Wahada : une célébration chorégraphique superbe de l'Amour d'Abou Lagraa
- Écrit par : Edith Huguet
Par Edith Huguet - Lagrandeparade.com/ Abou Lagraa a créé une brillante chorégraphie sublimement interprétée par le Ballet du Grand Théâtre de Genève, intitulée WAHADA (La Promesse en arabe), inspirée par le chef d'oeuvre de Mozart "La Messe en ut mineur".
Une partition inachevée née d'une promesse faite à Dieu de composer une grande oeuvre si sa future épouse, alors malade, guérissait.
Abou Lagraa a eu comme volonté de "créer une osmose entre les différences culturelles, tout en faisant ressortir la personnalité de chaque interprète". Dans une mise en scène lumineuse et rigoureuse, les vingt et deux danseurs et danseuses, en solo, duo ou groupe, offrent successivement d'émouvants moments de grâce et de beauté en usant d'une grande force d'interprétation. La constante de ces différentes histoires viscérales proposées sera l'Amour.
Le désespoir "exprimé par ces danseurs épuisés qui errent sur scène avant d'amorcer leur chute finale " va se dissiper grâce à l'amour fraternel salvateur. Les danses aux corps liés regorgent d'émotions poétiques et traduisent avec brio l'union sacrée. La vulnérabilité de l'homme retrouve son souffle et l'alchimie entre les danseurs est palpable. Et lorsqu'ils s'unissent, l'intensité est à son apogée.
Une synchronisation irréprochable des classiques "pas de deux". Les mouvements saccadés millimétrés des avants-bras rythment une première partie fluide et captivante. Danseuses et danseurs sont magnifiés par les choix judicieux des couleurs et des matières de leurs jupes aériennes. Puis vient le temps du plaisir des sens. Un vent de liberté souffle sur le plateau. Les regards sont intenses, les corps se mêlent et s'étreignent sans distinction de genre. Les mouvements expriment une grande sensualité. Cette danse érotique nous magnétise.
Dans le dernier tableau se déroulent de longues scènes de purification. Les danseurs et danseuses apparaissent un à un, fragiles, parfois hésitants, mais qui tous glissent inexorablement dans un bassin d'eau, occultés par le plan incliné qu'ils empruntent pour accéder au bout du chemin salvateur. Dans cette mise en abîme, chacun exprime avec une belle émotion sa singularité et les intentions semblent authentiques. Nous sommes troublés et partagés cependant par cette fin qui apparait très moralisatrice...
Beaucoup d'émotions ressenties durant ce spectacle exceptionnel de densité qui parle de l'universalité de l'amour...
BALLET DU GRAND THÉÂTRE DE GENÈVE - WAHADA
CHORÉGRAPHIE : ABOU LAGRAA
PIÈCE POUR 22 DANSEURS
ASSISTANTE À LA CHORÉGRAPHIE : NAWAL LAGRAA AÏT-BENALLA
MUSIQUE WOLFGANG AMADEUS MOZART – MESSE EN UT MINEUR
SCÉNOGRAPHIE : QUENTIN LUGNIER
COSTUMES : PAOLA LO SCIUTO
LUMIÈRES : PHILIPPE DUVAUCHELLE
DIRECTEUR GÉNÉRAL : AVIEL CAHN.
DIRECTEUR DU BALLET : PHILIPPE COHEN.
PARTENAIRE DU BALLET DU GRAND THÉÂTRE : INDOSUEZ WEALTH MANAGEMENT
AVEC LE SOUTIEN DE PRO HELVETIA
PHOTO © GREGORY BATARDON
Dates et lieux des représentations :
- Du 26 au 28 février 2020 au Théâtre Bernadette Lafont ( 1 place de la Calade, 30020 Nîmes) - Tél. 04 66 36 65 00 -
- Le 27 mars 2020 à Pavia, Italie