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La Maison du soleil levant : James Lee Burke, grands espaces pour roman western…

  • Écrit par : Serge Bressan

la maison du soleil levant Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / A une grande majorité, et c’est rarissime, les docteurs ès « polar » en conviennent : James Lee Burke, auteur américain de 81 ans, est un des meilleurs, peut-être même le meilleur, parmi les maîtres du genre. En faudrait-il une nouvelle preuve que tous ces docteurs suggèrent de lire « La Maison du soleil levant », le nouveau roman noir de Burke et quatrième volet de la saga Hackberry Holland. Auteur productif et multi-primé après avoir exercé nombre de métiers (ouvrier du pétrole, routier, journaliste, assistant social, garde forestier, topographe ou encore enseignant d'anglais), l’Américain s’est d’ailleurs forgé une belle réputation avec ses séries (Dave Robicheaux, Billy Bob Holland et donc Hackberry Holland)- sans oublier des romans unitaires et des recueils de nouvelles. 

L’histoire de « La Maison du soleil levant » ? Direction le Mexique en 1916, « le soleil, gonflé, rouge, en fusion, venait d’apparaître à l’horizon comme une planète en exil, éclairant un paysage qui semblait sculpté dans la glaise et la pierre tendre, marqué par les traces fossilisées d’animaux sans nom »… Résumé : après une violente rencontre qui laisse quatre soldats mexicains morts, le Texas Ranger Hackberry Holland (« Le temps où je suis né tire à sa fin… Thomas Edison va transformer tout le pays…Les gens comme moi vont se retrouver balayés dans un coin », précise-t-il) quitte le pays en possession d'un artefact volé, présumé être la coupe mythique du Christ ! Il provoque la colère d'un trafiquant d'armes autrichien sanguinaire qui se servira d’Ismaël, le fils de Hackberry, pour récupérer le Saint Graal. Pour l’éditeur français, on a là « un voyage à travers le Mexique révolutionnaire et les saloons de San Antonio durant la conquête de l’Ouest, aux côtés du grand-père homonyme du héros de ‘’Dieux de la pluie’’ ».
Auteur du « South Side », James Lee Burke ne se contente pas de signer un thriller historique qui court sur une période de quinze années. Il montre, une fois encore, qu’il n’a pas son pareil pour évoquer des femmes « extra-ordinaires ». Ainsi, au fil des pages du côté de « la maison du soleil levant », il y a Ruby Dansen, l'immigrante danoise qui deviendra la mère d'Ismaël (« Mon fils a combattu dans une guerre qui a contribué à enrichir les têtes couronnées d'Europe et d'Angleterre », confiera-t-elle) et le véritable amour de Hackberry (« Vous me rendez un peu nerveuse », lui dira-t-elle) ; Beatrice DeMolay, une prostituée, descendante du chevalier des Croisés qui a ramené le Saint Suaire de Terre Sainte et Maggie Bassett, une ancienne amoureuse du bandit Sundance Kid, dont les ruses rivalisent avec celles de Lady Macbeth. Durant ces quinze années que va durer l’aventure, Hackberry- devenu « Big Bud », se réconciliera avec son fils Ismaël (« Comment avait-il fait pour trahir et lâcher le meilleur petit garçon… », lit-on), vaincra ses ennemis et ramènera le Saint Graal- grâce à l’aide de chacune de ces trois femmes…
En grande forme, pour la première fois dans ses écrits, James Lee Burke s’offre même dans « La Maison du soleil levant » une sortie hors du continent nord-américain. Ainsi, il signe quelques pages de haute volée sur les tranchées de la Marne en 1918. On notera aussi ses pointes sur les débuts du capitalisme mondial, la haine du communisme, la crainte américaine d’une contagion bolchévique ou encore ses passages joyeux sur « l’internationale de la friponnerie ». Maître dans l’art du récit, James Lee Burke nous offre le grand roman western, riche en dialogues assassins lancés dans les grands espaces, tous aussi majestueux que terrifiants…

La Maison du soleil levant
Auteur : James Lee Burke
Editions : Rivages Noir
Parution : 13 juin 2018
Prix : 23 €

La série Hackberry Holland dans la poche

Pour un été tout Burke, l’éditeur français Rivages frappe fort. A l’occasion de la parution de « La Maison du soleil levant », il sort en format poche les trois premiers volumes de la saga Hackberry Holland écrite par James Lee Burke. Trois « poche » indispensables. Revue de détails.

« Déposer glaive et bouclier » (VO, 1971 ; VF, 2013) Hack Holland a tout pour lui : étoile montante de la vie politique texane, il n’a qu’à se laisser entraîner de mondanités en mondanités, à seule charge pour lui de donner une image impeccable. En fait, ancien prisonnier traumatisé de la guerre de Corée, marié à une femme glaciale, il boit trop. Lorsqu’un vieux camarade de l’armée l’appelle depuis la prison où il a échoué, Hack décide de ne pas le laisser tomber. Sans le savoir, il s’apprête à bouleverser son existence, en s’impliquant dans une violente affaire de lutte pour les droits civiques.

« Dieux de la pluie » (VO, 2009 ; VF, 2015) Aidé de son adjointe Pam Tibbs, Hackberry Holland représente la loi et l’ordre dans une petite ville du Texas. Hanté par les souvenirs de la guerre de Corée et de son épouse défunte, il doit enquêter sur les meurtres de neuf femmes, immigrées clandestines, dont les cadavres viennent d’être déterrés derrière une église. Parallèlement, un vétéran d’Irak, impliqué dans ces crimes, tente d’échapper à des tueurs à gages.

« La Fête des fous » (VO, 2011 ; VF, 2017) Dans les terres âpres de la frontière entre le Texas et le Mexique, un étonnant récit se propage : celui de Danny Boy Lorca, un ivrogne un peu illuminé qui dit avoir vu un coyote poursuivre deux hommes et abattre l’un d’eux. Elucubrations dues à l’abus de mescal ? Le fait est que l’on retrouve un mort et que son compagnon a pris la fuite. Hackberry Holland et son adjointe Pam Tibbs engagent une course-poursuite pour le retrouver avant les fédéraux, les cartels et tous ceux qui semblent vouloir le rattraper.


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