Nature : un album pour tous ceux qui apprécient les voix légères !
- Écrit par : Dominique Flacard
Par Dominique Flacard - Lagrandeparade.com/ Le premier enregistrement de Cécile Andrée, Nature, sort le 15 Mars 2019 chez Inouie distribution. The wheel of life, la roue de la vie, première composition de l'album est choisie pour le représenter dans un clip où la vie est symbolisée par des bulles de savon. Texte en anglais, sons voisés, sons tenus et onomatopées expriment l'incertitude et le doute qui habitent la parolière qui est la chanteuse elle-même. Entourée des talentueux Ben Rando au piano, Cédric Bec à la batterie et Olivier Lalauze à la contrebasse, elle interroge l'harmonie des sons, du corps, de l'âme et de la nature à travers la symbiose entre les instruments, la voix démultipliée ou doublée par ces instruments. Une voix légère qui préfère suggérer, plutôt que dire. Des tableaux sonores campent la nature, l'environnement mais surtout la nature de l'âme qui s'élève jusqu'à sa propre canopée. « Ce qui m'intéresse, dit-elle, c'est d'aller chercher des émotions. D'exprimer des sensations avec une économie de mots. » Trois chants sont composés sur des haïkus, forme poétique japonaise concise : « Let the stone fall », « Softly as a rythme», « Entre ciel et mer, quitter la peur du vide. Retour en arrière, simplement impossible. Après la vague, vogue à nouveau ».
La voix, centrale, dans cet album qui oscille entre jazz et pop, propose un jeu linguistique entre les onomatopées et les vocalises, le français et l'anglais d'où l'anglais sort gagnant. En effet, sur les onze chants, dix sont en anglais et un « entre ciel et mer », composé en hommage aux calanques de Marseille où réside à présent la chanteuse, est écrit en français. Les compositions sont originales, à l'exception de deux chants, I was brought to my senses de Sting, dont l'introduction est chantée a capella, et Street Spirit de Radio Head, qui sont des reprises. Quant au chant mélancolique, Canopy, dont la chanteuse nous dit que c'est un de ses mots préférés, il est composé sur un thème de Kenny Wheeler et remarquablement mis en valeur par un pianiste inspiré, friand d'harmonies subtiles.
Revenons au premier titre, The wheele of life, dans lequel l'auditeur découvre la voix légère, quasi désincarnée, qui crée l'homogénéité de l'album. Elle plane sur un accompagnement pianistique répétitif tout en contretemps et syncopes. La mélodie des couplets formée de trois sons descendants, simple à mémoriser est quelque peu déprimante par son absence d'envol. Par conséquent, l'arrivée du refrain est percue comme bienfaisante car c'est une ouverture vers l'ascentionnel, toujours de petits ambitus : une quarte. Cette ouverture se retrouve et se déploie jusqu'à la neuvième, dans un pont en sons voisés, lumière réconfortante qui aboutit à une improvisation légère et plus dynamique relayée avec brio par le pianiste accompagné du batteur qui joue tout en subtilité. La clarté du refrain nous inonde alors à nouveau. Le tempo plus rapide à la fin de la chanson, les ruptures harmoniques, rythmiques contrastent avec le début de la composition qui émerge d'un unique son tenu dont le timbre évoque celui d'un instrument à roue médiéval : la chiffonie. On l'a compris l'écriture et l'arrangement de ce chant révèle du métier.
Mélodies écrites ou improvisées, paroles ou onomatopées, sons voisés, fusion sonore et symbiose entre les instruments et la voix signent ces tabeaux sonores dont le source d'inspiration est le lien entre la nature et l'âme pour tous ceux qui apprécient les voix légères.
Nature
De : Cécile Andrée
Paniermusique.fr - Inouie distribution
Dans les bacs : 15 mars 2019
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