Une semaine de lecture avec Alain Corbin, Peter May et Hugo Verlomme / Valentine Karwoski
- Écrit par : Serge Bressan
Par Serge Bressan - Lagrandeparade.fr / Trois suggestions de lecture pour une semaine : d’abord, on commence avec l’un des meilleurs historiens du moment qui consacre un texte indispensable au repos ; ensuite, on plonge dans une enquête entre réalité et fiction avec la Joconde dans le décor, et enfin, on se laisse embarquer par un roman écrit à quatre mains pour flotter dans des pages emplies de « feel good »… Bonne lecture !
ALAIN CORBIN : « Histoire du repos »
On le tient pour l’un des meilleurs historiens de l’époque, lui qui, au fil des ses ouvrages, il « tisse la trame d’une histoire oubliée ». Dans le passé, Alain Corbin a proposé des livres essentiels comme « Une histoire des sens », « L’Harmonie des plaisirs » ou encore « Historien du sensible ». A 86 ans, il nous revient avec un texte aussi éblouissant qu’inattendu, simplement titré « Histoire du repos ». Et c’est rien moins que la belle proposition d une pause avec un homme à l’esprit magnifique. Un historien et écrivain qui, comme personne, écrit un livre sur le bon usage du repos. Corbin précise : « Ce livre n’est pas consacré à ces temps spécifiques qui définissent un moment d’évasion entre deux activités. Le but est de comprendre la conception même du repos de nos ancêtres et de faire éprouver le vertige de l’être qui le caractérisait ». Pour retrouver l’origine du repos, l’auteur remonte à la Bible. Ensuite, il pérégrine à travers le Moyen âge, un temps où le repos n’était pas hédoniste mais lié au salut. Il y a aussi les moines en mélancolie, Montaigne, Pascal et Bossuet, l’aspiration au « retrait ». Alain Corbin évoque également le changement de posture corporelle avec le passage du prie-dieu à, par exemple, le rocking chair ou le fauteuil confortable !
Histoire du repos
Auteur : Alain Corbin
Editions : Plon
178 pages
Prix : 15 €
PETER MAY : « La gardienne de Mona Lisa »
Il est Ecossais et flic en réserve, s’appelle Enzo MacLeod et vit en France- à Cahors dans le Lot. Il a, dans le passé, résolu quelques « cold cases » sur lesquels la police française butait- et son créateur, Peter May, le fait sortir de sa tanière pour une nouvelle aventure, c’est un roman aussi vif qu’enlevé, « La gardienne de Mona Lisa ». Donc, en 2020 en pleine pandémie « covidienne », alors qu’il n’aspire qu’à veiller sur sa famille, une vieille copine (spécialité : archéologie médico-légale) est empêchée et lui demande de la suppléer à Carennac, un village où l’on a trouvé le squelette d’un officier allemand certainement exécuté à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Quand Enzo arrive, il découvre le meurtre récent d’Emile Narcisse, star du marché international de l’art. Et le voilà embarqué dans un saut dans l’histoire, en ces temps où les trésors du Musée du Louvre furent, de Paris, évacués vers le Sud de la France- Hitler et Goering voulaient, par l’entremise d’un homme de main, accaparer le tableau de la Joconde alors que le général de Gaulle demandait à une jeune femme, Georgette Pignal, de veiller à l’œuvre de Léonard de Vinci… Précision : nombre de personnages mis en scène dans ce livre ébouriffant par Peter May ont véritablement existé.
La gardienne de Mona Lisa
Auteur : Peter May
Traduction : Ariane Bataille
Editions : Rouergue
448 pages
Prix : 23,80€
HUGO VERLOMME et VALENTINE KARWOSKI : « Le Doigt Mordu »
En bord d’Atlantique, les Landes et la ville de Capbreton. A 500 mètres du front de mer, une maison. On l’appelle « le Doigt Mordu »- ce qui donne le titre au roman d’Hugo Verlomme et Valentine Karwoski. Le sous-titre précise : « …ou comment aller au bout de ses rêves ». Des deux écrivains, le premier est l’auteur du, entre autres, roman cultissime « Mermere » (1978) et la seconde avoue une passion pour l’eau, l’Océan et les vagues… « Le Doigt mordu », c’est l’histoire d’un courrier étrange qui va réunir, là, deux familles qui, jusqu’alors, ne se connaissent pas. Il va y avoir des mythes et des légendes parce que tout va, soudain, passer dans une autre dimension. Peut-être même y aura-t-il des fantômes ? Et aussi une jeune cinéaste qui converse avec les esprits ou encore un vieux marinier qui ressurgit du passé… Et que dire de cet agent immobilier qui traîne dans les parages ? On le comprend vite, au fil des pages : des forces maléfiques menacent à tout moment et l’argent pourrait bien être un enjeu essentiel avec ce « Doigt Mordu ». Mais ce roman enveloppant comme un rouleau de vague de l’Atlantique pétille- Hugo Verlomme et Valentine Karwoski maniant parfaitement l’art du « feel good ». Oui, un roman qui fait (vraiment) du bien !
Le Doigt Mordu
Auteurs : Hugo Verlomme et Valentine Karwoski
Editions : SO
258 pages
Prix : 19 €