Mes Maillots jaunes: Eric Fottorino se souvient…
- Écrit par : Serge Bressan
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Un fil. Il est jaune, comme d’autres sont rouges. Il est jaune comme celui du maillot dont on fête, cette année, le centième anniversaire et attribué la première fois le 19 juillet 1919 à Grenoble au départ de la 11ème étape du Tour de France, jaune comme la couleur du quotidien « L’Auto » qui organisait alors la course. Un fil qui traverse « Mes Maillots jaunes », le texte d’Eric Fottorino, journaliste (ancien directeur du quotidien « Le Monde » et fondateur de l’hebdo « Le 1 » et des revues « America » et « Zadig ») et écrivain de belle réputation (« Baisers de cinéma », « L’Homme qui m’aimait tout bas » ou encore « Dix-sept ans »). « Fotto » aime passionnément le vélo, a été cycliste amateur et évoque « tous les mois de juillet de la vie, quand la vie s’arrête pour laisser passer les coureurs. On a le cœur qui bat, des yeux de Chimène pour un peloton qui étire sa pelote bariolée sur les routes de France. C’est un jeu d’enfant, un jeu d’été, le domaine réservé du rêve, de l’héroïsme sur deux roues, une manière de donquichottisme… » Il rappelle aussi des mots attrapés au vol dans le film de Jean-Pierre Jeunet, « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » : « Le Tour c’est comme l’amour, on l’attend longtemps et il passe vite ». On a envie d’ajouter : il passe vite, oui, mais on ne l’oublie jamais. Ainsi, dans ce récit personnel, Eric Fottorino se souvient. Des maillots de la légende- les Italiens Coppi et Bartali, les Français Roger Lapébie, Vietto, Robic, Bobet et Anquetil. Des maillots, aussi et surtout, d’Eddy Merckx, de Luis Ocana, de Bernard Thévenet, de Bernard Hinault, de Laurent Fignon. A toutes les pages de « Mes Maillots jaunes », brillent l’héroïsme, des triomphes et aussi des drames, ces hauts faits qui, en juillet, mettent la France en roue libre…
Mes Maillots jaunes
Auteur : Eric Fottorino
Editions : Stock
Parution : 22 mai 2019
Prix : 19 €
[bt_quote style="default" width="0"]Nos petits coureurs chercheurs d’or appartenaient à tous les pays de la petite reine : France, Italie, Belgique, Espagne, Pays-Bas, Suisse ou Luxembourg. Les frontières de la planète vélo n’avaient pas conquis l’Amérique, la Colombie ou l’Australie. Mais à y regarder de plus près, mon peloton cultivait l’anachronisme. Nourri des récits anciens lus dans de vieux « Miroir-Sprint » exhumés d’un grenier, je faisais cohabiter Bobet et Merckx, Coppi et Anquetil, Bahamontes et Thévenet. Faute d’être invincibles, nos héros étaient immortels. La tunique jaune leur tenait lieu d’habit vert…[/bt_quote]