Par Victor Waqué - Lagrandeparade.com/ Une pluie battante frappe notre imaginaire. Dans une nuit tumultueuse, l’obscurité réunit deux campeurs sous un abri de fortune.

Deux pauvres êtres, qui n’ont pour gîte qu’un maigre sac de couchage, et comme couvert des boites de conserves insipides. Ils semblent manquer de tout. Même les mots semblent leur manquer, trop aspirés par des idées noires, celles d’un passé meilleur, et d’un futur compromis. Nous passons cette triste soirée avec eux. Il sera question de crise environnementale. De la nécessité d’agir. De l’incapacité à le faire. De l’impuissance. De la peur qui ronge. Du désir de jouir malgré tout.
Dans « Déluge Â», le silence est roi. Le silence laisse raisonner le désarroi des protagonistes. Il nous fait plonger dans ce vide, celui d’esprits incapables de solutionner. Incapable de choisir. Incapable de s’épanouir. Mais forcés à faire face. Les personnages s’expriment, mais ne parviennent pas à s’écouter, ni à se comprendre. Ils parlent pour eux, entourés de ce paysage sombre et lugubre. Ce silence nous immerge, nous absorbe, mais nous plonge parfois dans la torpeur. Car la lenteur du rythme, la discontinuité des dialogues parfois nous perdent, malgré la qualité du jeu des comédiens.

Déluge 
Auteur : Laure Loaec
Mise en scène : Frédéric Thibault, Zakariya Gouram, Ambre Febvre
Avec  Amandine Pudlo, Julien Héteau

Dates et lieux des représentations: 
- Jusqu'au 2 mai 2023 au Funambule Montmartre ( 53 rue des saules, 75018 Paris)