Les amoureux de Shakespeare : J'expire de rire… au Théâtre de poche
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Vous avez besoin de rire ce moment ? Mais sans vous passer de votre cerveau… Nous avons ce qu’il vous faut (ça rime) : la compagnie Les Mauvais élèves (qui pourraient se taxer d’insolents, ou d’irrévérencieux, plutôt, parce qu’ils sont exxxxxcellents) s'inspire du Songe d'une nuit d'été du grand, de l’immense, que dis-je : de l’incontournable William. S pour leur spectacle humoritique intitulé Les amoureux de Shakespeare.
Nous sommes en Angleterre dans les années 60. Quatre jeunes londoniens : Héléna, Hermia, Démétrius et Lysandre se retrouvent dans une forêt autour d’un feu de camp. Deux des jeunes gens s’aiment mais Hermia se fait désirer. Quant à Héléna, folle amoureuse de Démétrius, elle est confrontée à son quasi dégoût car lui aussi n’a d’yeux que pour la distante Hermia. Bref, les garçons n’en n’ont que pour Hermia alors qu’Héléna est maltraitée, mal-aimée. Voyant cela les Pucks (êtres magiques de la forêt) imaginent un stratagème : grâce à une plante magique, à son réveil, Démétrius est censé aimer la première personne qu’il verra. Vous avez deviné… Il y aura erreur sur les personnes et les quiproquos naîtront. Héléna surtout sera persuadée d’être la cible d’un odieux complot tandis qu’Hermia qui avait deux prétendants se retrouvent vexée d’être ignorée. Les scènes comiques sont entrecoupées de chants a cappella : onze chansons censées correspondre aux états d'âme des personnages. Qui vont des Beatles aux Kinks, en passant par les Troggs, le tout dans une atmosphère « sixties » aussi kitsch qu’exacerbée… Carrément caricaturée gentiment, entre période peace and love et gentleman farmer.
Evidemment, les fanatiques du théâtre élisabéthain peuvent avaler leur chapeau, voire leur parapluie et chapeau melon, mais qu’est-ce que c’est drôle. Les quatre jeunes comédiens (Elisa Benizio, Valérian Béhar-Bonnet, Bérénice Coudy et Antoine Richard) présentent une œuvre fantaisiste à l’humour très franco-british. Que les anglophobes se rassurent, ça cause la France et on n’entend que l’accent anglais. L’ensemble fait immanquablement penser aux Monty Python, ce qui est évidement un immense compliment. Mais aussi au meilleur du Splendid, époque Le père noël est une ordure. Sans oublier, of course, la patte de Shirley et Dino, qui les ont mis en scène, au point qu’on croit voir parfois Shirley sous les traits d’Héléna l’ingénue à la voix si aigüe. Les comédiens sont plein d’entrain, de fougue et d’énergie. On se croirait parfois aussi dans un dessin animé de Tex Avery, ou un film de Jackie Chan… Voire dans la Panthère rose, de Black Edwards… bref les références sont nombreuses et tapent justes mais le texte reste celui du grand, de l’immense Shakespeare qui a dû se retourner dix fois dans sa tombe. Shirley et Dino avaient dejà monté leur premier spectacle "Les Amoureux de Marivaux". Trois ans après, suite au succès, ils réitérent l'expérience avec bonheur. On en redemande : vivement Les amoureux de Molière, ou de Corneille ?
Les Amoureux de Shakespeare, d’après Le songe d’une nuit d’été, par « Les Mauvais Élèves », dans une mise en scène de Shirley et Dino.
Artistes : Valérian Béhar-Bonnet, Elisa Benizio, Bérénice Coudy, Antoine Richard

Metteur en scène : Shirley et Dino
Au Théâtre de Poche, du mardi au samedi 21 h : 75, boulevard du Montparnasse – 75006 Paris
Tel : 01 45 44 50 21 / www.theatredepoche-montparnasse.com