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L'oiseau bleu : le bonheur est dans le conte

  • Écrit par : Christian Kazandjian

l'oiseau bleuPar Christian Kazandjian - Lagrandeparade.com/ L’oiseau bleu nous entraîne, sur les chemins enchantés de l’imaginaire, à la recherche du bonheur.
Un soir de Noël. Dans la cabane de pauvres bûcherons, Tyltyl et sa poupée Mytyl regardent, envieux et éblouis, les agapes se déroulant chez les riches voisins. Elles se pourlèchent les doigts enrobés de pâtisseries imaginaires, lorsque survient, sous la forme d’une vieille femme, une fée. Cette dernière demande à la gamine de ramener l’oiseau bleu qui permettra à sa petite-fille malade de recouvrer la santé. Voilà donc Tyltyl engagée dans cette quête, avec pour compagnons, sa chatte, son chien et le bonhomme en pain d’épices. Après avoir affronté les dangers, les embuches, croisé d’étranges êtres, avoir revu ses grands-parents morts, Tyltyl rentrera bredouille : l’oiseau bleu se trouve, en fait, dans la cage accrochée au mur de la masure. Tout cela ne fut qu’un rêve ? Qui sait ?

Une belle humanité

L’oiseau bleu est la libre adaptation de la pièce pour enfants du même nom, en six actes et douze tableaux de Maurice Maeterlinck, prix Nobel de littérature en 1911. Les adaptatrices, Lucie Cantet et Cécile Coves, qui interprètent la vingtaine de personnages, ont resserré l’œuvre et en ont gommé les aspects les plus sombres. Ce conte philosophique sur la quête du bonheur utilise tous les ingrédients propres au genre : bonne fée, mauvais sujets, animaux, plantes et objets doués de parole, et fin heureuse comme il se doit. La réalité sociale perce, ça et là (riches et pauvres, ambition et violence). Mais la grande humanité qui baigne tout le récit est là pour rappeler que le bonheur est un droit pour chacun de nous.

Une ambiance merveilleuse

La mise en scène, soucieuse de titiller l’imagination des spectateurs, jeunes et adultes, s’appuie sur le dépouillement du décor : c’est le verbe qui donne corps aux lieux et aux objets, avec toutefois un recours à certains accessoires. Le jeu des comédiennes, entre mime et Commedia dell’arte, crée le liant de cette atmosphère fantastique et merveilleuse. Car nous y nageons en plein et pour notre plus grand plaisir : les arbres parlent, chantent et dansent ; comme le chien ; quant à la chatte, aux gestes affectés, elle arbore un délicieux accent espagnol, alors que le bonhomme en pain d’épices tremble de tout son corps, sans en perdre une miette. La forêt, siège de toutes les peurs et source de fantasmes, comme dans tout bon conte, y joue un rôle prépondérant. Tout est donc permis, comme de retrouver des aïeux disparus. Les deux comédiennes s’en donnent à cÅ“ur-joie, faisant don de leur corps, de leur incroyable énergie, pour égayer le spectateur et dessiner cette allégorie toute simple du bonheur. Un spectacle, où l’on rit beaucoup, ou l’on a (un peu) peur, à fortement conseiller aux enfants (à partir de 6 ans) et aux adultes (parents ou non).

L’oiseau bleu
D’après Maurice Maeterlinck
Adaptation et jeu : Fiona Levy et Cécile Coves
Mise en scène : Salomé Elhadad Ramon

Dates et lieux des représentations: 
- jusqu’au 15 décembre 2021, les mercredis et dimanches au théâtre Les Déchargeurs, Paris 1er (01.42.36.00.50.) 

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