Plus de morts que de vivants : « qui en sortira vivant ? »
- Écrit par : Flavie Dekoste
Par Flavie Dekoste - Lagrandeparade.fr/ Les vacances d'hiver approchent à grand pas pour le collège de Rosa Parks de Marseille. Il est 8 heures du matin, et tous les élèves se retrouvent pour leur dernier jour de cours. Certains sont déjà absents à cause de la grippe ou de la gastro, les autres vont attendre patiemment que la journée passe. Mais dès lors que la cloche annonce le début des cours, un nez va saigner, des cheveux vont tomber, des plaques de boutons vont apparaître... Des petits détails insignifiants qui vont se révéler alarmants. Que se passe-t-il dans ce collège ? Quel est ce virus qui s'est immiscé dans chaque pore et au travers de chaque porte ? Une journée effroyable commence...
[bt_quote style="default" width="0"]Éviter de lever la tête pour éviter de voir toujours pire.[/bt_quote]
La prise d'otage commence dès les premières lignes. Un étrange virus a élu domicile dans ce collège. Survivre est le mot d'ordre ! Mais difficile de survivre lorsque l'on ne sait pas à quoi s'attendre. Lorsque tous les symptômes sont différents. Lorsque le virus est inconnu au bataillon.
Dans ce livre, nous découvrons Nino, Slimane, Lila, Julie, Cess, Matt ou encore Tom, mais seulement à travers quelques détails de leurs vies, quelques points qui les définit. Car là n'est pas le propos. Ils sont tous différents mais vont devenir égaux face à la mort qui les guette... Et c'est là que tout l'art de l'auteur se dévoile ! Guillaume Guéraud fait dans le gore, n'a aucune pitié, ne lésine pas sur les descriptions qui vous donnent froid dans le dos. Son écriture est vive, directe et crue. Les phrases courtes frappent le lecteur comme le virus frappe chaque élève. Aucune exception. On suffoque dans chaque pièce du collège, même dans la cour, là où aura lieu la plus grosse frappe, la plus énorme foudre, le plus gros charnier. Le sang gicle, les corps tombent.
Une fois que l'on plonge dans ce huis-clos, on cherche une échappatoire, on essaye de savoir si les élèves vont s'en sortir ou plutôt combien vont s'en sortir. 647 élèves à 7h, mais combien de survivants à la fin de cette journée ? Le titre annonce directement la couleur même si on ne sait pas à quoi s'attendre au fur et à mesure que les pages défilent. Nos seuls liens avec l'extérieur sont les échanges téléphoniques, entre le Recteur et M. Brieu, le principal, entre les différents médecins chercheurs, ou encore les news du journal de France Info, qui ponctuent la fin de chaque chapitre. L'immersion dans ce collège est donc totale. On n'en ressort pas indemne. Même si le hasard est de mise, l'auteur fait en sorte que l'on s'attache aux protagonistes de cette tragique histoire. C'est palpitant, c'est trash mais on en redemanderait !
[bt_quote style="default" width="0"]Rien ne les différenciait désormais. Maigres ou costauds, jeunes ou vieux, filles ou garçons. Tous égaux devant la mort. [...] La mort les englobait tous sans distinction. À croire que tout être vivant en valait finalement un autre. [/bt_quote]
Plus de morts que de vivants de Guillaume Guéraud

Éditions : Le Rouergue
Genre : Jeunesse / Horreur

Date de sortie : mars 2015

Nombre de pages : 252

Prix : 13,70 € - Dès 12 ans