Par Guillaume Chérel - Lagrandeparade.com/ Sous la plume de Jean-Pierre Lavoignat, toute l’équipe du Splendid raconte les coulisses de leur ascension, depuis le lycée, dans les beaux quartiers parisiens, mais avec l’esprit rebelle de Mai 68. Josiane Balasko, Michel Blanc (qui est décédé lorsque le livre était à l’imprimerie), Marie-Anne Chazel, Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte, et le discret Bruno Moynot (M. Preskovitch, dans « Le Père Noël est une ordure » .

La saga du Splendid racontée par les artistes eux-mêmes, cinquante ans après la naissance de la troupe, c’est l’intérêt principal de cet ouvrage émouvant, car il rappelle d’excellents souvenirs à toute une génération. Pour la première fois réunis, ils racontent leur histoire, celle d'une troupe d’amateurs de théâtre devenus des pros du rire, au cinéma, sur les planches, et à la télé. De leur rencontre, à la fin des années 1960, au succès des premiers « Bronzés », en 1978, le temps a filé comme un fou rire sur les planches des cabarets du Club Med et du café-théâtre de la rue des Lombards.
La suite est aussi célèbre que les plans foireux de Jean-Claude Dusse : « Sur un malentendu, ça peut marcher ». Grâce à des répliques que de nouvelles génération se répètent sans se lasser - à l’instar des dialogues des « Tontons Flingueurs », de Michel Audiard -, les comédiens du Splendid sont devenus des icônes de la culture populaire, au point d'avoir leur place au musée Grévin.
Ils nous ouvrent leur album de famille, racontent leur parcours, leur formation, et commentent avec plaisir et humour des photos dont beaucoup sont issues de leurs collections personnelles. Les anecdotes fourmillent. Pas forcément drôles, elles disent la réalité de ce métier pas comme les autres.

Où l’on apprend, par exemple, que Coluche, qui les a accompagnés, et soutenus, lors de leurs premiers pas au café-théâtre, n’était pas toujours aussi sympa qu’il en avait l’air. Michel Blanc, disparu à la fin de l’écriture de ce livre, le raconte sans acrimonie, comme Josiane Balasko, laquelle confirme que l’humoriste voulait commander et était très égocentré (tout en étant généreux), bref qu’il était compliqué, torturé, avant de se perdre dans la drogue.

A propos de Michel Blanc, à qui l’ouvrage est dédié, on découvre qu’il a toujours été à part, dès leurs débuts, tout ne lâchant jamais totalement la troupe. Aussi drôle qu’émouvant, vous allez passer un bon moment. Le seul bémol, c’est la couleur orange qui ne facilite pas la lecture de certaines pages… Un bon point, le fruit des ventes va à la Fondation pour la Recherche Médicale.

Le Splendid par le Splendid : nous nous sommes tant marrés ! 
Editions : Le Cherche-Midi
Prix : 26, 50 €
Parution : 21 novembre 2024