Rocky et "Soft Machines" : Enlevez vos doudounes, c'est l'hiver !
- Écrit par : Virginie Gossart
Par Virginie Gossart - Lagrandeparade.fr/ Difficile de ne pas voir dans le titre du premier album du groupe Rocky un clin d'oeil au cultissime "Sex machine" de James Brown. Et ce n'est ni la voix délicieusement soul de sa chanteuse Inès Kokou, ni la superbe pochette de l'album - où la belle sauvageonne est exposée dans un aquarium de luxe, telle une bête de scène et de strass - qui viendront nous contredire. Rocky est avant toute chose une machine à danser. Impossible en effet de ne pas remuer frénétiquement ses muscles fessiers en entendant la ligne de basse du premier titre de l'album, "Apologize". Les vertiges de l’amour nous sont racontés en anglais, parfois même en langue togolaise mina, sur des musiques qui tiennent le pari de surprendre à chaque nouveau titre tout en étant calibrées pour le dancefloor.
Les lillois Laurent Paingault (guitare, basse et clavier) et Tom Devos (percussion et clavier) font de la musique depuis la fin des années 1990. Rejoints ensuite par Olivier Bruggeman (clavier et basse), ils jouent à Lille dans une première formation pop rock mais ne résistent finalement pas à l’appel de la danse, des clubs, et des machines. S'intègrent alors les sons de Mandchester, du New York du début des années 1980 et de la house originelle de Chicago. La voix d’Inès Kokou, grandie en banlieue parisienne et fan de R’n’B et de rap contemporain, viendra ajouter l'énergie solaire de sa voix et de sa présence scénique au groupe en 2010.
Après une première partie de The Shoes en 2011, la formation sort en 2013 un EP produit par Guillaume Brière – qui n'est autre que la moitié de The Shoes -, et mixé par Stéphane Briat (qui a travaillé entre autres avec Air, Sébastien Tellier, Phoenix…). On y sent déjà , dans un mélange constant de styles musicaux divers – électro, dance music, post-punk, rock, pop, disco - l'influence d'artistes comme LCD Soundsystem, Caribou, !!! ou encore Hot Chip.
L'album "Soft Machines" est sorti fin octobre 2016. Le premier titre, "Apologize", assume totalement sa facture électro-pop mixée pour nous faire transpirer, mais cette première impression est vite nuancée par un second extrait, "Band against the wall", où guitares et vraie batterie sont à l'honneur et où l'on sent des chemins moins balisés. Ce titre nous a d'ailleurs vraiment (mais vraiment beaucoup) rappelé les mélodies psyché de Gap Dream, sur son album "Shine your light" sorti en 2013. Même coolitude et même soleil de Californie en arrière-plan. On est donc plutôt conquis par un album où chaque morceau explore une nouvelle facette musicale. Inès Kokou y montre un mélange de sensualité et de combativité qui devrait enflammer les scènes de tout bord. Mention spéciale à "Edzinefa Nawo" et à ses rythmes samba, ainsi qu'à "Love is a soft machine", pépite new wave que ne renierait pas New Order.
Rocky s'annonce donc comme une belle découverte, formation électro-pop, certes, mais renouvelant ses influences et références pour créer un album métissé et lumineux, déjouant sans cesse les clichés et les étiquettes qu'on pourrait être tenté de lui coller.
Premier album, "Soft Machines", sorti le 21/10/2016.
- 16 novembre 2016 au Festival Haute Fréquence - Boulogne-sur-mer
- Release Party le 26 novembre 2016 au Cenquatre à Paris.
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