Le Bruissement des feuilles : le roman des amis et de la solidarité
- Écrit par : Serge Bressan
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Une confidence : « Je me suis toujours sentie moi-même en marge de la société ». Et puis, des mots comme une note d’intention : « Comme dans mes romans précédents, j’ai souhaité transmettre ma passion pour les paysages australiens ». Confidence et intention prononcées par Karen Viggers, née à Melbourne, vétérinaire spécialiste de la faune sauvage et romancière. Arrive en VF « Le Bruissement des feuilles », son quatrième roman après « La Mémoire des embruns » (2015), « La Maison des hautes falaises » (2016) et « Le Murmure du vent » (2017) pour un total de ventes, à ce jour, de 800 000 exemplaires en France. Une fois encore avec l’écrivaine australienne, c’est le dépaysement garanti. Mais pas que… Depuis ses débuts en littérature, elle explore des thèmes comme la mort, la famille, le mariage ou encore l’amitié…
Ainsi, avec « Le Bruissement des feuilles », on est encore et toujours en Australie. En Tasmanie du sud, précisément. Là, on y retrouve Miki, jeune fille de 17 ans. Elle a grandi dans une ferme, dans une famille chrétienne fondamentaliste, très stricte sur le plan religieux. Un jour, la ferme est anéantie par un incendie, les parents y perdent la vie. Dès lors, Miki et son frère Kurt sont livrés à eux-mêmes, la jeune fille se réfugie dans la lecture de Charlotte Brontë et Thomas Hardy, des « Hauts de Hurlevent » ou encore du « Vieil homme et la mer », voudrait découvrir le monde et goûter à la liberté- on lit : « Miki pensait souvent à l'allée qui partait de la ferme, elle l'imaginait rejoindre d'autres chemins puis la route qui conduisait à Hobart »… Pour survivre, dans un petit village forestier, le frère (qui trempe dans de mystérieuses activités) et la sœur vont ouvrir un restaurant. C’est là, dans cette nature sauvage, qu’elle va faire la connaissance de Leon. Lui, il vient de l’île Bruny qu’il a quittée pour un job de garde-forestier. Il lui a commandé un burger sans la traditionnelle tranche d’ananas… Tout comme Miki, Leon a les pires difficultés à se faire des amis.
Au fil des pages, on va apprendre que Leon aurait dû être bûcheron, ce qu’on est de père en fils dans la famille, ce que fut son père à présent bien trop faible pour pouvoir frapper, battre sa mère. Il est donc devenu garde-forestier, ce qui a causé un grand trouble chez son grand-père qui lui lancera : « L’industrie du bois, c’est poétique. De mon temps, c’était juste un boulot »… Arrivé dans le village, Leon souhaite s’intégrer. Il n’a pas d’amis, il rencontre Miki, elle aussi en quête d’amitié. Commentaire de l’auteure Karen Viggers : « Nous avons tous un bagage familial. Pourtant, c’est souvent par le biais des amitiés que nous lions que nous pouvons le mieux nous comprendre. Grâce à ces personnes extérieures qui, sans nous imposer de valeurs ni d’inhibitions, font preuve de bienveillance et de compréhension. C’est ainsi que les amis deviennent une famille choisie. L’amitié a le pouvoir de la vie… » Et c’est ainsi que Miki et Leon vont partir explorer les forêts d’eucalyptus et les montagnes de Tasmanie, et essayer de sauver de l’extinction les diables de Tasmanie. Avec « Le Bruissement des feuilles », Karen Viggers signe le livre de la solidarité et de l’amitié…
Le Bruissement des feuilles
Auteur : Karen Viggers
Editions : Les Escales
Parution : 11 avril 2019
Prix : 21,50 €