Pietragalla et Derouault : la fusion des corps amants
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ On peut être résolument réfractaire à la danse contemporaine. Sauf qu’ici, il s’agit d’une reine. La reine Pietragalla : « « Je t’ai rencontré par hasard » est un voyage intime, un chemin à travers ce qui peut constituer le lien amoureux, humain et singulier de deux êtres, annonce t’elle : une pièce sur le présent, la durée et le mouvement des sentiments et parfois leurs volatilités ».
Et il faut reconnaître que la magie opère, comme à chacun de ses spectacles : c’est beau, drôle, sensuel et envoûtant. Comme la magie de l’amour… qui s’adresse à notre part d’inconnu, c’est bien connu. Notre part à la fois animale et cérébrale. Car ils parlent (un peu) dans certains « tableaux ». C’est peut-être l’épreuve la plus difficile, le plus haut témoignage de soi-même. Qu’est ce qui est déterminant dans une rencontre ? Un regard, un geste, une attitude, un silence, une étincelle qui jaillit, une magie qui se crée, un moment de grâce que l’on définit comme un choc amoureux. Et puis le couple se forme, il s’inscrit dans l’espace et le temps, se constitue de multiples choses, sensations, références qu’ils se sont mutuellement permis de découvrir en eux. Ici le couple, mis en scène dans sa simplicité, par Marie-Claude Pietragalla et Julien Derouault, son mari danseur, symbolise la relation d’un homme et d’une femme, l’étincelle d’une rencontre, le jaillissement des interrogations et la notion du temps, réinventant à chaque instant leur histoire. Cette création marque une étape dans le processus de travail du Théâtre du Corps, dix ans après « Souviens-toi… », première pièce pour la compagnie « Théâtre du corps ». Dans ce spectacle, déjà créé par et pour eux-mêmes, les chorégraphes traitaient de la mémoire palpable, du temps qui s’enfuit, laissant place aux souvenirs de l’âme, de ces traces indélébiles qui construisent les êtres à travers les différents âges de la vie et qui les affirment en devenir. En quittant ce paradis de l’éphémère, les grands mythes passent par une histoire personnelle où les moments de vie, la naissance, l’amour, la transmission de la mémoire collective fleurissent à la lumière créative : « Je le vis, je rougis, je palis à sa vue ; un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ; mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ; je sentis tout mon corps et transir et brûler. »
Je t’ai rencontré par hasard
Compagnie Théâtre du corps
Pietragalla / Derouault
Aux Folies Bergère, jusqu’au 21 février 2016
22, rue Richer – 75009 Paris / www.foliesbergeres.com
Tel : 01 44 79 98 60
En tournée en 2016:
- 26-27-28 février / à Lyon (69) - Radiant Bellevue ( Caluire
- 1 mars / à Joué-lès-Tours
 ( 37) - Espace Malraux
- 8 mars / à Le Blanc-Mesnil ( 93) - Théâtre 9
- 22 mars / à Lille ( 59) - Théâtre Sébastopol
- 29 mars / Ã Marseille ( 13) - Le Silo
- 8 avril / à Liège
- 9 avril / Ã Bruxelles
- 27 mai / Ã Lausanne
- 25 octobre / Ã Paris (75) - Salle Pleyel