Par Félix Brun - Lagrandeparade.com/ 20 avril 1945…l’anniversaire du Führer est compromis…les troupes russes à cadence forcée veulent parvenir les premiers à Berlin et capturer Hitler aux yeux et à la barbe des alliés, un caprice de Staline… ! La capitale du Reich croule et s’écroule sous les bombes…la ville est en ruine, les rares survivants se terrent dans les sous-sols, les abris de fortune, comme des rats,…ce sont des vieillards, des enfants et des femmes. Ingrid tient le journal de ce désastre humain, de la déroute du Reich, de la faim, de la misère, de la brutalité et de la sauvagerie de l’armée soviétique. Evgenya, jeune interprète du NKVG, va se retrouver dans le même appartement d’Ingrid. La jeune militaire russe va avoir la délicate mission de retrouver les restes d’Hitler et de les authentifier. Chacune de ces deux femmes décrivent dans leurs carnets respectifs la vie quotidienne à Berlin entre le 25 avril et le 11 mai 1945, les atrocités d’une ville dévastée, d’une guerre qui n’épargne personne.

Nicolas Juncker s’est inspiré pour construire cette fiction de deux ouvrages : "Une Femme à Berlin" dont l’auteur est anonyme, et « Carnets de l’Interprète de Guerre Â» d’Elena Rjeuskaïa. Il a imaginé la rencontre de ces deux femmes. Une histoire qui montre que pour les femmes, les souffrances, les brutalités, les agressions sexuelles, sont identiques de quelque côté qu'on se trouve. Le dessin aux traits décharnés accentue la détresse et la douleur, le noir et le blanc complètent cette impression de tourmente. Un roman graphique très abouti, très émouvant, et tellement réaliste. Un très bon moment de lecture.

Seules à Berlin
Auteur : Nicolas Juncker
Editions : Casterman
Date de parution : 5 mars 2020
Prix : 25€