Littérature : le tour du monde, les yeux dans les poches
- Écrit par : Guillaume Chérel
Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.fr/ Vous avez envie de voyager sans quitter votre tour d’ivoire ? Faites le tour du Monde avec la collection Points poche. Après l’Irlande, au printemps dernier (livres édités, dont six romans contemporains, et un recueil de poésie de Yates), voici l’Espagne en une douzaine d’ouvrages, dont la moitié aborde la Guerre Civile. Parmi ceux-ci, « Pas pleurer », de Lydie Salvayre, prix Goncourt 2014, et « Beatus Ille », d’Antonio Munoz Molina, dont les éditions du Seuil publie le nouveau roman à la rentrée : « Comme l’ombre qui s’en va ». Hors catégorie, c’est le moment de lire enfin le chef d’œuvre de Miguel Cervantes, « Don Quichotte de la Manche ». Sans oublier Arturo Perez-Reverte (« La peau du tambour » et « Le maître d’escrime » ainsi que Edouardo Mendoza (« Petites infamies) et Manuel Vazquez Montalban (« La Rose d’Alexandrie »).
La France (qui voyage) n’est pas en reste, avec Patrice Franceschi, prix Goncourt de la Nouvelle 2015, avec « Première personne du singulier », dont voici le pitch : « Toute existence peut s’achever sur un choix impossible et tragique, si terrifiant qu’on donnerait tout pour l’éviter. Face à de tels dilemmes, Flaherty le vieux loup de mer, le sous-lieutenant Vernaud, Wells l’idéaliste égaré, les résistants Madeleine et Pierre-Joseph, vivent les plus radicaux de ces choix ultimes. Ils les affrontent seuls, à la première personne du singulier. » Écrivain, aviateur et marin, Patrice Franceschi partage sa vie entre écriture et l’aventure avec un grand A. Ses romans, récits, poésie ou essais, sont inséparables d’une existence engagée, libre et tumultueuse, où il tente « d’épuiser le champ du possible ». Au moment où nous écrivions ces lignes, il était auprès des résistants kurdes à l’avancée djihadiste, sur le terrain quoi.
Signalons la réédition de « Hudson River », un des derniers romans de la quasi géniale Joyce Carol Oates : l’existence des habitants de Salthill-on-Hudson, riche et paisible banlieue de l’Etat de New York, bascule lorsqu’un sculpteur très apprécié, Adam Berendt, meurt dans un accident de bateau. La petite communauté s’interroge : qui était-il vraiment ? L’écrivaine prolixe décrit à merveille les névroses et blessures intimes de l’âme humaine. Ou le portrait d’une certaine Amérique apparemment bien sous tous rapports.
Les fidèles lecteurs des Kellerman, père et fils, Jonathan et Jesse, se régaleront avec « Que la bête s’éveille », un thriller qui a impressionné Stephen King lui-même : « Ce livre m’a coupé le souffle. ». Les amateurs de polar américain, dont l’action se passe dans les grands espaces trouveront leur bonheur avec « Au bout de la route, l’enfer », de C. J Box (dans le Parc Yellowstone, plus de réseau sur le téléphone de Danielle… Le Roi Reptile va en profiter pour… chhuttt) et « Molosses », de Craig Johnson (une nouvelle enquête du shérif Walt Longmire, qui retrouve un pouce déposé au fond d’une glacière dans une décharge. L’affaire se corse avec la présence de deux molosses qui gardent le terrain d’un promoteur multimillionnaire).
Les fans de Camilleri (Andrea) retrouveront avec plaisir « Le toutamoi », prix du meilleur polar des lecteurs du Points 2016, un roman sicilien toujours excellemment traduit par Serge Quadruppani, mais à la narration plus personnelle. Le maître a imaginé l’histoire d’une enfance brisée. Adrianna est piégée par une féminité exacerbée jusqu’à la toxicité. Enfin, aussi « tranquille », sans violence gratuite, la mystérieuse Donna Leon (elle est née dans le New Jersey, vit à Venise mais refuse qu’on la traduise en italien par souci d’anonymat), qui a convaincu des millions de lecteurs à travers le monde, nous propose « Le garçon qui ne parlait pas », une nouvelle enquête du commissaire Brunetti, qui succède à « L’affaire Paola », publié récemment. Bonne fin d’été ! Points final… Et rendez-vous à la rentrée littéraire, de plus en plus proche.
Collection Points poche de 5,90 Ã 9,30 euros