Le nouveau combat des éditions Wombat ! :.... ou la vie secrète des artistes et écrivains...
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.com/
- J'apporte la réponse. C'est au public de trouver la question, dit cet artiste qui se pavane devant un mur jaune où il y a écrit Oui en très grand.
- J'apporte la réponse. C'est au public de trouver la question, conclut ce même pseudo artiste devant un mur jaune où il y a écrit Non en grand.
C'est un artiste, manifestement très content de lui, qui l'affirme au début, et à la fin de L'amusant Musée, ou le jeu de l'art, de Jean-Luc Coudray et Isabelle Merlet, préfacé par le dessinateur Belge Philippe Geluck. Un mini-album se moquant gentiment du monde de l'art contemporain, et notamment des vernissages : « J'ai l'air comme ça, mais en réalité je m'en tape le coquillard de savoir ce qu'est ou n'est pas l'art, écrit Geluck. Chacun fait ce qu'il veut et chacun prend comme il l'entend (...) Comme ils me font plaisir, ces deux-là , à croquer ce milieu que j'aime tant. Quelle élégance dans la réalisation ! Quelle subtilité dans l'analyse ! On dirait qu'ils ont scrupuleusement noté tout ce qui se dit dans les vernissages ou les salons d'art. Et pourtant, tout est inventé. En nous racontant leur monde de l'art, ils en créent un autre, plus vrai que le vrai ».
Est-ce de l'art ou du cochon ? À l'heure où les œuvres d'art se réduisent à des « concepts » (de Jeff Koons le commercial à Banksy le politique), voire à de simples discours sur l'art, la question se pose de plus en plus souvent. Portant un regard, à la fois caustique et ludique, sur l'art contemporain, avec une souriante ironie teintée d'absurdité, les dessins humoristiques dialogués de Jean-Luc Coudray et Isabelle Merlet nous plongent dans un univers tout en chatoiements séducteurs et profondeurs superficielles, où c'est parfois la mauvaise foi qu'on porte au rang d'art. C'est bien vu, pas trop méchant mais délicieusement bête.
L'amusant Musée, ou le jeu de l'art
Editions : Wombat
Auteurs: Jean-Luc Coudray et Isabelle Merlet
Préfacé par le dessinateur Belge Philippe Geluck
Collection : Les iconoclastes
128 pages
Prix : 17 €
Parution : 19 septembre 2019
Chez le même éditeur, Wombat - qui continue de publier des perles, à la fois légères et pleines de bon sens (les œuvres écrites de Roland Topor, entre autres) -, James Thurber (1894-1961), écrivain et dessinateur américain, qui fut, durant plus de trente ans, un des plus grands talents de l'âge d'or du magazine New Yorker, est une fois de plus sorti de l'oubli. Connu pour être l'auteur de La Vie secrète de Walter Mitty (adapté deux fois au cinéma, récemment par Ben Stiller, en 2014), ainsi que pour sa drolatique biographie, Ma chienne de vie, il est également l'auteur d'une parodie de thriller : L'Homme qui en savait trop peu : « L'intérêt de Thurber pour le monde du crime semble avoir été celui d'un homme timide testant son courage face à ses propres peurs », écrit Donald Westlake, un des maîtres du polar (drôle) dans sa préface. Un homme dont l'amour pour les « limiers » transparait dans toute son œuvre. Westlake fait allusion ici aux chiens récurrents qu'il dessinait invariablement, en train de remonter la piste... du crime selon Thurber.
L'homme qui en savait trop peu
Editions : Wombat
Auteur : James Turber
Préfacé par Donald Westlake
Traduit de l'anglais (USA) par Jeanne Guyon
Collection : Les insensés
192 pages
Prix : 18 €
Parution : 22 août 2019
Biographie:
-Née en 1967 à Mulhouse, Isabelle Merlet fait des études d'Arts appliqués. Elle enseigne un temps les Arts plastiques avant de découvrir, en 1991, la couleur de bande dessinée. Elle collabore aujourd'hui avec des auteurs tels Ruppert & Mulot, Blutch, Catherine Meurisse, Taiyô Matsumoto, Hugues Micol, Jean-Marc Rochette, etc., pour de nombreuses maisons d'édition de BD. En 2014, travaillant sur le dernier film d'Alain Resnais Aimer, boire et chanter, elle rencontre le maître de quatre-vingt-onze ans – rencontre qui réveille une créativité un peu endormie. En 2015, elle commence le projet de L'Amusant Musée avec Jean-Luc Coudray et profite d'une résidence à la Maison de la littérature de Québec pour élaborer son bestiaire. Ses portraits et dessins sont parus dans Le Vif, Télérama, Sud-Ouest et Pandora. Après avoir réalisé plus de quatre-vingts albums de BD en tant que coloriste, elle publie ici son deuxième livre en tant que dessinatrice.
-Né en 1960 à Bordeaux, Jean-Luc Coudray écrit des nouvelles, récits, essais, textes humoristiques, poésies, scénarios de dessins d'humour ou de BD. Il dessine également des strips (dont « Béret et Casquette », publié dans Sud-Ouest, qui a obtenu l'As du Strip en 1991). Il a travaillé pour diverses revues comme Fluide glacial, Psikopat ou La Décroissance.
-Jean-Luc Coudray a publié une cinquantaine de livres, parmi lesquels les textes Le Guide philosophique de l'argent (Le Seuil) et Lettres d'engueulade (L'Arbre vengeur). Il a travaillé entre autres avec Moebius, Lewis Trondheim (Nous sommes tous morts, L'Association), Régis Lejonc ou son frère Philippe Coudray. Il a obtenu le Prix de Poésie Paul-Valéry en 1982 et un Alph'Art au festival d'Angoulême en 1990 pour Séjour en Afrique avec Alain Garrigue. Ses histoires de Monsieur Mouche (éditions i, 2019) ont été illustrées par 48 dessinateurs de BD tels Loustal, Druillet, Boucq, etc. Ses strips ont été réunis en anthologie sous le titre Je suis heureux par vengeance (La Boîte à Bulles, 2014).