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L’épée, la famine et la peste – tome 2 : une magnifique conclusion pour un dyptique féroce et profondément émouvant

  • Écrit par : Sylvie Gagnère

faminePar Sylvie Gagnère - Lagrandeparade.com/ Dans le premier tome de ce diptyque, nous avons suivi les destins de Sulyvahn, Cillian et Erin. Ensemble, ils rassemblent leurs forces pour vaincre l’inquisition.

Nous nous attendions à les retrouver dans la suite de leurs aventures, mais c’est à un changement radical de regard que nous invite l’autrice. Elle s’attache maintenant aux pas de leurs ennemis jurés, Conrad et Lile, inquisiteurs et bras droits du terrifiant Moine Écarlate. Tous les deux sont farouchement déterminés à protéger l’Inquisition. Toutefois, le lecteur s’aperçoit bien vite que le couple cache lui aussi un terrible secret. S’approcher de Sulyvahn fait ressortir la violence, la haine, mais également l’amitié et l’amour, teintés des ombres du passé.

Au fur et à mesure de leur avancée, Aurélie Wellenstein nous délivre des bribes du passé, des morceaux d’informations qui éclairent d’un jour nouveau les évènements racontés dans le premier tome. Nos certitudes volent en éclat, tandis que les relations entre ces êtres brisés se complexifient. Chacun des personnages évolue grandement dans ce récit, de Lile, qui acquiert une humanité poignante, bien qu’elle ne le soit plus réellement, à Cillian, qui choisit enfin son destin, de Conrad qui affronte son vécu à Sulyvahn, que la douleur a envahi au point de ne plus pouvoir exister en dehors d’elle, ou Erin, qui doit prendre la voie de la justice ou celle de la vengeance. Le lecteur se perd dans ce dédale où le changement de point de vue radical nous montre toute l’histoire sous un jour nouveau. Où est la vérité ? Est-ce que certains des protagonistes mentent ? Ou bien tous ? Ou, tout simplement, la vérité est-elle bien plus complexe qu’il n’y paraît ?

L’autrice réussit le tour de force de nous offrir des personnages qui ne sont ni bons, ni méchants, mais humains, avec leurs qualités et leurs faiblesses, confrontés sans cesse aux choix qui déterminent in fine qui ils seront. Leurs relations sont empreintes d’amour, mais aussi de colère et de haine, de confiance et de rejet, d’attirance et de répulsion. En eux s’entrechoquent leurs croyances, leurs sentiments, leurs doutes…
L’autrice approfondit l’univers dans lequel elle a bâti son intrigue, ce royaume envahi par le désespoir et la violence, où brille une lueur d’espoir, lorsque les humains comprennent et acceptent ce qui les lie aux animaux.

Dans ce monde où toute espérance semble bannie, ce sont pourtant les valeurs d’entraide, de solidarité et de fraternité qui permettent aux hommes de se relever et de grandir. Capables du pire comme du meilleur, ils doivent s’inspirer des animaux, eux qui souhaitent, qui peuvent, nous guérir et nous apaiser.

Le rythme est nerveux et ne nous laisse aucun répit, l’écriture toujours aussi visuelle nous immerge complètement dans ce texte rude, mais beau, émouvant et vibrant. L’intensité est au rendez-vous d’un récit violent et sombre, qui s’éclaire d’une formidable bouffée d’espoir, alors que les protagonistes de cette histoire acceptent leur nature profonde et choisissent de construire plutôt que détruire.

Mention spéciale pour les extraordinaires couvertures d’Aurélien Police, pour ce cerf et cette lionne qui se répondent d’un tome à l’autre.

L’épée, la famine et la peste – tome 2
Autrice : Aurélie Wellenstein
Illustration de couverture : Aurélien Police
Éditions : Scrineo
Parution : 16 février 2023
Prix : 21 €

 

 

 


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