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7 séries au top en 2023

  • Écrit par : Romain Rougé

shadowsPar Romain Rougé - Lagrandeparade.com/ Marquée par la grève des scénaristes et si l’on passe sur la très agaçante mode des serial killers et multiples miniséries événement sans suite, l’année sérielle 2023 aura quand même eu ces moments.

Côté français, Polar Park et Sous contrôle ont prouvé la bonne santé de la production hexagonale (et nous n’avons encore pas vu la très populaire Sambre) même s’il serait opportun de faire de « vraies » séries en offrant plusieurs saisons... Il y a eu sinon des retours réussis (les saisons 2 de Star Trek: Strange New Worlds et Foundation), des ratages (La Chute de la Maison Usher), des déceptions (la saison 3 de The Morning Show, le sequel/reboot de Frasier) et, aussi, de bonnes surprises (le final de The Crown, la saison 1 de The Last of Us, les miniséries Salade Grecque, Lessons of Chemestry, La Nuit où Laurier Gaudreault s’est réveillé). Reste le meilleur selon nous, en toute subjectivité.

7. What We Do in the Shadows, Saison 5 (FX / Canal+ Séries)

Les vampires de Staten Island ont encore la forme ! Cette cinquième saison, on l’a croqué à pleines dents, autant pour l’arc narratif de Guillermo de la Cruz que pour le talent de la série à être toujours mordante et irrévérencieuse. On retiendra Nandor qui hypnotise un stade entier pour faire oublier son trébuchement, Nadja qui découvre l’existence d’un « Little Antipaxos », une pride lunaire ou les « hairy floating frogs » nées des expériences malheureuses de Lazslo ! Ce « mockumentary » gothique, injustement méconnu, reste une torpille d’humour tranchant, critique d’une société plus vampiriste que les démons eux-mêmes. De quoi avoir les crocs pour la sixième et dernière saison annoncée !
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=JxEz-lfdky8

servant6. Servant, Saison 4 (Apple TV+)

Le huis clos horrifique imaginé par M. Night Shyamalan nous aura tenu en haleine jusqu’à son dernier souffle. Mystique et visuellement irréprochable, Servant nous a offert une saison finale aux relents apocalyptiques, un épisode d’Halloween dément et une fin à son image : énigmatique et inattendue. Une série d’horreur sophistiquée, remarquablement écrite, interprétée et réalisée, qui restera comme l’une des pépites de la plateforme Apple TV+.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=OwFbDHPQNcE

hhh5. Shrinking, Saison 1 (Apple TV+)

À l’image de The Big Door Prize (l’autre jolie comédie d’Appel TV+ cette année), Shrinking fait du bien là où ça fait mal. En abordant des sujets qui ne sont pas très fun (deuil, maladie, solitude) sur un ton doux-amer, nuancé, drôle et sensible, la série ne tombe jamais dans le pathos ou dans l’excès. Dotée d’un casting impeccable (dont un Harrison Ford à contre-emploi dans le rôle du psy malade et désabusé), Shrinking nous invite à souffler, à philosopher en compagnie de personnages ultra touchants et sincères (oui, même Christa Miller et ses pierres bienfaisantes !). La seule névrose ici : la vie, qu’il faut bien accepter malgré ses remous inexorables. Une jolie invitation à aller de l’avant, tout simplement.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=YjHfjQDWl1A

rifgt4. Questo mondo non mi rendera cattivo « Ce monde ne m’aura pas » (Netflix)

Dans sa traduction littérale (et beaucoup plus adaptée !) « Ce monde ne me rendra pas méchant » est en quelque sorte la saison 2 de la déjà très réussie A découper suivant les pointillés. L’autofiction tragi-comique du dessinateur italien Zerocalcare prend cette fois un tourant plus politique en racontant le quotidien de Rebibbia, quartier populaire de Rome, dans l’Italie des années 2020 au bord de la crise de nerfs. Car lorsqu’un centre social est en passe d’ouvrir ses portes, il n’en faut pas plus aujourd’hui pour mettre le feu aux poudres. La série se veut un remède contre le commentaire permanent, les jugements hâtifs, la haine instrumentalisée et la polarisation médiatique. Six épisodes d’une humanité, d’une intelligence et d’une poésie rares.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=A2JBIdZ0tPU

hhh3. Slow Horses, Saison 3 (Apple TV+)

Les espions placardisés du MI5 nous ont offert leur meilleure saison à ce jour. La menace est cette fois venue de l’intérieur décortiquant (dénonçant ?) les jeux de pouvoir et les méthodes plus que douteuses des services secrets britanniques. Les flatulences du toujours génial Gary Oldman n’ont d’égal que son flair dissimulé sous son outrageuse bougonnerie. Réalisation sublime, répliques jouissives, écriture au cordeau, action palpitante, tout y est. La série est d’ores et déjà renouvelée pour des saisons 4 et 5. Chouette.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=HLVg_D1cznE

kkk2. Succession, Saison 4 (HBO)
La fin d’une des plus grandes œuvres télévisuelles de ses dernières années n’a pas déçu. Mais la série s’est arrêtée au bon moment. Car Succession saison 4 est éprouvante, elle frôle la surdose malaisante tant la guerre intestine des enfants Roy ne connaît que de très succincts répits. Avouons-le, c’est aussi ce qui la rend si géniale. Ce sont donc les nerfs bien accrochés que nous avons été témoins de l’avarice destructrice de puissants manipulateurs qui déversent leur laideur dans la vacuité médiatique (coucou Vincent Bolloré et Rupert Murdoch). On se souviendra du final, magistral. Désespérée et bien ancrée dans son époque, Succession a toute sa place au panthéon des prestigieuses productions HBO.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=t3D3ewle7XY


beef1. Beef, Saison 1 (Netflix)

Quand l’hystérie généralisée est recrachée telle une bile dévastatrice par deux personnages que tout sépare sinon leur attitude radicale et obsessionnelle, ça donne Beef (Acharnés en français). Parfait reflet d’une époque où la santé mentale décline aussi vite que le climat, Beef prend soin de montrer à quel point ces deux êtres (magistraux Ali Wong et Steven Yeun !) sont malades de leur conditionnement et du monde dans lequel ils vivent. Point de traumatisme ici, juste eux âmes vides sans grandes aspérités qui ont trouvé un moyen, contestable mais jubilatoire, de supporter leur quotidien. Une claque à la fois belle et désespérante, à l’image du monde de 2023.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=Gq7zgg0AQSA


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