Les prénoms épicènes : 
le Nothomb nouveau est arrivé !
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - lagrandeparade.fr/ Depuis une vingtaine d'années, il n'y a pas de rentrée littéraire sans le dernier Nothomb, pioché parmi la cinquantaine d'ouvrages qui attendent dans un tiroir (elle dit en écrire trois par an). Amélie Nothomb dit aussi aimer le champagne depuis l'âge... de ces 5 ans ! Manger des fruits pourris, avoir manqué se noyer, au même âge, en essayant d'embrasser une carpe (d'où le titre du livre : La bouche des carpes)... au Japon !
Elle en dit des choses, peut-être autant qu'elle en écrit. Au point, comme elle le confesse elle-même qu'on doute souvent de ce qu'elle raconte ; Mais n'est-ce pas l'un des rôles de l'écrivain ? De raconter des histoires... L'écrivain(e)-autrice-auteur(e), de nationalité Belge, née au Japon (à Kobe)...où l'on trouve de l'excellente viande, mais là n'est pas le sujet. Le sujet, c'est Amélie Latombe... Pardon ! Nothomb, toujours habillée de noir et qui confesse souvent penser à la mort, sans en avoir peur pour elle-même. Or donc, si des millions de personnes l'ont lu, combien l'ont vraiment écouté ?
C'est l'intérêt principal du livre d'entretiens, réalisé avec son compatriote et ami Belge, Michel Robert, publié opportunément, lors de la sortie de son nouveau roman, aux éditions de l'Archipel : car ils datent de... 2001 ! Depuis, de l'encre a coulé sur les pages de nombreux best-sellers de cette écrivaine incontournable, quoiqu'on en pense, du landernau littéraire francophone, traduite dans une trentaine de pays, s'il vous plait ! Or donc, sans jeu de mots, elle se livre (enfin ?!) dans ce livre, avec une sincérité touchante et cette manière de s'exprimer qui n'appartient qu'à elle, en bonne fille de diplomate qu'elle fut. Ballotée du Japon à la Chine, en passant par le Laos et New York : « Un écrivain est une personne qui ne peut pas vivre sans écrire et qui possède un style », affirme-t-elle (...) « Pourquoi nierai-je que je suis un être pervers ? » (...) Je suis persuadée que l'on ne peut être écrivain si l'on est pas un lecteur (...) J'ai une plus grande carrière de lectrice que d'écrivain derrière moi (...) Il y a plus de morts que de vivants (parmi ses écrivains préférés ndlr). Simon Leys est un de mes écrivains préférés (...) Je voue un culte à l'amitié. C'est une chose bizarre : on n'aime ses amis ni pour leur corps ni pour leurs idées... ».
On aime Amélie Nothomb parce qu'elle est unique, tout en n'écrivant jamais le même livre, même si au fil des années une œuvre se fait jour, avec des thématiques qui reviennent. Dans "Les prénoms épicènes", elle raconte l'histoire d'une relation père-fille, qui répond en écho à son précédent roman : "Frappe-toi le cœur", qui traitait d'une relation mère fille : « La personne qui aime est toujours la plus forte », écrit l'auteure d'"Hygiène de l'assassin". Une femme de lettres qui aiment les mots rares. Les prénoms « épicènes » peuvent être à la fois masculins et féminins. Comme Claude, par exemple... A ce nom savant on préfère souvent le terme de prénoms mixtes. Encore une histoire abracadabrantesque, on vous prévient !
Le lien du blog de Guillaume Chérel
Les prénoms épicènes
Auteur : Amélie Nothomb
Editions: Albin Michel
200 pages
Prix : 17, 50 €
Parution : 22 août 2018
Nothomb : la bouche des carpes : entretiens avec Michel Robert
Editions: l'Archipel
160 pages
Prix : 16€