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Le Vieux Saltimbanque : Adieu au « Grand Maître » Jim Harrison

  • Écrit par : Félix Brun

Jim HarrisonPar Félix Brun- Lagrandeparade.fr/ Un grand plaisir, un vrai bonheur, - n’en déplaise à certains rabat-joies – que de découvrir cette dernière « novella Â» en huit chapitres de Jim Harrison, publiée un mois après sa disparition soudaine en mars dernier. Il avait commencé en 2003 ses mémoires, dans « En marge Â», « pressentant de manière poignante la menace de la mort. Â» Dans « Le Vieux Saltimbanque Â», le narrateur parle à la troisième personne, et pourtant "Il" est bien le singulier Jim Harrison. Un codicille rabelaisien, parsemé d’anecdotes et de pensées au détour de ses voyages en forêt, de ses saillies adultères, de ses pêches à la truite, de ses délires éthyliques, de son amour du bon vin et des alcools forts, de ses amitiés de bistrot… « Il Â» dans sa jeunesse avait été « porcinophile Â»â€¦.il achète une truie et élève des porcelets. "Maintenant qu’il avait élevé des cochons, le seul fantasme qui lui restait, c’était de vivre en France." ….pour ses richesses viticoles ?

Avec sa légendaire légèreté et ses délicates plaisanteries, il invite le lecteur dans sa philosophie de vie, se met en scène sans complexe, lucide, jouant de l’autodérision, déclarant son obsession pour les belles anatomies féminines, apeuré par sa perte du désir, réaliste à propos de son mariage et de son épouse démiurge d’amour et de patience. "Garder son souffle dans une course de fond est aussi difficile que de faire durer un mariage." Plus sérieusement il évoque « le caractère prétendument immortel de la poésie Â» qui restera sa première et permanente dévotion littéraire.

[bt_quote style="default" width="0"] La poésie a parfois ce genre d’effet. Soit on se retrouve au septième ciel, soit on barbote en pleine dépression. On pond un premier vers formidable, mais la pensée n’est pas assez puissante pour en enchaîner d’autres et au beau milieu de la création, les mots s’ennuient et se font la guerre.[/bt_quote]

Adieu Jim, gageons qu’au paradis des écrivains tu puisses encore déguster un bon vin de France…!

Le Vieux Saltimbanque
Auteur : Jim Harrison
Traduction : traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Brice Matthieussent
Edition : Flammarion

Prix : 15€ - Parution : 7 septembre 2016

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