été les initiateurs?

Trois directeurs, programmant chacun de la marionnette dans leur lieu respectif, sont à l'origine de ce festival : Farid Bentaieb, directeur à l'époque du Théâtre Jean Arp, scène conventionnée de Clamart, Pierre Ascaride directeur à l'époque du Théâtre 71, Scène nationale de Malakoff et Gérald Chatelain, directeur à l'époque du Théâtre des Sources à Fontenay-aux-Roses.

Qui, aujourd'hui, est responsable de la programmation?

Chaque directeur est responsable de sa programmation. Le collectif se réunit régulièrement pour échanger autour de ses pistes de programmation. La cohérence du tout est discutée collégialement.

Le festival a pour vocation d'accueillir des spectacles du champ de la marionnette et du théâtre d'objet : on nous annonce que « Marto s'élargit, s'enrichit, s'aère »…Est-ce le signe d'une fréquentation du public en perpétuelle augmentation chaque année? Et si oui, comment expliquez-vous cet engouement?

Il s'agissait avant tout de réinterroger et renouveler un festival qui en était à sa 16ème édition (17ème aujourd'hui). Y faire entrer des spectacles issus des arts de la rue (profitant du changement de période de novembre à mars et bénéficier d'un climat plus clément), du jeune public, des formes itinérantes (spectacles en caravane pour un petit nombre de spectateurs) ou insolites (spectacles en vitrine de magasins), et faire entrer de nouveaux partenaires (l'Université Paris Nanterre, Le Temps des Cerises à Issy-les-Moulineaux, l'Espace Culturel Robert Doisneau de Meudon. De nouvelles propositions verront encore le jour à l'occasion de la 18ème édition. Cela dit, le public de la marionnette s'élargit de fait et les lieux non dédiés en programment de plus en plus. C'est de surcroit une discipline protéiforme qui rencontre facilement tous les autres champs artistiques. Les mots de la Ministre en faveur de la discipline le 3 février dernier à Charleville Mezières devraient permettre d'accroitre encore la notoriété de la discipline.

C'est un festival qui veut porter "une attention particulière au jeune public". Dans la pensée collective, il semble pourtant que la marionnette et le théâtre d'objet soient souvent attribués à des spectacles destinés au jeune public…Le festival MARTO était d'abord, au contraire, d'abord à destination d'un public adulte?

Effectivement, à l'origine, le collectif revendiquait cette qualification de marionnette pour adultes. Aujourd'hui, nous considérons que cette notion est suffisamment ancrée (la marionnette ne se destine pas qu'aux enfants), ainsi depuis l'année dernière, certains de nos lieux proposent une programmation destinée aux enfants (Meudon et Issy-les-Moulineaux notamment).

Si vous deviez recommander deux spectacles "jeune public" de cette édition, lesquels spécifiquement citeriez-vous?
"Médée la petite" – cie Espace Blanc le 17 mars à Issy les Mx et Mix Mex, et la création de Tro-Héol le 24 mars à Meudon.

Qu'appréciez-vous, personnellement, dans ce genre de spectacles?

Justement le fait que cette discipline puisse rencontrer toutes les autres, elle n'est jamais figée et se réinvente en permanence depuis toujours au contact des autres arts. Aujourd'hui, quand on parle de "marionnette", on parle autant de Bunraku (marionnette traditionnelle japonaise) que des arts numériques…Tout peut être objet de manipulation : la matière, le son, la lumière, les individus...

Certains spectacles du festival se joueront au théâtre Jean Arp. Pourriez-vous nous en dire un mot en particulier?

Difficile de choisir... La Nuit de la marionnette est un événement phare bien sûr puisqu'il s'agit d'une déambulation un peu folle une nuit durant à travers le théâtre et ses lieux les plus insolites (bureaux, loges, cinéma, marché couvert…). Chaque groupe de spectateurs part à la découverte de spectacles proposés par des compagnies repérées ou émergentes. Une expérience autant sensorielle qu'artistique!
"L'Institut Benjamenta" est le spectacle que Bérengère Vantusso a créée au Festival In d'Avignon en 2016, à partir du texte de Robert Walser. "Ruines" est un spectacle issu des arts numériques et "A travers la Cerisaie" est la dernière création d'une toute jeune artiste russe issue de l'Ecole Supérieure Nationale des Arts de la Marionnette (ESNAM). Une programmation diversifiée donc. Mais chaque lieu accueille une programmation belle et singulière, c'est ce qui fait toute la richesse de ce Festival.

Le site du Festival

 

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