Par Philippe Delhumeau - Lagrandeparade.fr/ En 1954, naquit le personnage de Gelsomina dans le film de Frederico Fellini. L’histoire de la gamine de la campagne vendue à un forain, Zampano, contre un billet de quelques milliers de lires émut la critique internationale et propulsa Fellini dans le panthéon des grands cinéastes.

Zampano embarque Gelsomina sur les routes de la campagne italienne à bord de sa roulotte tractée par une moto. Les places des villages se peuplent le temps des exhibitions du forain et se vident sitôt la prestation terminée. Zampano mène la vie dure à Gelsomina, les sentiments se manifestent par des mots crus, les attentions laissent la trace des gifles distribuées. Jusqu’au jour où la rencontre avec le Fou sous un chapiteau de cirque, violoniste au toucher sensible et poète dans l’âme, va la bouleverser. Une virgule éphémère de la vie qui permit à Gelsomina de comprendre le sens du mot rêver. Une liberté de l’esprit dont elle n’avait jamais eu vent auparavant et encore moins avec son compagnon d’infortune. Dès lors, la poussière des chemins de la campagne italienne soulevèrent émotions et remous.
La mise en scène de Driss Touati réveille des souvenirs enfouis de l’enfance, le parfum des joies innocentes, les nuits mêlées d’inquiétudes, les rires et les larmes. Le texte de Pierrette Dupoyet, une composition écrite sur une parenthèse de l’existence telle une partition musicale pour instruments à vent dont le souffle des notes s’envole vers le firmament.
Nina Karacosta rentre de corps dans le personnage de Gelsomina. Elle prend possession de sa profondeur d’âme et des blessures infligées par Zampano. De son périple du Piémont à la Calabre, de la Toscane à la Vénétie, sa pureté se fond dans un silence intime, sa sensibilité dégage des vapeurs d’espoirs et de désillusions. Gelsomina n’est rien jusqu’au jour où le Fou lui confie qu’un caillou, aussi infime soit-il, sert à quelque chose. Gelsomina renait d’elle-même à l’écho des paroles du musicien.
L’histoire lie d’aise l’interprétation subtile de Nina Karacosta à Gelsomina de Frederico Fellini et de Pierrette Dupoyet.
Driss Touati dresse une mise en scène qui s’attache à restituer la simplicité et la force intérieure de Gelsomina tout en préservant l’âme et le dessein de l’enfance transgressés, mais toujours vaillants.
Gelsomina au Studio Hébertot, une belle histoire à voir et à partager.

Gelsomina De Pierrette Dupoyet
D’après La Strada de Fellini
Mise en scène Driss Touati
Avec Nina Karacosta

Représentations :

- Du 7 mai au 3 juillet 2016 - Les samedi à 17h00 et dimanche à 19h00 au Studio Hébertot (78, bis, Boulevard des Batignolles 75017 Paris)

- Du 6 octobre 2016 au 14 janvier 2017 au Théâtre Essaïon ( 75004 Paris) (jeudi au samedi à 21h30)

- Du 7 au 30 juillet 2017 au Théâtre Alizé - 9h45 - Festival Avignon Off 2017

- DU 6 AU 29 JUILLET 2018 au Théâtre Espace Alya ( 31 bis, rue Guillaume Puy, 84000 - Avignon) à 16h05 - Festival OFF AVIGNON 2018

-- Du 5 au 28 juillet 2019 à 10h - Théâtre Carnot ( 84000 - Avignon) - Festival Avignon Off 2019

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